Devant les déferlantes populistes qui, à travers l’Europe entière, s’abattent sur les partis encore dits de gouvernement, il est de notre devoir d’apporter à leurs dirigeants une aide « citoyenne », ne serait-ce qu’en leur rappelant certains principes que, dans ces moments de panique, il ne faut surtout pas oublier.
Léon Gambetta énonçait un postulat que tous les chefs de parti devraient inscrire sur les portes de leurs toilettes pour le méditer dans la profonde solitude qui sied à tout homme de réflexion : « On gouverne avec son parti, on administre avec ses capacités. »
S’il succède au lendemain d’un revers quelconque à tel ou tel camarade plus ou moins en disgrâce, le chef de parti, dans les jours qui suivront, fustigera les siens en rappelant le truisme de Péguy : « Tout parti vit de sa mystique et meurt de sa politique. »
Pour peu qu’il ait la foi, il pourra même adresser au Tout-Puissant cette prière vieille comme le monde : « Mon Dieu, protégez-moi de mes amis, mes ennemis je m’en occupe. »
Lorsqu’il accède à la conduite de son parti, l’infortuné adoubé doit tout d’abord savoir « qu’il ne faut pas compter sur ceux qui ont créé des problèmes pour les résoudre. »
Il devra aussi admettre le théorème de Paul Valéry : « La politique est l’art d’empêcher les gens de se mêler de ce qui les regarde », y compris et surtout ceux de son propre camp. Il veillera à la propreté presque corporelle de ces derniers en pensant à la précieuse remarque de Jean Yanne : « S’il existait une école de la politique, les locaux devraient être édifiés rue de la Santé. Les élèves pourraient s’habituer. »