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Procès Merah : des peines gravement insuffisantes, par Francis Bergeron

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Merah-Présent-naïfs.jpgLe pire a été évité. Le pire aurait été l’acquittement, cet acquittement demandé par la défense au motif que le frère du tueur et l’armurier du tueur n’avaient ni l’un ni l’autre utilisé personnellement le pistolet-mitrailleur qui a tué sept innocents, dont trois jeunes enfants, et grièvement blessé deux autres personnes. Or il y avait un risque d’acquittement.

La décision de la cour, jeudi soir, se situe grosso modo entre la sanction réclamée par le procureur et l’acquittement. L’acquittement aurait été une décision gravissime. Dans certaines banlieues où Mohamed Merah est considéré comme un héros, cela aurait donné lieu à des cris de joie. Inversement, une condamnation à la hauteur de ce qui avait été demandé par le parquet aurait sans doute entraîné quelques émeutes.

Abdelkader Merah, la tête pensante, l’inspirateur des crimes, écope de 20 ans de prison, dont une peine de sureté des deux tiers. Il sera donc libre dans 14 ans. L’ami du tueur, Malki, celui qui a fourni le gilet pare-balle et l’arme de guerre, est condamné à 14 ans de prison. Il sera libéré dans 9 ans, selon toute vraisemblance.

Ce sont d’assez fortes peines, par les temps qui courent, qui sont des temps de laxisme. Mais comme l’évoquait le président Trump, à propos du terroriste de New York, seule la peine de mort est à la hauteur de ce type de crime.

Jugement mi-chèvre mi-chou, donc. Malki, « l’armurier » de Merah, a annoncé qu’il ferait appel. Abdelkader, le doctrinaire, n’a pas encore choisi. [Le parquet a également fait appel, estimant que la justice « n’avait pas tiré toutes les conséquences juridiques des faits qui lui étaient soumis », notamment pour avoir acquitté Abdelkader Merah de l’incrimination de « complicité d’assassinats », note de Novopress].

Ce verdict laisse un goût amer chez les parents des victimes : « Cette décision est un renoncement de la justice. Je suis sous le choc » (l’avocat de Loïc Liber, un militaire désormais tétraplégique à vie). « Le verdict est d’une sévérité incroyable pour les proches des victimes » (l’avocate de la famille d’un parachutiste assassiné). « Nos enfants, eux, ont pris perpétuité » (un membre de la famille des enfants exécutés).

La parole la plus importante, celle que nous devons retenir à tout prix, est venue de la mère du premier militaire assassiné.

Écoutez bien ce qu’a dit Latifa Ibn Ziaten [ci-contre] : « On est trop naïf en France. Il faut qu’on se réveille pour protéger notre pays, pour protéger nos enfants. »

Car le problème de cette décision, c’est qu’elle ne créera pas l’indispensable cordon sanitaire autour des tueurs islamistes. Aider un tueur en série, en l’armant, en le formant, en le cachant, peut certes coûter quelques années de prison, mais pas plus. Comme pour un casse qui a mal tourné. Or ce procès était l’occasion de couper les assassins de leur base arrière, de les précariser, de faire d’eux des parias dans leur propre milieu, ceux que l’on fuit à tout prix, et que l’on dénonce à la police.

C’est ce qui fait dire à Marine Le Pen que ce verdict est « dérisoire et incroyablement laxiste eu égard à la gravité du contexte ». À droite, d’autres voix se sont élevées aussi contre cette relative clémence.

Oui, « on est trop naïf en France. Il faut qu’on se réveille ». C’est une question de survie pour le pays.

Francis Bergeron

Article repris du quotidien Présent

https://fr.novopress.info/

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