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Quand les intermittents réveillent Mme El Khomry...

La Révolution française est souvent évoquée en des termes laudateurs par les ministres et partis de la République, en particulier sous le règne de M. Hollande, et parfois avec des élans de lyrisme qui feraient presque monter les larmes aux yeux s'il n'y avait un grand écart entre les proclamations révolutionnaires de ces messieurs-dames du gouvernement et la réalité, à la fois historique et contemporaine... Ainsi, la manifestation au petit matin, ce mercredi 8 juin, sous les fenêtres du ministre du travail Mme El Khomry, d'une vingtaine d'intermittents du spectacle, a soulevé, dans les rangs socialistes une vague d'indignation, et provoqué une réaction outrée du dit ministre, qui a cru y déceler une tentative d'intimidation qui, évidemment, ne le fera pas céder !

De qui se moque-t-on, en fait ? Ce n'était tout de même pas le 6 octobre 1789, quand les émeutières venues de Paris massacrèrent deux gardes du château de Versailles avant de s'engouffrer dans les escaliers et couloirs du palais à la recherche de la famille royale et menacèrent la reine de mort, quelques fusils braqués sur elle qui s'avançait au balcon des appartements royaux ! Pourtant, n'est-ce pas cette « geste » révolutionnaire que vantent le gouvernement et le parti socialiste quand ils célèbrent à l'envi la Révolution française et ses « valeurs » qui seraient, paraît-il, fondatrices de notre société ? Hypocrisie...

Les quelques éclats de voix matinaux des contestataires, aussi désagréables soient-ils pour le sommeil du ministre et de son entourage, semblent bien inoffensifs au regard des violences des révolutionnaires de 1789 et des années suivantes, et ils ne méritent pas tant de déclarations enflammées et indignées de la part de ses collègues et des socialistes qui, en d'autres temps, étaient moins regardants sur les manifestations et leurs débordements, en particulier quand ils étaient dans l'opposition et que ces désagréments visaient des partis adverses. J'aurai aimé autant de promptitude dans l'indignation quand, à Rennes ou à Paris, des militants monarchistes étaient agressés pour le simple fait d'exprimer (ou d'être) ce qu'ils étaient, ou qu'une bombe dévastait, à l'automne 1984, les locaux d'Action Française alors même que s'y trouvaient quelques trente jeunes royalistes (dont votre serviteur...), au risque d'en blesser quelques uns. J'aimerai autant de promptitude à dénoncer la violence des plans « sociaux » (sic) qui, en quelques traits de plume, jettent des ouvriers à la rue sans sursis quand les multinationales, elles, ne visent désormais que la satisfaction de la Bourse et des actionnaires, sans pitié pour les victimes de leur avidité...

Mme El Khomry, de grâce, arrêtez de pleurnicher et gardez vos leçons de morale pour vous : commencez plutôt par essayer de comprendre cette sourde colère qui gronde aux quatre coins du pays et d'ailleurs, et pas seulement celle des intermittents du petit matin... Cessez de fuir vos responsabilités, et consultez, non votre parti, mais ce que l'on désigne encore du beau nom de pays ! Vous y trouverez aussi, au-delà de cette fâcherie du pays réel avec le monde légal, des motifs d'espérance et des volontés de créer, de fonder et de transmettre pour les générations futures. Oui, vous pourrez alors le comprendre, la France vaut mieux que cette République qui ne cesse de diviser et d'affaiblir, tuant les plus beaux rêves au lieu d'en faire de belles réalités...

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