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  • Combattre la gabegie pour sauver les finances publiques [2e partie]

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    Par André Posokhow, consultant ♦ Réduire les dépenses publiques ? Une volonté affichée de tous les prétendants au pouvoir en France. Mais force est de constater que les belles paroles cèdent toujours la place à des actes bien différents. Pour Polémia, André Posokhow analyse les postes possibles d’économies substantielles. Un travail à diffuser largement, notamment auprès des décideurs politiques !

    Pour retrouver la première partie du travail d’André Posokhow, cliquez ici : Combattre la gabegie pour sauver les finances publiques [1re partie]

    5° Chômage et dépenses en faveur de l’emploi et du travail

    Les allocations-chômage

    Il ne s’agit pas de remettre en cause le principe de l’indemnisation du chômage, ni d’affamer des gens qui souffrent. En revanche, les causes principales des difficultés de l’UNEDIC se trouvent dans la situation économique mais surtout dans un régime français d’indemnisation particulièrement favorable.

    Concrétiser les recommandations du rapport de la Cour des Comptes de 2016 pourrait permettre des économies et des recettes supplémentaires d’environ 4,5Md€.

    Des solutions existent et sont à la mesure des enjeux en évitant la hausse des cotisations que réclament les syndicats.

    Les dépenses en faveur de l’emploi et du marché du travail

    Selon l’étude de la DARES de décembre 2016, les dépenses en faveur de l’emploi et du marché du travail se sont élevées en 2012 à 105Md€, soit près de 5 % du PIB, dont :

    • Les dépenses ciblées en faveur du marché de l’emploi : 53 Md€ ;
    • Les dépenses générales en faveur de l’emploi : 51 Md€.

    Il faudrait ajouter les dépenses sociales à la lisière des politiques de l’emploi à hauteur de 16,2Md€ :

    • RSA hors RSA activité ;
    • Allocations aux adultes handicapés (AAH).

    Et pour quel résultat ? Il y a 6 millions d’inscrits à Pôle Emploi en France dans les catégories A, B, C, D, E soit un taux  de 21,2 %de la population active et non pas de seulement 10% comme c’est communément dit.

    6° L’assistanat

    Le RSA

    Le RSA socle coûtait 8,4M€ en 2013 et suscite critiques et demandes de suppression.

    Il est tout à fait indispensable que la société garantisse un revenu minimum pour vivre à ceux qui n’ont aucun revenu et qui ne sont pas responsables de leur malheureuse situation.

    Cependant, par nature, le système est malsain car, au lieu d’encourager la recherche d’emploi, il encourage l’assistanat, démoralise les bénéficiaires et s’inscrit dans la durée. Il existe des abus : en particulier aucun étranger ne devrait le percevoir.

    Les emplois aidés

    Les emplois aidés sont au cœur de la gabegie. Leur coût était estimé à 3,7Md€ par an à fin 2015 pour 550 000 emplois aidés.

    Leur inefficacité est reconnue. Selon une étude publiée en 2015 par l’Insee et basée sur les bénéficiaires en 2008 de contrats subventionnés par l’Etat, «  l’effet moyen d’un passage par un contrat du secteur non marchand est significativement négatif sur le taux d’accès à l’emploi non aidé à moyen terme ».

    7° Social

    Le surcoût de la gestion de la Sécurité sociale

    L’Ifrap a estimé, fin 2012, les coûts de gestion des organismes sociaux à environ 33Md€, ce qui serait bien supérieur à ce qui se pratique chez nos voisins.

    Cet Institut a estimé à 6Md€ le montant de l’économie que l’on pourrait réaliser en éliminant les surcoûts notamment :

    • La simplification du système en s’attaquant à la galaxie sociale composée de centaines de caisses et de milliers d’administrateurs ;
    • L’allégement de la réglementation sociale. En 2012 la présidente de la CNAF a expliqué qu’elle avait 18 000 règles de droit à appliquer ;

    La santé

    Les économies possibles sur la santé peuvent être évaluées sur la base des études et rapports de la Cour des Comptes et de l’Ifrap à environ 20Md€.

    Prestations sociales

    L’Allocation personnalisée d’autonomie (APA) s’est transformée parfois en assistance matérielle en tous genres : chèque jardinage, heures de coiffure payées, financement de pédicure.

    L’IGAS a dénoncé dans un rapport avec de sévères conclusions le fonctionnement de la Prestation de compensation du handicap (PCH) pour des raisons de manque de contrôle des conditions de ressources et du coût de gestion qui est exorbitant.

    6° Politique de la Ville

    Rappelons que des études ont estimé à 90 Mds€ le coût de la Politique de la Ville depuis 1989 et à plus de 40 Mds€ le coût du Plan National de Rénovation Urbaine sur la période 2003-3013. Le tout en faveur des centaines de Zones Urbaines Sensibles c’est-à-dire largement des immigrés ; et ce en pure perte, la Politique de la Ville pouvant être considérée comme un échec complet.

    Selon Xavier Raufer et la Tribune du 17/6/2014, l’intention des pouvoirs publics était d’investir 20Md€ de 2014 à 2024 au titre de cette Politique.

    Dans un accès inattendu de lucidité, Macron a rejeté les propositions délirantes de Borloo  qui a donné l’impression d’ignorer la situation des finances publiques de notre pays. Pourvu que ça dure !

    8° Etat

    Comparaisons

    Il a été calculé que, si la France se situait dans la moyenne de l’OCDE pour le secteur public (15,5% de la population active), 1 600 000 personnes ne devraient plus travailler dans la fonction publique. Ce qui correspondrait dans l’absolu une économie sur les seules rémunérations de 48 Md€.

    Certes un tel calcul comparatif apparaît délicat et contestable, les structures de la fonction publique étant très différentes d’un pays à l’autre. Il permet cependant de percevoir le fossé qui nous sépare d’autres pays qui ont procédé à des réformes indispensables dans ce domaine, comme la Grande-Bretagne qui a diminué ses effectifs de fonctionnaires de 500 000 personnes. Le Canada ou la Nouvelle-Zélande ont fait de même.

    Ce qui est dramatique c’est que, même dans cette situation, la France manque de juges, de forces de sécurité, de soldats, bref de ce qui est indispensable à l’exercice du régalien.

    Les coûts illégitimes

    Détailler les coûts illégitimes du secteur public serait très lourd mais nous avons une liste à la disposition de qui la souhaite. Donnons un seul exemple.
    Un rapport du Sénat de janvier 2016 sur le temps de travail a mis en évidence le coût des 35h dans le secteur public.

    « L’essentiel du coût de la réduction du temps de travail pour les finances publiques avait résulté de sa mise en œuvre dans la fonction publique, dès lors qu’elle avait impliqué plus de 50 000 créations d’emplois entre 2002 et 2005 dans les fonctions publiques d’État et hospitalière. À cet égard, il a estimé que, pour ces deux fonctions publiques, le coût en année pleine des créations d’emplois approchait 2,1 milliards d’euros en 2015soit un coût cumulé d’environ 21 milliards d’euros au cours de la période 2005-2015.
    Partant de ces données, qui mettent en évidence l’importance de la question du temps de travail dans le pilotage des finances publiques, Albéric de Montgolfier a envisagé les effets d’une hausse de la durée du travail dans la fonction publique, après avoir rappelé que celle-ci était, en moyenne, plus faible que dans le secteur privé et les administrations des autres pays de l’OCDE. Ainsi, il a fait apparaître qu’ un alignement du temps de travail effectif – soit aujourd’hui 1 594 heures par an en moyenne, selon une enquête récemment réalisée par la Cour des comptes à la demande de la commission des finances – sur la durée légale, de 1 607 heures, correspondrait à une économie de 570 millions d’euros par an pour l’ensemble des fonctions publiques .
    De même, une hausse de la durée de travail des fonctionnaires d’une heure permettrait une économie de 2 milliards d’euros pour l’ensemble des administrations.
    Enfin, si la durée légale de travail était portée à 37,5 heures par semaine, ce qui correspond à la durée habituelle hebdomadaire de travail déclarée par les salariés du secteur privé, l’économie réalisée s’élèverait à 5 milliards d’euros pour les trois fonctions publiques ».

    Les finances des collectivités locales

    Les dérives des finances communales sont inquiétantes et parfois scandaleuses. Là aussi leur liste, très longue, est consternante. René Dozière, ancien député PS, qui traquait la mauvaise dépense publique, a estimé les économies potentielles au titre du mille-feuille à environ 15Mds€.

    9° L’économie et les entreprises

    Les aides aux entreprises

    L’Etat reverserait un montant total d’aides (au travers d’un nombre de dispositifs estimé à 6 000) évalué à environ 110 Mds€ afin de compenser le coût du travail. C’est un système aberrant qui consiste à taxer les entreprises et à les rendre addictives aux subventions et aux aides. Selon un rapport remis au ministre du redressement productif du temps de Hollande, ces aides forment un maquis illisible pour les chefs d’entreprise. Pas moins de 15 000 agents des collectivités locales travaillent à distribuer ces aides.

    Le CICE  constitue un excellent exemple. Sous Hollande, on a érigé une usine à gaz qui profite largement aux grandes entreprises au lieu de baisser simplement les charges sociales comme le demandaient les patrons.

    Normes et complexité administrative

    En France le stock de normes est évalué à 400 000, parmi lesquelles 10 500 lois et 127 000 décrets répartis dans 62 codes différents. Le coût moyen de la charge administrative pour les entreprises (qui ne relève plus des finances publiques qu’indirectement) a été évalué par l’OCDE en Europe à 3% ou 4% du PIB soit 60Md€ pour notre pays.

    Un effort de simplification a été lancé du temps de Hollande et semble pouvoir être poursuivi sous Macron du moins dans les intentions.

    Mais, incohérence socialiste, le gouvernement a lancé l’invraisemblable usine à gaz du compte pénibilité. Le Figaro économie du 29/1/2016 indique que le « compte personnel de prévention de la pénibilité » introduit dans la réforme Touraine des retraites de 2014 pourrait coûter aux entreprises entre 6,3 et 12,5 Md€ à horizon 2060 lorsqu’il tournera à plein selon l’institut patronal Coe-Rexecode dans une étude récente. Il n’y a pas que la gabegie actuelle, il y a celle de l’avenir.

    Absentéisme

    Selon une étude de l’institut Sapiens en 2018, l’absentéisme coûterait 108Md€ chaque année à la France et surtout aux entreprises françaises ; d’où des manques de recettes pour les impôts et la Sécurité sociale.

    10° L’Union européenne

    La contribution nette de la France à l’Union européenne s’élève à un montant compris entre 4 et 9 Mds € selon les modes de calcul et les années.

    Ce qui parait déjà très désagréable est appelé à augmenter nettement à court terme pour deux raisons :

    • Le souhait de la Commission européenne d’augmenter son budget ;
    • Un Brexit probable.

    Conclusion

    Les données chiffrées présentées ci-dessus sont, à l’évidence, approximatives et discutables à perte de vue.

    Les gisements d’économies envisagés sont potentiels et dépendent évidemment des décisions politiques qui seraient prises par un président et un gouvernement dignes de ce nom. C’est particulièrement vrai dans le domaine de l’invasion migratoire et de l’énergie.

    Cependant, la somme des gisements d’économies potentiels, et non pas des économies elles-mêmes répétons-le, pourrait représenter un montant total abyssal de plus de 200 Md€.

    Il convient de souligner que certains postes de coûts n’ont été qu’effleurés ou non pris en compte : l’école, l’Etat, les élus, l’insécurité, le logement, le ferroviaire.

    Ne sont pas incluses dans ce total les économies à réaliser sur les normes et la complexité administrative car elles allégeront les finances des entreprises et non celles des pouvoirs public. Il fallait néanmoins les citer.

    Nonobstant ces observations, le montant total présenté ci-dessus permet d’appréhender la démesure de la gabegie des finances publiques françaises qui pourrait représenter 10 % du PIB au sein de laquelle un pouvoir, libéral ou non, mais souverain et déterminé à faire prévaloir l’intérêt national et la prééminence du régalien, pourrait trouver les ressources nécessaires pour retrouver les marges de manœuvre qui manquent tant à la France aujourd’hui.

    André Posokhow 02/02/2019

    Crédit photo : Domaine public, via PixaBay

    https://www.polemia.com/combattre-la-gabegie-pour-sauver-les-finances-publiques-2e-partie/

  • La conférence de François Bousquet aux Amis franciliens de Synthèse nationale

    La Nouvelle Librairie 6, rue de Médicis 75006 Paris

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    En savoir plus cliquez là

    http://synthesenationale.hautetfort.com/archive/2019/02/07/la-conference-de-francois-bousquet-aux-amis-franciliens-de-s-6127045.html

  • Malgré les Gilets Jaunes, Macron poursuit ses objectifs

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    Par André Posokhow, consultant ♦ Macron – que l’on croit affaibli par l’actualité tapageuse des gilets jaunes, du grand débat et de Benalla – poursuit, et même accélère, sa politique de bradage et de destruction de la France dans la plus grande discrétion : Pacte de Marrakech, facilitation de l’éolien, or de la banque de France, traité d’Aix la Chapelle…

    L’oligarchie mondiale et Macron dans l’urgence

    Depuis bientôt trois mois, l’actualité politique apparaît phagocytée par la crise des gilets jaunes. S’y ajoutent les controverses sur la mascarade du grand débat.
    Macron nous est décrit comme dépassé, affaibli physiquement, moralement et surtout politiquement, pratiquement en perdition. La question que beaucoup posent est de savoir s’il terminera son mandat ou non.

    Il existe une autre réalité. Tout d’abord, il n’a pas encore perdu la guerre qu’il mène contre le peuple français, ni son affrontement contre les révoltés de la France profonde. Il y est aidé par ses patrons de l’oligarchie mondialiste. Cette dernière et Macron lui-même, savent que, face aux avancées des peuples et des nations, il ne faut pas perdre de temps pour atteindre d’une manière irréversible leurs objectifs.

    Aussi, depuis plusieurs semaines, des décisions graves et qui engagent grandement notre avenir ont été prises d’une manière furtive, sans considération de ce que pourrait vouloir le peuple français s’il était consulté.

    Des décisions graves et qui engagent notre avenir

    Les pactes sur les migrations et les réfugiés

    La décision la plus connue est la signature en décembre du pacte de Marrakech auquel il faut ajouter son petit frère : le pacte sur les réfugiés, sans débat national, ni interrogation du Parlement comme cela a été le cas dans d’autres pays.

    Renverser les obstacles à l’invasion éolienne

    Le décret du 29 novembre 2018, dit Lecornu, met en œuvre des mesures destinées à renverser les obstacles à l’implantation de parcs éoliens qui détruisent nos paysages et le sol de la patrie. La mesure la plus emblématique confie aux cours administratives d’appel la compétence, en premier et dernier ressort, de traiter des litiges sur les décisions relatives aux parcs éoliens. Cela revient à supprimer un niveau de juridiction. Ces décisions avaient  été annoncées en janvier 2018. Mais c’est pendant la crise sociale de cet automne que ce décret est paru.

    L’or de la banque de France

    En octobre, la Banque de France a annoncé un partenariat avec J.P. Morgan pour permettre d’opérer des services de transactions sur l’or. Pourquoi cette banque alors que l’on sait que les Américains essayent de collecter le plus d’or possible dans le monde ? Certains annoncent la mainmise US sur nos 2 500 tonnes d’or. C’est à confirmer mais, en tout cas, cette affaire de caractère complexe est traitée dans la plus grande opacité.

    Le traité d’Aix la Chapelle

    Le 22 janvier a été signé le traité d’Aix la Chapelle. Son texte, connu depuis peu de temps, n’a pas fait l’objet des annonces indispensables ni d’un débat dans notre pays. Il met une fois pour toutes une France affaiblie au bout de quarante années de gouvernance par des ganaches, en situation de subordination et demain de servitude à l’égard d’une Allemagne surpuissante économiquement et ce, sur les trois points vitaux que nous retenons.

    • La politique étrangère, la défense, la sécurité intérieure et extérieure, domaines dans lesquels l’Allemagne et la France occupée se consulteront et agiront conjointement c’est-à-dire qu’elles collaboreront dans le cadre d’un conseil franco-allemand de la Défense et de la Sécurité. Terminées à terme l’indépendance et la souveraineté déjà bien entamées de notre pays dans ces domaines régaliens !
    • L’admission de l’Allemagne en tant que membre permanent du Conseil de sécurité de l’ONU devient une « priorité de la diplomatie franco-allemande ». Cela veut dire que notre pays offrira gratuitement au titre de ce que Macron pense être sa plus grande gloire, son siège gagné de haute lutte par Charles de Gaulle en 1945 ;
    • Enfin les gouvernements dotent les territoires transfrontaliers et les euros districts (?) de compétences, de ressources et de procédures appropriées pour réaliser des projets transfrontaliers. C’est à terme, étant donné le poids financier germanique, le risque du détachement économique puis politique de l’Alsace-Lorraine chère au cœur des Français au profit d’une République fédérale d’Allemagne héritière des Reich.

    Il s’agit d’abandons et de trahisons qui rappellent le traité de Troyes en 1420. A côté de Macron qui méprise et exècre la France et les Français, Pierre Laval fait figure de patriote intègre. Il eut une triste fin.

    André Posokhow 02/02/2019

    https://www.polemia.com/malgre-les-gilets-jaunes-macron-poursuit-ses-objectifs/

  • Le panachage : l’arme pour résister à la mainmise absolue des partis sur la vie politique

    Le panachage : l’arme pour résister à la mainmise absolue des partis sur la vie politique

    Extraits de l’article d’Antoine Vouillazère dans Minute :

    […] Jusqu’en 2013, on pouvait panacher, lors des élections municipales, dans les communes de moins de 3 500 habitants. Depuis la réforme de 2013, où les parlementaires urbains ont dû découvrir cette singularité, on ne peut plus panacher que dans les communes de moins de 1 000 habitants. Les députés et les sénateurs ayant planché sur cette réforme en ont finalement compris l’enjeu : il était encore trop de communes françaises – des communes peuplées de « Gaulois réfractaires », comme on ne le disait pas encore – qui disposaient de l’arme pour résister à la mainmise absolue des partis sur la vie politique […]

    Le panachage, tel qu’il subsiste donc dans les communes de moins de 1 000 habitants, consiste, d’une part, à pouvoir rayer des noms sur une liste de candidats – celui du voisin qui vous enfume avec son barbecue mais aussi, plus sérieusement, celui qui est défavorablement connu de la population mais qu’on essaye de faire passer en force sur la liste –, et, d’autre part, à pouvoir glisser plusieurs bulletins dans l’enveloppe, tout aussi biffés l’un que l’autre. Un seul impératif : que vous n’ayez pas voté pour plus de personnes qu’il n’y a de sièges à pourvoir.

    C’est compliqué ? A expliquer, un peu, mais concrètement, c’est très simple. Supposons la liste A, de droite, et la liste B, de gauche, dans une commune où il y a quinze sièges d’élus à pourvoir. Vous prenez le bulletin de la liste A et vous rayez sept noms ; vous prenez le bulletin de la liste B et vous rayez huit noms ; vous mettez les deux bulletins dans l’enveloppe, vous la glissez dans l’urne, et le tour est joué. Vous pouvez même rayer beaucoup plus de noms et n’en garder qu’un, deux ou trois si ça vous chante. […] Pour le dépouillement, évidemment, c’est un peu plus long et pour le comptage un peu plus encore, puisqu’il faut totaliser le nombre de voix obtenu par chacun des candidats et non compter par liste. […]

    Pourquoi vanter les mérites du panachage, ce phénomène en voie d’extinction ? Parce qu’il est le seul qui permettrait d’en finir avec la main-mise quasi-totale des partis politiques sur la vie politique française. Et européenne. Car prenons maintenant l’exemple des européennes de mai prochain, qui en sont la caricature. Organisées au scrutin de liste nationale, elles ne vont offrir aux électeurs que le choix de voter pour une liste, qui doit comporter autant de noms que de sièges à pourvoir (79 pour la France), liste évidemment composée de manière à ce que ceux que le président du parti veut voir élus – ses fidèles, ses copains, ceux envers lesquels il se sent redevable – soient placés en position dite éligible, c’est-à-dire dans les premières places, alors que l’électeur, lui, aimerait bien voter pour le 74e de la liste, mais n’a nulle envie d’envoyer siéger le 5e de liste dont il sait qu’il n’a aucune compétence et que, en prime, il ne le représentera pas, n’ayant pas ses idées. […]

    En instaurant le panachage, les électeurs de droite, qui voudraient voter – en l’état actuel des candidatures connues ou probables – pour François-Xavier Bellamy, la tête de liste LR, pour Nicolas Bay, Hervé Juvin et Jean-Paul Garraud qui figurent sur la liste du Rassemblement national et Jérôme Rivière qui devrait y figurer, ainsi que pour Jean-Frédéric Poisson, président du PCD, et Bruno North, président du CNIP, qui devraient être sur la liste de Nicolas Dupont-Aignan, pourraient le faire.

    De même qu’ils pourraient, sur ces mêmes trois listes, rayer les noms de ceux dont ils ne veulent pas, et que nous laisserons à chacun le plaisir d’identifier, comme ce Jean-Philippe Tanguy que Dupont-Aignan, dont il se présente comme le « lieutenant » (sic), veut faire député au Parlement européen, alors qu’il n’a de cesse de relayer les revendications des LGBT et de s’en prendre à La Manif pour tous. […]

    Avec le panachage, l’électeur purement contestataire pourra voter pour des candidats du RN et de La France insoumise si ça lui chante. L’électeur de droite, lui, à qui l’on ne cesse de dire que l’union des droites ne se fera que par la base, ce qui est exact, mais à qui on ne dit jamais comment elle pourrait se concrétiser – et pour cause !, puisque même aux élections municipales, ce sont les partis qui accordent les investitures –, disposerait ainsi du moyen de ne voter que pour les candidats se réclamant réellement de la droite, quelle que soit la liste sur laquelle ils figurent.

    Avec deux conséquences : la première est que choisis pour ce qu’ils sont, et non pas élus sur un éventuel malentendu, ils échapperaient de facto, sitôt élus, par la légitimité qu’ils auraient acquise, aux diktats du parti qui les avait présentés sur sa liste – et s’ils se sont présentés en « candidats libres », la question ne se pose même pas ; la seconde est qu’on ne voit pas ce qui les empêcherait, alors, de contracter alliance et de réaliser, enfin, l’union des droites ! […]

    https://www.lesalonbeige.fr/le-panachage-larme-pour-resister-a-la-mainmise-absolue-des-partis-sur-la-vie-politique/

  • France-Italie : c’est la guerre ?

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    Rien ne va plus entre la France et l’Italie, ou tout du moins entre les deux gouvernements et, plus précisément encore, entre Emmanuel Macron et le duo Salvini-Di Maio. La France (fait rare) vient de rappeler son ambassadeur pour consultation. Ce n’est pas encore la guerre mais, dans l’échelle des mesures diplomatiques, en cas de litige entre deux pays, ce n’est pas rien. Ce n’est pas rien, d’autant que nous avons affaire à deux pays frontaliers, deux pays fondateurs et membres de l’Union européenne, deux pays membres de l’OTAN.

    Qui a fait l’œuf, qui a fait la poule – ou le coq – dans cette brouille macro-romaine ? Difficile à dire mais les faits sont là. Et Emmanuel Macron – pour une fois ! – n’est peut-être pas le seul responsable. Nous ne remonterons pas à la guerre des Gaules mais, plus modestement, à celle que Nicolas Sarkozy fit en Libye en 2011 avec le coup de pouce qu’elle apporta à l’accélération du chaos migratoire dans le monde méditerranéen. Phénomène que l’Italie, malgré elle, dut subir, de par sa géographie, en première ligne, des années durant et seule. En septembre dernier, le ministre de la Défense italien Elisabetta Trenta (du Mouvement 5 étoiles) avait, du reste, pointé cette responsabilité française en déclarant : « Il est indéniable qu’aujourd’hui ce pays [la Libye] se retrouve dans cette situation parce que quelqu’un, en 2011, a privilégié ses intérêts. » Allusion on ne peut plus claire.

    Et puis, évidemment, il y a eu ces échanges d’amabilités, de part et d’autre des Alpes, depuis que les « populistes » sont arrivés au pouvoir en Italie. Au cœur de cette brouille, la question migratoire. Le 21 juin dernier, depuis Quimper, Macron se lançait dans une « envolée de bois vert » qui désignait, entre autres, clairement, Salvini : « Vous les voyez monter, comme une lèpre, un peu partout en Europe, dans des pays où nous pensions que c’était impossible de les voir réapparaître. Et les amis voisins, ils disent le pire, et nous nous habituons ! » Salvini, qui n’a pas fait ses classes dans la diplomatie ou chez une dentellière, répondait, quelques jours après : « Si l’arrogance française pense transformer l’Italie en camp de réfugiés pour toute l’Europe, peut-être en versant quelques euros en pourboire, elle se fourvoie complètement. » Il ajoutait : « Nous sommes peut-être des populistes lépreux, mais moi, les leçons, je les prends de qui ouvre ses ports. Accueillez les milliers de migrants et après on en reparlera. » Et l’on pourrait citer encore bien d’autres échanges d’amabilités, au sabre ou à fleuret moucheté.

    La question migratoire est évidemment au cœur de cette chamaillerie entre cousins latins. Mais, plus largement, ne doit-on pas y voir deux conceptions de l’Europe qui s’affrontent ? D’un côté, une vaste plate-forme d’échanges financiers et commerciaux, reliée au grand tout et n’importe quoi mondial, où les hommes sont finalement des consommateurs-producteurs interchangeables ? Ou bien une civilisation qui trouve ses racines à Rome et Athènes, constituée d’une mosaïque de nations millénaires ? Salvini ne lit peut-être pas Paul Valéry dans le texte comme Macron, mais il a sans doute l’intuition que les civilisations sont mortelles.

    En tout cas, le rappel de notre ambassadeur à Rome est une manière, pour Emmanuel Macron, de mettre en scène, de se mettre en scène, à quatre mois des élections européennes, dans ce combat de titans qu’il souhaite voir s’engager en Europe contre les populistes et où il serait le héros du camp du bien. Visiblement, les prises de position pro-gilets jaunes, tant de Salvini que de Di Maio, ont agacé Paris qui ne digère pas cette ingérence. Il est vrai qu’Emmanuel Macron s’y connaît en ce domaine. Ne déclarait-il pas, en janvier dernier, que l’Italie « mérite des dirigeants à la hauteur » ? À l’heure où sont écrites ces lignes, Salvini et Di Maio se disent prêts à rencontrer Macron. Tragédie ou comédie que tout cela ? « Comediante ! » « Tragediente ! » disait le pape Pie VII de Napoléon. Que disent nos deux Italiens de notre Président ?

    Georges Michel

    http://www.bvoltaire.fr/france-italie-cest-la-guerre/