Stéphane Ravier, unique sénateur du Rassemblement national, dirait-il tout haut ce que Gérard Collomb pense de moins en moins bas ? Il estime en tout cas que l’utopie du « vivre ensemble » va très mal se terminer.
Interrogé par le mensuel L’Incorrect au jour de la passation de pouvoirs entre Gérard Collomb et Edouard Philippe, qui allait assurer l’intérim du ministère de l’Intérieur, Stéphane Ravier a réagi aux propos tenus ce jour-là par le ministre démissionnaire. Estimant que la situation dans les « quartiers » était « très dégradée », Collomb avait affirmé : « Aujourd’hui, on vit côte à côte […] Moi je crains que demain, on vive face à face. »
Dans le numéro de novembre de l’Incorrect, Stéphane Ravier commente ces propos :
« Donc il reconnaît que le “vivre ensemble“, c’est du pipeau. La réalité, c’est en effet qu’on vit déjà les uns à côté des autres. On se côtoie – le moins possible –, on se supporte – de moins en moins –, et on sait que ça se terminera comme dans les westerns : c’est le premier qui dégainera et qui saura viser qui s’en sortira. »
Des propos qui font aussi écho aux confidences livrées par Gérard Collomb en février dernier à Valeurs actuelles lors d’un entretien informel que l’hebdomadaire vient seulement de publier :
« Ce que je lis tous les matins dans les notes de police reflète une situation très pessimiste. Les rapports entre les gens sont très durs, les gens ne veulent pas vivre ensemble… »
A distance, le sénateur du Rassemblement national, élu dans les Bouches-du-Rhône et président du groupe RN au conseil municipal de Marseille, répond, lui : « La faute à qui ? », et assène qu’il faut maintenant « avoir des couilles » :
« Je parle des politiques, pas des policiers bien sûr, qui n’attendent que les ordres pour agir. Il faut mettre en place le face à face avec les crapules. Il faut aller au carton ! De façon républicaine, bien sûr, mais avec détermination. »
Quant à la « mixité sociale », Stéphane Ravier, qui annonce sa candidature à la mairie de Marseille en 2020, ne veut plus en entendre parler et fait pleinement sienne la notion de « grand remplacement » :
« Arrêtons de parler de “mixité sociale“ quand il s’agit bien évidemment de “mixité ethnique“ !Encore qu’on en est arrivés au point où, si c’est vraiment cela que l’on veut, il va falloir faire revenir des “Souchiens“, comme on dit, tellement la population provençale a été remplacée ! »
Des propos qui, dans le climat actuel de plus en plus tendu, pourraient bien donner le ton de la campagne des prochaines élections européennes.,