Quand le singe veut monter au cocotier, il faut qu’il ait les fesses propres, dit le proverbe africain. Macron ne cesse de donner des leçons au monde entier, mais il ne cesse pas non plus d'en recevoir, et de cinglantes, en retour. Et, là, c'est l'image de la France sur la scène internationale qui est écornée...
Après Trump et Poutine il y a peu, voilà qu'il fait la leçon à Bolsonaro, au demeurant fort critiquable sur son action à propos de l'Amazonie, tout le monde en convient.
Fort bien.
Mais cela lui a valu une réplique cinglante - et, elle aussi, tout à fait juste - du Grand conseil coutumier des peuples amérindien et bushinengé, qui a dénoncé l'hypocrisie des gouvernements brésilien et français ce dimanche, sur France info, par la voix de son président, Christophe Pierre...
Extraits :
Christophe Pierre s'est illustré dans le bon combat contre "la montagne d'or", projet fou auquel Macron a finalement renoncé; mais pourquoi, alors, livrer la forêt, sous d'autres formes, à la destruction ?...
"...Le gouvernement français déplore la destruction de l'Amazonie brésilienne, mais parallèlement octroie des permis d'exploration aux multinationales minières en Amazonie française...
...En Guyane, ce sont plus de 360.000 hectares qui ont été cédés aux multinationales minières. C'est énorme. C'est la moitié de la surface de forêt qui a brûlé en Bolivie ! On dénonce le fait de vouloir donner des leçons à l'international, alors que sur le territoire guyanais français, ce gouvernement fait des non-sens, des choses qui ne vont pas dans le sens de la préservation de la biodiversité et de l'Amazonie...
...Il n'est jamais indiqué, à aucun moment, que les peuples autochtones ont toujours su préserver leur milieu, à travers leur mode de vie. C'est un savoir-faire précieux aujourd'hui... la priorité, c'est aussi de reconnaître les droits des peuples autochtones et leur rapport à la terre. C'est un élément fondamental du combat contre la crise climatique...
...Pour nous, la forêt, ce n'est pas seulement un ensemble d'arbres, d'animaux et d'êtres. C'est notre maison, c'est le territoire qui nous a tout donné, de notre identité jusqu'à quasiment la nourriture quotidienne. Voir la forêt brûler, c'est voir brûler tout cela", rappelle Christophe Pierre.
Il a raison, il a bien parlé.
Et, pour Macron, c'est encore un "pan sur le bec" !