Jupiter rend fou ceux qu’il veut perdre dit l’adage, et quand Jupiter lui-même est gagné par l‘ubris et la déraison… «La veille de l’acte 7des gilets jaunes, rapportait europe 1, Emmanuel et Brigitte Macron ont été aperçus en vacances à Saint-Tropez (commune proche de la résidence présidentielle du fort de Brégençon, NDLR). » Sur cette antenne, dimanche dernier, Florian Silnicki, spécialiste de la communication politique (cofondateur de l’agence La French’com) faisait part de sa sidération: « il n’y avait pas pire destination. Choisir la ville du bling-bling, du luxe, des yachts… C’est vraiment une erreur de communication politique importante (…). Cette destination ne peut pas donner de lui l’image d’un président connecté aux réalités sociales du terrain. On peut se demander ce que fait sa garde rapprochée, ses conseils, ses communicants. Que personne ne l’ait averti qu’en se déplaçant à Saint-Tropez, il allait commettre un nouvel impair irréparable susceptible de plomber un peu plus son image, déjà fortement dégradée dans l’opinion c’est une mise en danger délibérée de l’image présidentielle à un moment où on s’en serait bien passé du côté de l’Élysée. » Le rôle de Père de la Nation a été cependant endossé par M. Macron le 31 décembre pour la traditionnelle allocution présidentielle de voeux aux Français, sans convaincre apparemment grand monde, hormis Alain Juppé, BHL, et les godillots de LREM. Debout entre un tableau tricolore frappé du mot de fraternité et notre drapeau national, Emmanuel Macron, on est jamais mieux servi que par soi-même, s’est livré à un long plaidoyer pro domo. Il a exalté les réformes engagées depuis 18 mois…pourtant, comme le résume un article de Jean-François Guélain sur RT, implacable dans sa froide lucidité factuelle, «l’économie française conclut la première année pleine du mandat d’Emmanuel Macron par un atterrissage d’urgence.»
Le rituel est bien rodé, il ne saurait y avoir d’allocution macronienne sans mise en garde contre les lépreux. Ce fut donc le cas lundi soir, avec le couplet obligatoire contre «les démagogies», «les «extrémistes», «les obscurantistes», les partis alertant de la submersion migratoire. A cette aune, les gilets jaunes ont été également hitlérisés, fascisés. Toute honte bue, M. Macron a dénoncé «les porte-voix d’une foule haineuse», assuré avoir «vu des choses impensables et inacceptables au prétexte de parler au nom du peuple» , des manifestants « s’en prenant aux élus, aux juifs, aux homosexuels, aux journalistes, aux policiers.» Référence est faite certainement à une poignée de quenelles entraperçue sur certains rond-points, sur le parvis du Sacré-Coeur; geste paillard (et chanson gauloise) popularisé en son temps par certains opposants au duo Hollande-Valls, geste parfois déplacé selon les circonstances sans doute, mais surtout décrété par la Licra, ses amis et ses relais comme étant un salut nazi inversé (???). Et au témoignage d’un journaliste de 20 minutes qui aurait entendu un soir trois gilets jaunes alcoolisés tenir des propos condamnables/outranciers à une dame dans le métro. Cerise sur ce gâteau indigeste, on nous ressort même de vieilles photos de quenelles Au train bleu pour alimenter la machine. Pathétique…
C’est un peu mince pour tenter de disqualifier, diaboliser une mobilisation citoyenne qui a toujours le soutien d’une très large majorité de Français, mais faute de mieux ou de pire, le régime fait avec ce qu’il a sous la main… Un gilet jaune, électeur mariniste, artisan dans le département du Rhône et lui même de confession/culture juive nous le confiait: «les médias, les associations pseudo antiracistes, les politiques nous prennent vraiment pour des c…! Ils voudraient mettre de l’huile sur le feu, susciter de l’antisémitisme là où il n’existe pas qu’ils ne s’y prendraient pas autrement. Et ce sont les mêmes qui nous disent surtout pas d’amalgame! pas d’amalgame!quand des violences, des meurtres, des viols, des attentats sont commis par des immigrés ou des fils d’immigrés…»
Lundi soir, le président de la République a également confié sa foi en l’avenir. Celui ouvert par «l’Intelligence Artificielle» (IA), qui change notre manière de «nous soigner» de «nous déplacer,« de produire.» Fort bien, mais il eut été loisible de l’évoquer avec plus de recul, en la mettant en perspective au regard de ses potentiels dangers et dérives transhumanistes analysés par l’intellectuel Hervé Juvin ou encore évoqué par Bruno Gollnisch au sein du parlement européen. Question en tout cas cruciale, objet également des réflexions du mathématicien et philosophe Olivier Rey, auteur de Leurre et malheur du transhumanisme. Invité le 3 octobre dernier de l’émission conversation du Figaro, ce dernier faisait part de ses craintes d’un « transhumanisme (qui) conduit inévitablement au posthumanisme » lequel «engendrera la domination de certains hommes sur beaucoup d’autres. » Il faisait aussi aussi état (voir l’article de fond d‘Agoravox) de l’étude scientifique publiée en juillet 2017 par une équipe de psychiatres dans le journal Proceedings of the National Academy of Sciences, au sujet de l‘oxytocine, une hormone que l’on ferait inhaler, disait-il, «pour rendre les populations caucasiennes (européennes, NDLR) accueillantes aux migrants. D’abord j’ai cru à un canular, et puis non, je me suis aperçu que c’était bien publié dans une revue scientifique tout à fait sérieuse.» «L’idée est au départ généreuse (sic), puisqu’il s’agit de rendre les gens plus altruistes, (mais) pour y parvenir, on les traite comme du bétail. ». Et M. Rey de conclure : «Là, on rentre vraiment dans la manipulation totale.»
De l’homme augmenté, à l’homme manipulé ou contrôlé il n’y a qu’un pas et contrôlé M. Macron l’est aussi à sa manière quand il a également tenté de trouver les accents de la sincérité en fustigeant, est-ce l’ancien employé de la banque Rotschild qui parle?, «le capitalisme ultra libéral et financier trop souvent guidé par le court terme (mais qui va) vers sa fin» (?). Il a noté, pour en tirer bien sûr des conclusions diamétralement opposées aux nôtres, « le malaise de la civilisation occidentale , la crise de notre rêve européen», parlé du «défi immense (consistant à) remettre l’homme au cœur du projet contemporain», mis en garde contre le «déni de réalité». Il a enfin formulé un triple vœu de «dialogue», de «dignité», «d’espoir pour l’avenir», articulant son souci de« rétablir la sécurité», de «maîtriser les flux migratoires», de «lutter contre les fausses informations» (sic). Il s’est aussi évertuer à reprendre le langage des nationaux pour mieux le subvertir, le détourner, en affirmant qu’il entendait que nous retrouvions la «maitrise de notre destin, de notre vie, afin de ne plus subir», dans le cadre d’un le «projet européen renouvelé», enjeu des élections de mai prochain...
Bref, comme l’a souligné un communiqué du RN, Emmanuel Macron «a expliqué doctement qu’il ne changerait pas de cap politique», « n’a pas eu un mot sur les victimes du terrorisme», « n’a pas manqué de mots de division, de mépris, d’hostilité et même empreints de haine» envers la France des gilets jaunes (…). M. Macron a montré que la fracture profonde entre l’oligarchie et la France n’est pas prête de se refermer et qu’elle va même s’accentuer.» 2019, année de tous les dangers certes, mais aussi de tous les espoirs. D’ores et déjà 2018 s’est achevée sur une triple défaite pour le Système: d’abord parce que l’élan liquidateur de ce gouvernement est enrayé, M. Macron apparaît(ra) pleinement pour ce qu’il est, à savoir, comme ses prédécesseurs depuis Maastricht, un non président, un simple agent d’enregistrement des oukases de la commission européenne et qui, de facto, s’avère(ra) incapable de régler les problèmes structurels qui entraînent la France et les Français vers l’abîme et qui sont la cause de la fronde de la France d’en-bas ; ensuite parce que l’Europe bruxelloise-mondialiste-prison des peuples, du fait de la défaillance macroniste, perd un des derniers piliers qu’il lui reste au sein de l’UE; enfin, last but not least, parce que cette fronde du peuple français a achevé de délégitimer la propagande médiatique, de décrédibiliser ses experts autoproclamés. Il y a pour l’opposition nationale, populaire et sociale de pires bases de départ pour entamer la reconquête politique qui s’annonce.
https://gollnisch.com/2019/01/02/2019-la-reconquete-polititique-qui-sannnonce/