Le verbe « converger », s’il fait les délices de la prose érotique, peut être aussi assez exquis d’emploi en matière d’écrits politiques.
La soumission a ses parts, tout comme la domination a les siennes, dans bien des registres de la vie intime ou publique.
Pour ne plus être soumis – sauf si l’on tient, pour d’obscures raisons, à demeurer dans cet état -, il convient aujourd’hui de converger, mais ici, évitons la confusion : il s’agit de partir à l’assaut de la lie et non du lit, en fait d’hallali.
Le pouvoir hédoniste qui a cru bon de sciemment nous tromper en gouvernant contre le peuple vient de perdre une bataille fondamentale. Ses jours sont comptés.
Il nous appartient, à tous et à chacun, de poursuivre le mouvement initié par les gilets jaunes, entité protéiforme qui a généré la possibilité d’une « dialectique populaire ».
Le mouvement canari a permis le retour de la parole, autour d’un barbecue, d’un godet ou d’une clope. Des gens se sont associés, venus de partis a priori incompatibles dans leurs aspirations, quand ils ne faisaient pas partie des abstentionnistes endurcis.
Face à eux le pouvoir, qui n’a cure ni des cités-ghettos (sans quoi il ne laisserait pas ses pompiers en action s’y faire maltraiter), ni des natifs (sans quoi il leur consentirait une marge de représentation), ni des corps constitués (sans quoi il ne les démembrerait pas sournoisement).
Il s’avère que le président de ce lugubre pouvoir a su se mettre à dos l’ensemble de celles et ceux qui ne furent pas son socle électoral du premier tour des élections présidentielles.
Les »gilets jaunes ont « déclivé » la société en permettant l’échange de la parole loin du téléviseur hypnotique. Or, ce procédé est pur antidote contre un tel pouvoir orwellien, prétendant nous maintenir dans le leurre.
Parlons-nous, selon l’exemple donné par ce mouvement insurrectionnel qui ressuscite l’Histoire de France. Quels que soient nos points de vue, échangeons enfin.
Tu votes « France insoumise » et toi « Debout la France » ? Tu ne votes plus et toi tu soutiens Asselineau ou Le Pen ?
Fils de kabyle, fils de Bretagne ?
Et alors ?
Parlons-nous enfin.
Parlons-nous contre ce gouvernement qui souhaite maintenir une mortifère stratégie de la tension, sale méthode qui est désormais sa dernière chance. Montrons-nous aptes à échanger. C’est dans le débat que se trouve la vérité, nulle part ailleurs, car la vérité est aussi introuvable que le trésor au pied de l’arc-en-ciel. C’est en forgeant que l’on devient forgeron ; en luttant de conserve, nous apprendrons à nous respecter par la grâce du combat.
Onfray, Chouard, Michéa, Benoist infréquentables ? Voilà une excellente raison de les lire.
Parlons, lisons, sortons et organisons le vrai vivre ensemble face à l’entre-nous nécrosé de la finance internationale dont l’avatar français se nomme Macron.
Convergeons.
Il n’est que temps de nous projeter vers un érotisme solaire face aux Sade qui nous dominent.