Malika Sorel, qui fut membre du Haut Conseil à l’intégration de 2009 à 2012, jusqu’à sa dissolution par François Hollande, a récemment dénoncé, dans Le Figaro, les propos de Nicole Belloubet, qui répondait en ces termes à la question d’un député sur la laïcité : « La France s’est toujours constituée, agrégée, autour d’un multiculturalisme séculaire, le nier ce n’est pas comprendre notre histoire. » Contrairement au garde des Sceaux, elle y fait un plaidoyer pour l’assimilation que gagneraient à lire nos dirigeants, si la France représente encore pour eux quelque chose.
Nicole Belloubet semble ignorer que les précédents mouvements migratoires étaient principalement européens, que les Italiens et les Polonais se sont intégrés, quand ils ne sont pas spontanément rentrés chez eux, et que les Vietnamiens fuyant le régime communiste n’ont posé aucun problème. Ils trouvaient naturel, même s’ils éprouvaient une certaine nostalgie de leur pays natal, d’adopter les règles et les usages de la France, qui les accueillait. Ils lui en étaient reconnaissants. Mais quand les flux persistent à un haut niveau, conjugués à une résurgence du fondamentalisme islamique contraire aux principes de notre devise républicaine, l’assimilation est rendue très difficile.
Si Malika Sorel estime qu’Emmanuel Macron « ne maîtrise pas ces problématiques » – ce qui n’est pas un compliment –, elle considère que bien des politiques « campent sur leurs erreurs et s’enfoncent dans leur ignorance ». Tout projet de société est, en effet, le « reflet de l’identité d’un peuple » et « la non-intégration culturelle ou non-assimilation aboutira tôt ou tard à la mise en minorité sur le sol français des idéaux politiques portés par l’identité française ». Belle lucidité ! « J’ai toujours dit et écrit », rappelle-t-elle, « que la laïcité était la digue qui protégeait la France ». Mais avec une culture où la religion dicte des lois contraires à nos valeurs, cette digue ne peut en rien empêcher la submersion.
Née en France de parents algériens, Malika Sorel tient un discours bien plus patriote que celui de certains Français de souche, oublieux de ce qu’ils doivent à la France. Elle souligne la responsabilité de nos prétendues élites dans la crise identitaire que connaît notre pays. Non seulement elles se sont couchées, mais elles ont renoncé à défendre l’assimilation. Au nom de la tolérance, elles soutiennent un multiculturalisme qui est une négation de notre identité et un obstacle à la cohésion nationale. Comment des populations d’une culture incompatible avec nos valeurs seraient-elles incitées à s’assimiler quand les dirigeants eux-mêmes ne croient plus à ces valeurs ou les relativisent en les mettant sur le même plan que les autres ?
Non contents de se coucher et de ne pas résister, ils n’hésitent pas à dénigrer la France, à prôner la repentance, à encourager les ressentiments victimaires en qualifiant, comme Macron, la colonisation française de « crime contre l’humanité ». Ils collaborent, consciemment ou non, avec des adversaires déclarés de nos valeurs. Tout se passe comme s’ils estimaient que ce n’est pas aux immigrés de s’adapter à notre culture mais aux Français de s’adapter à la leur.