Il y a les penseurs qui se font applaudir, les petits marquis qui passent des amphis de l’université aux nuits pouilleuses de la République, les Lordon qui appellent à la grève générale, au renversement du système par le harcèlement et, s’il le faut, la violence. Ceux-là sont les nantis, les planqués de la haute fonction publique, les invités à la table du pouvoir qu’ils conspuent. Ni responsables ni coupables, ils ne seront jamais inquiétés.
Et puis il y a leurs troupes : quelques centaines de jeunes exécutants de la basse besogne. Ceux qui dépavent les rues, saccagent, incendient, cassent du flic. Ceux-là finissent la nuit au poste, demain au tribunal.
Quand une certaine jeunesse défile – mais est-ce vraiment la jeunesse ? – aux cris de « À mort l’État, les flics et les patrons », on sait ce qui va suivre. Quand un Lordon clame dans la nuit parisienne qu’on a bien fait de virer Finkielkraut car « nous ne sommes pas amis avec tout le monde, et nous n’apportons pas la paix », il sait ce qu’il enclenche : l’appel à la guérilla urbaine. Oh, bien sûr, porteur d’une « utopie généreuse » comme Staline autrefois ou le camarade Pol Pot, ...