Emmanuelle Ménard, député de l’Hérault, a écrit au ministre de la Culture, madame Françoise Nyssen :
"Madame le ministre,
Le 25 janvier 2018, vous avez signé un arrêté pris en application du décret n° 2017-1049 du 10 mai 2017 relatif à la participation d'amateurs à des représentations d'une œuvre de l'esprit dans un cadre lucratif. À l’origine, cette démarche voulait protéger les « artistes salariés », le statut des amateurs et aussi celui des employeurs qui pouvaient être accusés d’employer des travailleurs clandestins tandis que les amateurs n’exerçaient que leur passion.
Pourtant, cette mesure est loin de protéger ces amateurs et les spectacles qu’ils contribuent à animer. Plusieurs spectacles sont directement menacés. Par exemple, les quinze reproductions estivales de la bataille de Castillon (dernière bataille de la guerre de Cent ans) avec ses 400 bénévoles en Gironde, les quinze autres représentations par été du « spectacle historique du château de Saint-Fargeau » dans l’Yonne, ou encore le Puy du Fou qui a recours à 4 000 bénévoles.
Madame le ministre, j’aimerais attirer votre attention sur ces amateurs qui participent à la vitalité économique des territoires, à la sauvegarde du patrimoine et à la renommée de la France. Le Puy du Fou est un exemple international, il a d’ailleurs reçu six récompenses mondiales et européennes. Il est un acteur économique unique : en 2015, les retombées économiques ont été estimées à 145 millions d’euros. Or l’existence de ce parc est conditionnée à la présence de ses bénévoles amateurs.
Madame le ministre, les amateurs qui participent à ces spectacles ne sont pas des travailleurs clandestins ou exploités. Ils acceptent librement les contraintes qui leur sont imposées. En votre qualité de ministre de la Culture, je vous demande d’aider ces structures qui participent à la valorisation du patrimoine Français en organisant une règlementation plus souple de l’activité des amateurs dans le spectacle vivant."