Le site d’Europe 1 a mis en ligne un article consacré à la volonté (bien légitime) de Marine de «diversifier les profils (des cadres frontistes) pour rassembler un maximum d’électeurs» en vue de la présidentielle, et en conclut que ces nouveaux «visages impeccables» «tenteront de faire oublier les années Jean-Marie Le Pen.». Jugement un peu bêta au moment ou la conjoncture nationale et internationale valide de manière saisissante les analyses, avertissements portés par les visages repoussants (!?) du Front National et de son président depuis son émergence électorale au début des années 80, alors vox clamantis in deserto…Analyses frontistes reprises (en grande partie), toute honte bue, hier par Nicolas Sarkozy hier soir, invité sur France 2 de la nouvelle émission politique de David Pujadas.
France 24 cite Jean-Yves Camus, chercheur associé à l’Iris, spécialiste es FN qui note assez justement que «Sarkozy a compris (que) la campagne se jouera à droite. Il y a un retournement de l’opinion depuis les attentats [janvier 2015, ndlr], mais la question pour lui est de savoir comment convaincre les électeurs de droite partis au FN de lui faire à nouveau confiance». «Contrairement à 2007, Nicolas Sarkozy a effectivement un bilan de président. Or,celui-ci ne plaide pas en sa faveur aux yeux des électeurs frontistes qui ont pu constater l’écart entre les promesses de campagne et l’action menée à l’Élysée entre 2007 et 2012. Pour séduire, l’ex-patron du parti Les Républicains, candidat pour la troisième fois à l’élection présidentielle, est donc contraint de faire dans la surenchère. »
«Le problème, c’est qu’il ne suffit pas de pousser le bouchon un peu loin quand on parle de sécurité et de terrorisme (…) explique Jean-Yves Camus. Il faut bien regarder le programme de Marine Le Pen dans le détail pour s’en rendre compte. Il y est notamment question de peine de mort, de la fin de Schengen, de la sortie de l’Union européenne, du retour au franc ou de la sortie de l’Otan. Nicolas Sarkozy ne propose pas tout ça.». «Reste que le contexte actuel lié aux attentats (97% des Français estiment que la menace terroriste est « élevée » ou « très élevée », indique un sondage Ifop paru aujourd’hui, NDLR) change la donne, estime le chercheur. Et à en croire les derniers sondages qui éliminent la gauche du deuxième tour dans toutes les hypothèses envisagées, la stratégie de la surenchère droitière pourrait cette fois-ci s’avérer gagnante.»
Surenchère droitière ? Plus prosaïquement prise en compte d’un ressenti de nos compatriotes qui dépasse le simple clivage droite-gauche. Nous l’avons dit, un sondage Ipsos publié fin août par Le Figaro indiquait que seuls 11% des Français pensaient que l’immigration a un impact positif pour notre pays . Celui réalisé début septembre par l’Ifop pour Valeurs actuelles affirmait que 59% des Français (et 52% des sympathisants du PS) étaient favorables à «la suppression de l’acquisition automatique de la nationalité française pour les enfants nés en France de parents étrangers et à l’instauration du droit de la filiation». Une mesure figurant depuis toujours dans le programme du FN , comme la la «suppression du regroupement familial» plébiscitée par 60% des personnes sondées (dont 46% des électeurs socialistes).
Le site helvétique La Pravda.ch a publié un entretien avec Alain Escada, dans lequel le président de Civitas observe «que tous les gouvernements d’Europe de l’Ouest, quelle que soit leur couleur politique, pratiquent la même politique immigrationniste suicidaire. De la part de la gauche et de l’extrême gauche, on peut penser que l’immigration est vue comme un électorat potentiel qui pourra ultérieurement être substitué aux électeurs de souche . C’est le conseil exprimé très officiellement par des think tanks au service des partis de gauche. Mais il faut surtout considérer que tout cela est vraisemblablement planifié, organisé. Différents éléments confirment l’implication du milliardaire cosmopolite George Soros dans l’organisation de ce déferlement d’immigrés. Cela signifie que cela entre dans le plan du Nouvel Ordre mondial (…). »
Interrogé sur les récents propos d’Éric Zemmour (l’islam ne s’adaptera jamais à nos modes de vie, et réciproquement, il n’y a «pas de différence entre islam et islamisme », « l’islam n’est pas une religion, c’est une Loi, une nation»), M. Escada constate que « l’actualité nous rapporte des faits qui viennent alimenter le rejet de l’islam chez beaucoup de nos contemporains». Et de noter , comme Bruno Gollnisch le précise depuis de nombreuses années, qu’ «il n’en reste pas moins que l’origine du problème est cette immigration. Si la majorité des immigrés arrivant en Europe étaient des Sikhs, des animistes ou des adeptes du Vaudou, cette immigration massive resterait tout autant inacceptable.»
Il existe un angélisme criminel consistant à minorer la montée en puissance dans le monde musulman comme dans nos quartiers, d’un extrémisme islamique qui a incontestablement le vent en poupe, qui est théorisé, légitimé par des guides politico-religieux, par la mise en avant de sourates du Coran appelant à la guerre sainte, à l’usage de la violence contre les infidèles. Face au vide spirituel, au matérialisme de nos sociétés occidentales, à des élites, des intellectuels, des professeurs qui pratiquent la repentance, l’auto flagellation, dénigrent notre Histoire et les valeurs fondatrices de notre civilisation européenne, cet extrémisme religieux trouve un terrain favorable chez les enfants de l’immigration massive.
Inassimilés ou désassimilés, les déracinés, les acculturés des banlieues françaises se saisissent de cet islam là qui devient revendication d’une altérité, recherche d’une identité. Et très souvent la justification, l’habillage d’un racisme anti Gaulois, d’une haine toute basique de la France et des Français qui se drape dans les oripeaux de la religion… Ou s’exprime de manière platement « laïque» dans les clips de rap exhibant des racailles crachant sur notre pays, l’Etat, la police, les Blancs, les Françaises…
Il existe aussi une grille de lecture simpliste de la réalité du monde musulman et de son milliard de fidèles, dont les pratiques, la vision du monde, le rapport à la foi, la lecture de l’islam diffèrent souvent radicalement. Le blogue de Jacques Bordes a eu la bonne idée de se faire l’écho du «Discours à la nation» prononcé le 20 août dernier par le Roi du Maroc (et Commandeur des Croyants) Mohammed VI. Royaume chérifien, exemplaire dans la lutte contre le terrorisme, symbole de l’islam du juste milieu, qui est aussi travaillé, menacé peut-être demain par la montée en puissance de l’islamisme radical.
Le souverain marocain l’a réaffirmé sans ambages: « Ceux qui incitent au meurtre et à l’agression, qui excommunient indûment les gens et qui font du Coran et de la Sunna une lecture conforme à leurs intérêts, ne font que colporter le mensonge au nom de Dieu et du Prophète… C’est cela la vraie mécréance ». « Les terroristes qui agissent au nom de l’islam (…) sont des individus égarés condamnés à l’enfer pour toujours. Ils instrumentalisent certains jeunes musulmans, plus particulièrement en Europe, et exploitent leur méconnaissance de la langue arabe et de l’islam véridique pour relayer leurs messages erronés et leurs promesses dévoyées». Il a rappelé que la notion de djihâd n’est « envisageable que par nécessité d’autodéfense, et non pour commettre un meurtre ou une agression ».
Non l’islam n’est pas d’un bloc, oui il existe un islam violent, radical, sanglant cherchant à imposer le khalifat par la terreur mais aussi une pratique pacifique de l’islam. Bref, pour ce qui nous concerne, nous continuons de penser que l’on peut être à la fois un musulman et un patriote Français ; Jean-Marie Le Pen l’affirmait hier, Marine Le Pen le redit aujourd’hui.
http://gollnisch.com/2016/09/16/sarkozy-islam-cest-quoi-probleme/