Dr Bernard Plouvier
L’étude de l’histoire démontre aisément l’opposition entre les partisans du bien-être, pour eux-mêmes et leurs proches, et les humains motivés par le sens de l’honneur… qui n’est pas l’équivalent de la gloriole.
Or, l’histoire humaine démontre également que certaines périodes favorisent la première attitude et d’autres la seconde. L’opposition n’est nullement permanente, mais se fait plutôt selon un phénomène de bascule, en fonction des conditions de l’époque. Autrement dit, l’inné et l’acquis jouent leur rôle dans ce choix individuel et collectif. On peut le démontrer par deux exemples suffisamment proches de nous pour que l’oubli et les déformations induites par les concepteurs de dogmes historiques n’aient pas embrouillé les faits.
En août 1914, la quasi-totalité des hommes de 20 à 35 ans des pays d’Europe occidentale, danubienne et orientale se sont rués à l’assaut les uns des autres, emportés par leur chauvinisme. Cet enthousiasme guerrier, signalé par tous les témoins, n’est discuté que par les universitaires qui évoquent « l’été 14 » comme s’il formait un tout homogène. Or, s’il est évident qu’au mois de juillet la majorité des opinions publiques espérait encore que l’on puisse éviter une guerre pour un motif aussi futile que l’assassinat d’un prince héritier, en août, une fois la guerre enclenchée, les Nations (à l’exception de la magyare, où l’on haïssait l’archiduc assassiné) se sont ruées à la guerre, ignorant tout de ce que seraient ses tristes réalités.
L’été de 1939, il n’y a, certes, nulle passion guerrière en France, où aucun intérêt national n’est en jeu, mais l’on est enthousiaste par inconscience en Pologne, et en Grande-Bretagne, où l’on compte faire la guerre avec l’Armée française et la Royal Navy.
Ce contraste ne fait que refléter la dissemblance entre les situations. Chauvinisme et croyance, fortement ancrée dans chaque opinion publique, en son « bon droit » en 1914. Refus « de se faire casser la gueule pour rien » en 1939. On ne peut pas reprocher les illusions, bellicistes pour les pères, pacifistes pour les fils (en outre, horrifiés par les récits des survivants du premier épisode), sans remarquer l’énorme différence de contexte entre les deux périodes.
Il existe des individus génétiquement programmés pour être, en toutes circonstances, des lâches et d’autres des téméraires. Chacun de ces deux groupes ne doit pas dépasser 5 à 10% de l’humanité. Le reste, soit l’écrasante majorité, choisira l’une ou l’autre option, en tenant compte de l’ambiance générale et de la conjoncture, c’est-à-dire de ce que l’on croit savoir des événements et des intentions de ceux que l’on présente comme des ennemis.
Pourquoi évoquer ces banalités, objectera-t-on ? Parce que notre époque est l’un de ces moments de l’histoire des civilisations où se présente l’alternative : hédonisme versus sens de l’honneur.
En Occident, les Nations autochtones sont confrontées à ce que la globalo-mondialisation pouvait offrir de pire. Face à la destruction rapidement progressive de l’industrie, de l’agriculture et du commerce nationaux, face à une immigration-invasion africaine et moyen-orientale, en énorme majorité musulmane, qui expose à la probabilité d’une substitution de population dominante durant la seconde moitié de notre XXIesiècle et à l’implantation de l’anachronisme islamique, face à la confiscation de tous les pouvoirs par les maîtres de l’économie, les Nations européennes autochtones doivent choisir entre les petits plaisirs, les petites joies, le confort et la révolte, l’insurrection, le refus de ce monde de médiocrité intellectuelle et spirituelle.
Hédonisme versus Honneur. Il faut choisir… avant que d’être submergés. Car, s’il est vrai que ce sont les minorités agissantes qui font l’histoire, il n’en est pas moins vérifié que, sauf à pouvoir utiliser unilatéralement des armes de destruction massive, la guerre à un contre cinq ou six - ce fut la proportion des combats en Europe durant les années 1943-45 - est constamment perdue !