La fameuse cérémonie des Golden Globes qui a vu se dérouler une pantalonnade assez ridicule témoigne des dérives actuelles du féminisme qu’en son temps, Élisabeth Badinter, dans son ouvrage Fausse route avait qualifié de « féminisme victimaire ». Il est devenu guerrier avec la guerre des sexes déclenchée par l’affaire Weinstein. Il vise à installer au premier plan un féminisme androphobe assumé et qui ne recule pas devant l’utilisation de la pensée magique. Le « patriarcat » est présenté comme une malédiction universelle, qui structure et organise toutes les sociétés humaines. L’heure n’est plus à la revendication d’une place égalitaire dans la société moderne, mais à une forme d’émancipation millénariste pour libérer non seulement les femmes mais, au-delà de l’espèce humaine, l’ensemble du règne vivant, de l’emprise du mâle humain.