Emmanuel Macron vient de donner une tribune publiée dans les 28 pays de l’Union européenne. L’occasion d’évoquer les projets du président de la République pour protéger, selon lui, les démocraties contre les fausses informations, lutter contre l’ingérence des financements étrangers dans la politique française et remettre à plat l’espace Schengen.
Réaction au micro de Boulevard Voltaire du député Sébastien Chenu.
Le président de la République est passé à l’offensive sur les questions européennes en publiant une tribune. Il s’inquiète notamment des exploiteurs de colère soutenus par les fausses informations. Qu’en avez-vous pensé ?
Tout d’abord, j’ai pensé que c’était un monologue verbeux et prétentieux, comme Emmanuel Macron nous a habitués. J’attendais un peu plus d’humilité de la part d’un président qui a échoué. Son bilan aussi bien en France qu’en Europe n’est pas glorieux.
Mais surtout, je note qu’il est en campagne, c’est lui le candidat de La République en marche. Et il dévoile ce qu’il est, le candidat de la continuité. Il dit que rien de fonctionne, rien ne marche comme avant, mais qu’il faut continuer à appuyer sur l’accélérateur. Je crois que non seulement c’est prétentieux, c’est ringard et c’est dangereux.
On accuse souvent le président de vouloir articuler le débat des Européennes autour de deux camps, les progressistes d’un côté et les populistes de l’autre. Ce schéma va-t-il, selon vous, prévaloir pour les élections ?
Il y a évidemment deux chemins. D’un côté, il y a ceux qui croient que les nations ne valent plus rien et qu’il faut les dissoudre dans un ensemble supranational comme l’Europe. C’est ce que propose Emmanuel Macron. Il dit d’ailleurs dans sa tribune que les grandes politiques publiques comme l’immigration doivent être gérées par l’Europe.
De l’autre, il y a ceux, comme nous, qui pensent que les nations sont amenées à pouvoir choisir leur destin et vivre libre et de façon indépendante, en coopérant. C’est ce que réclament les peuples d’Europe.
Il y a donc bien deux visions qui s’affrontent. Partout en Europe les peuples se réveillent. Je crois qu’Emmanuel Macron veut imposer une vision contre l’avis des peuples alors que nous, nous sommes en phase avec l’Histoire de notre continent.
Macron veut, je cite, »créer une agence européenne de protection des démocraties qui fournira des experts européens à chaque Etat-membre pour protéger son processus électoral contre les cyberattaques et les manipulations. De quoi s’agit-il ?
Emmanuel Macron est obsédé par le contrôle de la parole et des libertés de ses opposants. Il a une volonté absolue de maîtriser ceux qui ne pensent pas comme lui et finalement maîtriser la démocratie et l’asservir.
Ces créations d’agences, de bidules, de création des données, cette volonté d’interdire le financement par les puissances étrangères n’auront pas vocation à nous donner plus d’oxygène, mais au contraire à faire taire les oppositions.
Je note que monsieur Macron a reçu des dons de Google, de Uber, des laboratoires Bayer. C’est très préoccupant. Il nous montre qu’il est le candidat des lobbies.
En parallèle, il s’inquiète des financements des partis politiques par les puissances étrangères. Certes, mais moi je m’inquiète du financement de mosquées par des puissances étrangères sur notre territoire. Nous ne voyons donc pas les choses de la même façon.
Monsieur Macron veut verrouiller les libertés et la parole, alors que nous, nous demandons que les oppositions puissent s’exprimer et que nous nous s’occupions du financement par des puissances étrangères de ce qui pose réellement problème dans notre pays, c’est à dire l’immigration incontrôlée.
Il a également proposé de créer une police aux frontières européenne. Cela vous semble-t-il une bonne idée ?
Cette police existe déjà. Elle s’appelle Frontex, et elle ne fonctionne pas. C’est un échec. Donc, là encore, ça ne fonctionne pas, donc on continue. C’est évidemment l’inverse qu’il faut faire.
On nous parle de remettre à plat Schengen. Ça fait des années qu’on nous propose cette mesure. Ce ne sont que des balivernes. Nicolas Sarkozy le proposait déjà en 2012.
Et Emmanuel Macron souhaite que notre politique migratoire soit décidée à Bruxelles. C’est l’inverse qu’il faut. Il faut évidemment que les politiques soient décidées par les nations. Il faut revenir sur tous ces concepts de relocalisation des migrants. Emmanuel Macron veut faire l’inverse. Il veut continuer sur les quotas et l’accueil. Là également, nous sommes en opposition directe, car nous n’avons pas la même idée de ce que doivent être l’Europe et les libertés des Européens.
Sébastien Chenu
Député Rassemblement National du Nord
Source: bvoltaire.fr