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  • Les Réprouvés d’Ernst Von Salomon : Grandeurs et limites de l’activisme

    Bréviaire de plusieurs générations d’aventuriers et de militants (de « gauche » comme de « droite »), « Les Réprouvés » est l’analyse la plus fine des grandeurs et des limites de l’activisme. A travers le récit d’Ernst Von Salomon, on découvre une époque troublée où les explosifs les plus violents étaient les esprits embrasés et où les hommes pouvaient encore jouer à avoir un destin. « Nous croyons aux instants où toute une vie se trouve ramassée, nous croyons au bonheur d’une prompte décision ».

    « Peu importe ce qu’on pense. Ce qui compte c’est la manière de le penser »

    L’épopée romantique, ne doit pas faire oublier que ce récit est surtout un témoignage sur une expérience personnelle à laquelle l’Histoire a donné une dimension tragique. Von Salomon se garde de tomber dans le manichéisme, sachant par expérience que les idéologies ne sont que des masques pudiques pour les passions humaines. Reconnaissant la valeur de l’adversaire, que ce soit les insurgés communistes poursuivant sous d’autres drapeaux un combat comparable au sien ou bien Walter Rathenau, à qui il rend un hommage riche d’enseignement, il tire de son époque une morale de l’action qui transcende les clivages : « Agir, agir n’importe comment, tête baissée, se révolter par principe, tendre ses énergies par tous les moyens, avec toutes les audaces, le sang ne coule jamais en vain ! ». Les seuls être qui ne trouvent nulle grâce à ses yeux sont les bourgeois, leur lâcheté les lui rend à jamais méprisables.

    Malheureusement cet élan vital ne suffira pas pour faire triompher les valeurs portées par les « réprouvés ». Car le manque d’expérience politique et l’ignorance des forces en jeu amènera les soldats perdus à servir les intérêts de cette classe bourgeoise tant haïe. Qui ne s’enracine pas dans le peuple, se laisse emporter par le vent de l’Histoire. C’est toute l’ambiguïté d’une partie de cette génération de combattants qui s’était sacrifiée pour sa Nation. En réalité, celle-ci les avait cyniquement instrumentalisés alors qu’ils pensaient lutter pour des valeurs héritées, dignes d’êtres défendues. Néanmoins, ils s’étaient plutôt construit une Nation idéale mais, d’une certaine façon, concrètement vécue sur la ligne du front, au coeur de la guerre. Toutefois, que pouvait-elle valoir, lorsque que ces hommes revinrent à la vie civile? Condamner la médiocrité de la vie bourgeoise prosaïque témoigne bien d’une certaine conscience de l’aliénation vécue quotidiennement mais ne suffit pas, pour remettre clairement en question, les fondements du système ayant conduit à la boucherie de la guerre impérialiste.

    « La guerre est finie : les guerriers marchent toujours »

    Elevé pour servir un ordre qui s’écroule avec l’armistice de Novembre 1918, Von Salomon se retrouve orphelin d’un Empire idéalisé. Il va rejoindre les colonnes revenant du front et, qui comme lui se sentent perdues dans cette Allemagne au bord du chaos.

    Seules subsistent encore les valeurs guerrières forgées par les années de tranchées, la communauté fraternelle des camarades servant de refuge face aux bouleversement de leur époque. « La Patrie était en eux, et en eux était la Nation » écrit Von Salomon qui comprit que lorsque la majorité décide de capituler, il ne reste aux hommes libres qu’à rester fidèles à eux-mêmes.

    Ces troupes seront mises à contribution par la République de Weimar afin de liquider la révolution spartakiste dans un Berlin surréaliste, où la luxure des cabarets côtoie les derniers combats de rue. Sale besogne qui entachera les drapeaux des corps-francs. Les guerriers vont comprendre trop tard qu’ils ont sauvé leur pire ennemi, la bourgeoisie, et se condamner. C’est alors que vers l’Est de nouveaux combats éclatèrent. La nouvelle époque, celle du Baltikum, permit d’oublier l’amère « victoire » de Berlin. Voulant garantir les frontières de l’Allemagne à l’Est, ils furent utilisés par le système pour faire barrage à l’avancée communiste de la jeune Union Soviétique.

    Les « desperados de la Nation » traînèrent leurs guêtres de la Lettonie à la Silésie, combattant sans cesse pour finir une nouvelle fois poignardés dans le dos par le régime de Weimar. « Nous avons tendu la victoire comme une coupe précieuse sur nos mains prêtes au sacrifice. Mais ils l’ont laissé tomber par terre, et elle s’est brisée sur leurs pieds ». La marche vers l’Est avait été un moyen de fuir les bassesses de la démocratie, qui finirent pourtant par les rattraper. Leur retour à la vie civile les laissèrent sans repère : « A l’époque, l’Allemagne était pour lui un pays de soixante millions d’hommes qui avaient le sentiment de ne pas être à leur place et de quelques autres qui n’étaient pas du tout à leur vraie place ».

    La Nation Impossible

    Condamnés à revenir vers ce monde qu’ils fuyaient, soldats sans armée, il ne leur restait qu’à devenir des terroristes. Ce plongeon dans la clandestinité donne à l’aventure un tournant individualiste qui fait de Von Salomon plus un aventurier qu’un militant. D’abord, dans la Ruhr occupée par les alliés, puis en menant un activisme débridé contre l’Etat. La violence que ces soldats perdus exerceront contre leur propre gouvernement ne pouvait être comprise par les masses.

    Le choix d’assassiner Walter Rathenau s’éclaire au soleil noir d’un nihilisme refusant totalement une société négatrice de leurs valeurs (dont le ministre social-démocrate était l’incarnation intolérable). Il fut donc leur victime expiatrice, non du fait qu’il était le responsable de l’armistice ou parce qu’il était d’origine israélite, mais parce qu’il incarnait, par sa valeur, l’avenir du système…

    Fournissant la voiture qui servit aux lieutenant de vaisseaux Kerm et Fischer pour abattre leur victime, Von Salomon sera traqué dans sa tentative de retrouver ses camarades encerclés. Ils se suicideront pour éviter la capture, ce destin ne sera pas offert à l’auteur. Arrêté, il passera plusieurs années en prison. Au bout de trois années d’isolement, on l’autorisera à recevoir un livre, Le Rouge et le Noir de Stendhal et à en écrire un, Les Réprouvés. Dès sa publication, il exercera une fascination qui est loin d’être éteinte.

    Von Salomon à sa sortie de prison devra assurer sa survie par de multiple petits boulots, avant de trouver sa voie comme scénariste pour les studios de cinéma. Amoureux de la France, il s’installe un temps au Pays Basque. Toujours en contact avec la mouvance national-révolutionnaire, il observe la montée du nazisme. Après la prise de pouvoir par Hitler, il refuse les honneurs que lui offre le régime et s’enferme dans un «exil intérieur» comparable à celui d’Ernst Jünger. A la fin de la Seconde Guerre Mondiale, il sera inquiété par les Américains . Ceux-ci n’ayant rien à lui reprocher au final, il sera libéré après plusieurs mois d’internement et reprendra son activité cinématographique,avant de mourir en 1972.

    Source

    https://voxnr.com/7466/les-reprouves-dernst-von-salomon-grandeurs-et-limites-de-lactivisme

  • L'Étatisme relais du paritarisme moribond

    6a00d8341c715453ef022ad3c4a8a4200d-320wi.jpgDans la crise actuelle de l'assurance-chômage, et bien au-delà dans toutes les contradictions que subit le prétendu modèle social français, il semble qu'il faille détecter la part de responsabilité de l'Étatisme. En apparence, en effet, cette rencontre entre patronats et syndicats qu'on appelle paritarisme pourrait être vue comme échappant à l'État : en réalité, dans le contexte hexagonal, il fonctionne de plus en plus comme un simple relais de la haute administration.

    Ah certes on soulignera l'attitude particulièrement destructrice de la CGT. Son chef Martinez exige du patronat, et, à défaut de l'État, qu'il mette en place un système de malus pénalisant le recours aux emplois courts.

    Cette démagogie épargne les secteurs où l'implantation cégétiste reste puissante : non seulement ceux dont le personnel est doté d’un statut comme dans le ferroviaire ou dans les entreprises électriques ou gazières mais aussi dans une partie de la grande industrie. En revanche elle peut faire beaucoup de mal dans toutes les corporations aux activités saisonnières, à commencer par l'hôtellerie-restauration – dont on doit rappeler qu'elle assure une part importante du commerce extérieur, c'est-à-dire des apports financiers venus de l'étranger sans que les statistiques douanières ne les fassent évidemment apparaître. Rappelons d'ailleurs que les structures qui génèrent le plus de précarité sont sans doute la poste et l'école, fleurons du secteur public.

    Or, sans sous estimer la capacité de nuisance des vieux stals de la CGT, remarquons dans cette affaire de bonus/malus sur les contrats courts, que dès le 28 janvier on apprenait que le chef de l'État en personne "est déterminé à instaurer un mécanisme financier pour freiner l'abus de recours aux CDD."[1]

    "Le ministère du Travail, précise l'auteur, veut mesurer les taux de ruptures donnant lieu à inscription à Pôle emploi." Et il ajoute: "Emmanuel Macron a été très clair. Quelle que soit l'issue de la négociation entre syndicats et patronat sur l'assurance-chômage, il y aura un mécanisme de type bonus-malus pour récompenser les entreprises qui favorisent l'emploi stable et pénaliser celles qui abusent des contrats courts. 'Parce que c'est vertueux', a-t-il justifié jeudi soir lors d'un débat avec des citoyens dans la Drôme".

    Bien sûr on peut noter que dans la crise actuelle, certaines voix s'élèvent, comme celle de M. Asselin porte-parole des PME souhaitant refonder le paritarisme. Cette louable intention remonte aux idées de Jean Coutrot, lorsqu'en 1936, membre du cabinet de Charles Spinasse, ministre de l'économie nationale du Front populaire il chercha surtout à mettre en place ses idées d'organisation scientifique du travail, invoquant un "Humanisme économiques". L'année 1941, qui vit pourtant la disparition[2] du théoricien, fut dans la pratique celle de la prise du pouvoir du paritarisme administratif dont il avait été un des principaux pionniers. La charte du travail du gouvernement Darlan jeta alors les bases d'un système qu'on s'acharne aujourd'hui encore à considérer comme le modèle social français. La curieuse continuité de la technocratie hexagonale est parvenue en 1944-1946 à maintenir et même à renforcer, avec le concours actif du PCF, les institutions étatiques mises en place par les gouvernemnts successifs de la période 1940-1944. On ne semble toujours pas sorti en effet de cette relation ambiguë entre le MEDEF, qui comme son nom l'indique n'est pas un syndicat d'entrepreneurs mais un mouvement financé par les grandes entreprises, et les centrales qui ne sont plus syndicales que de nom, étant transformées en bureaucraties subventionnaires sans aucune représentativité réelle.

    Comme le plan Juppé de 1995-1996, qui étatisa les trois branches de la sécurité sociale, on doit craindre que l'échafaudage actuel laisse la vie libre à une étatisation du système. On peut dès lors faire confiance à nos technocrates, ils le rendront plus pernicieux encore.

    JG Malliarakis  

    Apostilles

    [1] cf. article d'Alain Ruelle, dans les Échos : "Contrats courts : les formules de bonus-malus en concurrence"
    [2] celle-ci fut présentée comme le résultat d'une noire conspiration : successivement d'abord par les fascistes en 1941, puis à partir de 1944 par les communistes. En réalité, selon toute vraisemblance, Coutrot s'est bel et bien suicidé.

    https://www.insolent.fr/

  • Le Samedi Politique – Carlos Ghosn, un complot au sommet ? Avec Loïk Le Floch Prigent

    Capitaine d’industrie de génie ou patron cupide, qui est vraiment Carlos Ghosn ? Est-il responsable de cette descente aux enfers ou a-t-on cherché à le faire trébucher ? Y a-t-il eu un complot contre le PDG de Renault, le 19 novembre 2018 ? Emmanuel Macron aurait-il joué un rôle dans cette dégringolade ?

    Depuis 2015, et la montée des participations de l’Etat dans l’entreprise Renault, actionnaire de majoritaire de Nissan, les tensions étaient palpables avec le gouvernement Japonais.
    Carlos Ghosn aurait-il fait les frais d’une décision autoritaire d’Emmanuel Macron quand il était ministre de l’économie ?

    Loïk Le Floch Prigent, ancien PDG d’Elf, de Gaz de France et ancien président de la SNCF nous livre son analyse sans détour.

    https://www.tvlibertes.com/le-samedi-politique-avec-loik-le-floch-prigent

  • Lettre ouverte de Marie-France Lorho à Marlène Schiappa : “La seule convergence avec le terrorisme, c’est la vôtre.”

    Lettre ouverte de Marie-France Lorho à Marlène Schiappa : “La seule convergence avec le terrorisme, c’est la vôtre.”

    Lettre accessible ici :

    Dans un entretien avec Valeurs Actuelles, daté du 21 février 2019, vous avez souligné l’existence d’une convergence idéologique entre La Manif pour tous et les terroristes islamistes.

    Vos propos relèvent, au mieux de l’ignorance, au pire de l’inconscience. Dans un contexte où les questions de sécurité et du terrorisme sont particulièrement sensibles, faire des rapprochements aussi scandaleux ravivent des divisions qui marquèrent notre pays à l’heure où il doit être uni contre le terrorisme.

    Faire le rapprochement entre des personnes ayant démocratiquement exprimé leur opinion par l’exercice du droit de manifester et des personnes égorgeant des enfants sur la place publique, voilà une insulte supplémentaire à l’endroit des français. Votre responsabilité en tant que Secrétaire d’Etat est aussi de mesurer les mots que vous prononcez. Inutile de dire que, si vous ne les mettez pas sur le même plan, à la seconde où vous faites le rapprochement, le mal est fait.

    Vous soulignez la recrudescence des violences homophobes en énonçant une augmentation de 64% des violences l’année dernière, en 2018 donc, et rejetez la faute sur les slogans de La Manif pour tous dont les mobilisations se sont faites… en 2013.

    Cette insulte est d’autant plus grave qu’elle soulève une absence de maîtrise, de votre part, des concepts qui relèvent pourtant de votre compétence. Le fait d’avoir participé aux Manifs pour tous ne fait pas de vous, de facto, un homophobe, sauf à considérer que Madame Simone Veil était homophobe, ce qui n’est pas, j’ose l’espérer, votre cas. Manifester contre l’adoption d’une loi, c’est un droit fondamental. L’homophobie, c’est un délit. Le meurtre et le terrorisme, ce sont des crimes. Le combat de la Manif pour tous est celui contre l’adoption d’une loi visant à autoriser le mariage entre les personnes de même sexe. L’homophobie c’est la haine et le rejet des homosexuels, en raison de leur condition homosexuelle.

    Il y a ainsi une différence patente entre être opposé au mariage pour tous et être opposé à l’homosexualité. Confondre les deux c’est faire de dangereux raccourcis. C’est attiser la haine, accroître les fractures et diviser un peu plus les français en ces temps où c’est d’unité dont nous avons besoin. C’est confondre l’aspect juridique et l’aspect idéologique de la question.

    La seule convergence avec le terrorisme, c’est la vôtre. La convergence permanente de votre discours idéologique avec le terrorisme intellectuel qui s’octroie arbitrairement le droit de classifier, catégoriser les idées qui relèvent du « bien » et du prêt à penser et celles qui n’ont pas droit de cité : en l’occurrence les idées de la Manif pour tous. Votre censure permanente et votre posture d’arbitre des élégances n’en finissent plus d’exaspérer les français.

    Vous affirmez regretter que le débat public ne soit fait que de clashs où tout est soit noir soit blanc, et vous rentrez pourtant dans cette dérive en assimilant l’intégralité des membres de la Manif pour tous à des homophobes et, partant, en les comparant à des terroristes. Vous serez peut-être surprise d’apprendre que des couples d’homosexuels ont participé à la Manif pour tous. Les catégoriser comme « homophobes » serait un non-sens, mais ce gouvernement n’en est plus à une incohérence près.

    Vous réalisez le choix de vos combats avec un soin tout particulier qui ne sied pas à une Secrétaire d’Etat dont l’impartialité doit être l’une des vertus. Ainsi, votre silence fut assourdissant dans l’affaire Asia Bibi. Les multiples agressions des Femen n’ont pas suscité votre indignation. La chronique insultante, abaissante et plus que déplacée de Daniel Morin à l’encontre d’une journaliste de Valeurs Actuelles aurait largement justifié votre intervention. Il n’en fut rien. Votre complicité avec Cyril Hanouna, animateur de l’émission « Touche pas à mon poste » dont on ne compte plus les séquences homophobes, sexistes et humiliantes ne semble pas avoir fait, de votre part, l’objet d’une quelconque réflexion sur la « convergence idéologique » de l’émission avec les terroristes islamistes. Les exemples se suivent et, malheureusement, se ressemblent.

    Le manque d’objectivité dans le choix de vos interventions est-il la vision que vous avez de l’égalité ?

    Aujourd’hui c’est d’unité dont nous avons besoin, je ne le répèterai jamais assez. L’unité passe par l’égalité, pas par l’égalitarisme. L’égalité s’obtient pas l’insufflation du respect au sein de l’éducation, pas par la mise en place d’une « brigade anti-discrimination ». Les problèmes de fond ne se règlent pas en surface.

    Ne tombez pas dans les clichés que vous avez pour mission de combattre. L’Histoire nous regarde et nous jugera tous.

    En confiance,

    Marie-France Lorho, Député du Vaucluse

    https://www.lesalonbeige.fr/lettre-ouverte-de-marie-france-lorho-a-madame-marlene-schiappa-la-seule-convergence-avec-le-terrorisme-cest-la-votre/

  • Acte 15 des Gilets jaunes : quelques heurts à Paris, Toulouse et Clermont-Ferrand

    Acte 15 des Gilets jaunes : quelques heurts à Paris, Toulouse et Clermont-Ferrand (EN CONTINU)
    © Meriem Laribi / RT France
    Des Gilets jaunes rassemblés à Paris, ce 23 février.

    Après un acte 14 qui a vu un petit essoufflement de la mobilisation, les Gilets jaunes vont tenter de mobiliser les troupes pour le 23 février. Le sursaut aura-t-il lieu ?

    Mise à jour automatique
    • Dans le cadre d'un face à face très tendu place du Capitole à Toulouse, les forces de l'ordre ont essuyé des tirs de cocktails molotov.

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  • La Chambre des députés italiens a adopté jeudi un texte permettant aux citoyens de proposer des lois

    (Belga) La Chambre des députés italiens, dominée par les populistes du Mouvement 5 Etoiles (M5S, antisystème) et de la Ligue (extrême droite) a adopté jeudi un texte permettant aux citoyens de proposer des lois, une possibilité qui n’existe pas aujourd’hui.

    Le texte adopté prévoit qu’un projet de loi découlant d’une initiative citoyenne et ayant recueilli au moins 500.000 signatures doit être approuvé dans les 18 mois par le Parlement qui ne peut pas y apporter des modifications substantielles. Si le Parlement ne l’adopte pas dans ces délais ou s’il le modifie en profondeur, un référendum +propositif+ est alors organisé. La loi est considérée comme adoptée dans sa forme originelle si plus de 25% des électeurs ont voté et si le +oui+ l’emporte lors de ce référendum. A l’heure actuelle, la constitution italienne ne prévoit qu’un référendum abrogatif, visant à supprimer des lois, entièrement ou en partie, et le quorum est fixé à 50% plus un des électeurs. Ce projet de loi, qui modifie deux articles de la Constitution, doit pour cette raison encore passer l’examen du Sénat, puis retourner à la Chambre des députés et de nouveau au Sénat. Toutes les modifications de la Constitution italienne exigent une double approbation des deux chambres du Parlement. Cette idée de loi d’initiative citoyenne, ou référendum +propositif+ comme il a été baptisé en Italie, est un cheval de bataille du M5S qui a fait de la démocratie directe et de l’implication des citoyens dans le processus décisionnel une de ses priorités lors de la dernière campagne électorale. Théoriquement, le référendum peut porter sur n’importe quel type de loi, pourvu que ces dernières respectent la Constitution. Un jugement préventif sur l’admissibilité, ou non, du projet de loi sera demandé à la Cour constitutionnelle dès que le document aura recueilli au moins 200.000 signatures et avant qu’il n’arrive au Parlement. Le référendum d’initiative citoyenne, le RIC, est une des revendications majeures des « gilets jaunes » en France. (Belga)

    http://www.fdesouche.com/1164021-litalie-veut-permettre-aux-citoyens-de-proposer-des-lois-au-parlement

  • BFM se penche sur le bobard calculette du ministère de l’Intérieur

  • Éric Ciotti : « Notre pays est au bord de la faillite »

     
    Capture ciotti.pngEntretien décapant avec un élu qui assume une position de « franc tireur », à droite toute.
    Le Point : La France est-elle au bord de la guerre civile ?
    Éric Ciotti : La crise des Gilets jaunes exprime une légitime colère face à l'assommoir fiscal. J'ai soutenu ce mouvement, mais malheureusement, aujourd'hui, il a été dévoyé par la violence de quelques-uns et la manipulation de groupes extrémistes. Le bilan humain est très lourd : 1 400 blessés parmi les forces de l'ordre, plus de 2 000 chez les manifestants, et 11 morts. C'est inédit en métropole depuis la guerre d'Algérie. Les raisons de cette colère sont, certes, anciennes. Mais Emmanuel Macron porte aussi une très lourde responsabilité. Il a mené une politique économique et sociale profondément injuste et inefficace. Et il a été un pyromane qui a allumé l'incendie par ses provocations verbales, son comportement clivant et stigmatisant.
    En qualifiant le chef de l'État de pyromane, n'ajoutez-vous pas de la violence  ?
    C'est malheureusement le constat que dressent les Français. Il me semble d'ailleurs qu'Emmanuel Macron l'a compris puisque nous assistons à une forme d'acte de contrition et de changement dans sa communication. Jupiter se veut moins arrogant et plus humble, ce qui signe l'échec des deux premières années du quinquennat. Le président de la République a trompé les Français. Pour certains, dont je ne fais pas partie, il a suscité une vraie espérance qui reposait sur un rêve de concorde… et c'est tout le contraire qui s'est produit. On attendait un rassemblement des forces de notre pays et le macronisme s'est réduit au culte de la personnalité.
    Pourquoi la parole publique est-elle discréditée  ?
    La communication s'est trop souvent substituée à l'action. Notre vie publique souffre d'une overdose de communication impuissante. Certains ont promis le rêve et les Français se réveillent avec des lendemains qui déchantent. Arrêtons de masquer la réalité ! Il faut dire que notre pays est au bord de la faillite, comme l'avait diagnostiqué François Fillon, et que l'on ne peut pas préserver notre système grevé par 1 300 milliards d'euros de dettes et 100 milliards de déficit budgétaire. La démocratie retrouvera de la force lorsque les citoyens auront enfin le sentiment que ce gouvernement ne leur ment pas. Nous devons en finir avec le temps de l'esbroufe et des politiques saltimbanques.
    [...]
    Entretien complet dans lepoint.fr

  • Flicage sur internet : le rapport Avia/Taieb/Amellal et sa mise en œuvre

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    Flicage sur internet : qui a entendu parler du rapport élaboré par Laetitia Avia députée LaRem (dont la famille est originaire du Togo), Gil Taïeb vice-président du Crif et Karim Amellal écrivain ? Ce rapport, commandé par Emmanuel Macron lui a été remis en septembre 2018 et prévoit d’encadrer au plus près la liberté d’expression sur internet sous couvert de lutte contre le racisme. Explorons quelques pistes liberticides parmi d’autres proposées dans le rapport.

    Les réseaux sociaux sous surveillance

    Les grands opérateurs auraient un délai de 24h pour supprimer un « contenu haineux ». Rappelons pour mémoire que le fameux pacte de Marrakech considère de facto que tout propos hostile à l’invasion migratoire ou simplement négatif doit être considéré comme délictueux et que les médias qui les propageraient doivent être punis financièrement.

    Les opérateurs devraient nommer un représentant auprès de l’Union Européenne et remettre un rapport annuel qui rendrait compte de leur activité « anti haine ». Les amendes pourraient être multipliées par cent (oui par 100, vous lisez bien) pour atteindre 37,5M€ pour les personnes morales et 7,5M€ pour les personnes physiques.

    Création d’une étoile jaune « porteur de haine »

    Le rapport propose – sans rire – de « Créer un logo unique de signalement des contenus illicites, visible et identifiable sur toutes les plateformes » (recommandation 8).

    Dans la recommandation 11 « il pourrait être envisagé de soutenir les initiatives de « Name and shame » visant à publier la liste des annonceurs dont les contenus sont visibles sur des sites internet diffusants des propos haineux ». Ce qui rejoint une partie des recommandations du pacte de Marrakech, voici un deuxième article sur le sujet.

    Dans le même article « parallèlement, il conviendrait de promouvoir les démarches dites d’« investissement publicitaire responsable » des entreprises, qui consistent à éviter la publication sur des sites toxiques ou non désirés (pornographie, antisémitisme, fausses informations, propagande extrémiste etc.) ».

    Le terme propagande extrémiste est assez vague pour subir n’importe quelle interprétation et aboutir à un très vaste champ de répression.

    Surveiller et punir mais sans débat contradictoire

    Bien entendu (recommandation 10), les dénonciations devraient être facilitées sur une plate-forme unique, les juges saisis illico obligés de statuer dans les meilleurs délais et par mise en demeure. Encore mieux,

    « Serait ouverte la possibilité pour le juge de recourir à la procédure simplifiée de l’ordonnance pénale comme il le fait déjà aujourd’hui pour les actes de contrefaçon sur Internet. L’ordonnance pénale est une procédure qui permet un traitement rapide des affaires en ce qu’elle ne nécessite pas de contradictoire et donc pas d’audience ».

    Pas de contradiction, pas d’audience, automaticité pénale, bienvenue dans le meilleur des mondes Avia/Taïeb/Amellal. Plus récemment deux ministres du gouvernement Philippe, Mounir Mahjoubi et Marlène Schiappa ont présenté un plan d’action inspiré du fameux rapport. Nous aurons l’occasion d’y revenir.

    Article paru sur le site de L’OJIM

    https://fr.novopress.info/213711/flicage-sur-internet-le-rapport-avia-taieb-amellal-et-sa-mise-en-oeuvre/