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Bilan rapide de l'ère Macron

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Le billet de Patrick Parment

En cette fin 2018, le résultat de la gestion du pays par Emmanuel Macron, l’homme qui voulait tout réformer, n’est guère brillant. Rapide inventaire : une nation en lambeaux cumulant une économie à l’arrêt, la montée d’une crise sociale sans précédent – le très libéral Nicolas Baverez ira jusqu’à parler de haine sociale -, une menace terroriste ingérable en l’état actuel des choses et au final la desintégration de notre système politique avec la perspective joyeuse – pour une fois -, de la montée du populisme.

En toile de fond sur l’année 2019 qui s’annonce, la crise de ce que l’on appelle les gilets jaunes qui est une crise sociétale profonde dont il semble bien que le pouvoir actuel n’ait pas mesuré toute l’intensité et la profondeur. Pas plus que les médias mainstream, journaux, hebdos et téloches participant tous de cette bien-pensance d’un politiquement correct qui est en train de voler en éclat. Ce qui, au final, est en cause, c'est le fonctionnement même de notre démocratie tourneboulée oligarchie.

Car la grande question est là : comment moderniser le système français et par-delà réformer l’Union européenne aux mains des technocrates. Inutile de dire que tout le courant libéral qui domine en Europe actuellement n’a pas la réponse.

Pour ce qui concerne la seule France, chaque chose en son temps, on se trouve devant un énorme paradoxe : le mouvement des gilets jaunes ne peut en aucun cas se muer en un quelconque parti politique au risque de perdre son âme et sa substance. Autrement dit sa force. Quant au grand débat national - à ne pas confondre avec le référendum d'initiative citoyenne réclamé par les gilets jaunes -, qu’a fini par consentir le pouvoir dans l’urgence, il risque fort de se terminer en catalogue à la Prévert. Non qu’il soit inutile, mais on peut douter de l’usage qui en sera fait par un gouvernement qui s’est déjà empressé de rayer le problème de l’immigration – et par-delà de l’identité - de la carte alors que cela fait plus de vingt ans que ce thème donne au Front national toute sa force. Et que cela fait plus de vingt ans que les pouvoirs en place, de gauche comme de droite, s’échinent à le maintenir à la marge des institutions. Or, l’immigration demeure bel et bien l’un des problèmes centraux du dysfonctionnement de nos démocraties.

En fait, c’est l’Etat qui est condamné à se réformer au risque de voir le pays sombrer bel et bien dans le chaos le plus total. Et ce sur plusieurs fronts.

Trouver un nouvel équilibre économique et social qui redonne de la confiance à la classe moyenne avec la perspective d’un avenir meilleur. Notamment en lui permettant de faire entendre sa voix et pas seulement lors des élections. Faut-il rappeler qu’Emmanuel Macron a été élu par une minorité de Français !

Refonder le pacte territorial en sortant d’un jacobinisme qui concentre tous les pouvoirs entre les mains de l’Etat. Les élus, quel que soit leur niveau, doivent pouvoir participer de toutes les décisions concernant leur territoire. Garantir un accès effectif aux services publics en tous points du territoire et en n’imaginant pas que le numérique est l'unique solution d’une administration nettement trop tatillonne.

Bref, Emmanuel Macron, s’il entend durer va devoir procéder d’une révolution copernicienne et éradiquer sa secte de zélateurs « trop intelligents, trop subtils, trop techniques », à l’image de cet imbécile de Gilles Le Gendre. Jupiter et son Etat vertical ne sont pas la solution mais bien le problème. La solution, ce sont bel et bien les Français à condition qu’on cesse de leur mentir et qu’on leur fasse enfin confiance. Il y a plus de bon sens dans la tête d’un gilet jaune que d’une gargouille gouvernementale.

http://synthesenationale.hautetfort.com/

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