L’heure des comptes a sonné. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que face à la Justice irakienne, qui n’est apparemment pas aussi conciliante que la Justice française, ils ont perdu de leur superbe. Fini, le temps où ils paradaient armés de kalachnikov ou de lances-roquettes RPG-7, perchés sur les véhicules de Daech. Terminés, les communiqués guerriers et triomphateurs, lancés depuis les radios ou les télévisions islamistes financées par le terrorisme. Oubliés, les messages de haine appelant à tuer les « mécréants » occidentaux où qu’ils se trouvent, tout en fomentant, depuis des lieux reculés du désert irakien ou syrien, des attentats contre la France et ses alliés.
Mais n’oublions pas, au moment où ces « combattants » sont face à leurs juges, les centaines de morts et les milliers de blessés qui sont tombés sous leurs balles ou ont été déchiquetés par leurs explosifs alors qu’ils prétendaient agir au nom de leur religion. Nombreux sont ces Français d’origine à être partis avec femmes et enfants pour le djihad. Plusieurs centaines ont ainsi rejoint l’armée de l’État islamique et ont prêté allégeance à ses chefs. Plusieurs dizaines ont servi dans des unités combattantes et ont ainsi contribué à la mort de milliers de civils sans le moindre état d’âme en usant parfois d’une cruauté extrême. Application stricte de la charia dans les villes qu’ils occupaient, sanctions corporelles pouvant comprendre des mutilations, exécutions sommaires, partout où ils sont passés, ils ont semé la mort et la désolation.
Mais aujourd’hui, la roue a tourné. La coalition conduite par les États-Unis à laquelle la France et d’autres pays occidentaux ont participé a gagné la guerre. Le temps de la justice est donc venu, ainsi que celui de rendre des comptes.
Parmi les « combattants » de l’États islamique arrêtés et emprisonnés figurent un certain nombre de ceux qui furent nos compatriotes. Pour quelques-uns d’entre eux, ils viennent de passer devant les tribunaux irakiens et la rigueur ne s’est pas fait attendre. Quatre condamnations à mort ont été prononcées. D’autres pourraient subir le même sort dans les jours et les semaines qui viennent. Tous ont ce même profil d’avoir quitté la France pour rejoindre, selon différents itinéraires, les zones de combat situées en Irak et en Syrie. Tous ont porté les armes contre la France et ont encouragé explicitement ou implicitement à la commission d’attentats sur notre sol.
Pourtant, ils sont maintenant plusieurs, malgré des éléments à charge irréfutables, à chercher à minimiser leur participation à ces massacres. Subitement, ils regrettent tous leurs gestes et demandent pardon à la Terre entière. Nous sommes bien loin des « héros » vêtus de noir qui cherchaient à imposer leur vision de l’islam.
Alors, bien sûr, au nom d’une humanité purement occidentale et protectrice des droits de l’homme, il se trouvera sans doute des âmes charitables pour défendre ces individus, traîtres à leur pays et tueurs impitoyables. À chacune et à chacun, en son âme et conscience, de se forger son opinion. Mais soyons clairs, il ne s’agit pas de crier vengeance mais bien de laisser passer la justice.
C’est en toute responsabilité et au nom de convictions sciemment revendiquées que ces individus ont pris les armes.
C’est au nom de ces mêmes convictions qu’ils ont participé à la destruction des pays qui, aujourd’hui, les jugent.
C’est donc bien dans ces pays qu’ils doivent être éventuellement condamnés. Alors que ceux qui n’ont pas tremblé en prononçant la peine de mort, souvent aveuglément, contre des hommes, des femmes et des enfants assument maintenant pleinement les conséquences de leurs actes. Fût-ce au prix de leur vie.