Mardi a eu lieu, à Paris, une mobilisation des pompiers à laquelle se sont joints des policiers municipaux, des urgentistes et des infirmiers. Une manifestation qui a tourné à l’affrontement avec les forces de l’ordre : canons à eau, grenades, coups de matraque et arrestations.
Une situation à comparer avec celle du groupe Extinction Rébellion qui a pu, en toute tranquillité, il y a quelques jours, bloquer des voies de circulation dans la capitale sans intervention des forces de l’ordre.
Pourquoi une telle différence de traitement ?
Réponse de Sébastien Chenu au micro de Boulevard Voltaire.
Les pompiers, les policiers municipaux, les urgentistes et les infirmières ont manifesté à Paris.
La manifestation avait bien démarré, mais a fini quelque peu dans la violence. Qu’avez-vous pensé de cette mobilisation ?
Je voudrais témoigner notre sympathie et notre soutien à toutes ces professions qui protègent les Français. Je rappelle qu’il y a eu 2280 agressions de sapeurs pompiers ces dernières années. Les agressions physiques ont augmenté de 80 % en quelques années.
Évidemment, la gestion de ces manifestations a été déplorable. Le fait que le ministre de l’Intérieur fasse charger sur les pompiers est une image absolument terrible de l’État. La police a reçu des ordres qui étaient d’une extrême fermeté fasse aux pompiers. Cela amorce assez mal l’idée d’un dialogue nécessaire avec ceux qui protègent au quotidien les Français.
Les images ont été assez choquantes. On a vu des canons à eau, des jets de grenade lacrymogène, des coups de matraque et des arrestations. On à peine à voir une telle répression quand on voit ce qui s’est passé avec Extinction Rebellion dans le centre de Paris. On a toujours cette impression de deux poids deux mesures.
Le gouvernement a géré d’une façon qui est désormais habituelle. Il est dur avec ceux qui ne peuvent pas répliquer et qui ne peuvent pas manifester et casser. Il est faible avec ceux qui contournent la loi, bloquent Paris, insultent l’État.
En réalité, ce gouvernement n’a plus d’autorité. L’autorité doit être juste et ne doit pas servir simplement à taper les plus faibles ou ceux qui ne peuvent pas manifester et se mettre en grève.
Ce gouvernement nous démontre qu’au-delà de son manque total d’autorité, il a une incapacité à entamer le dialogue avec les Français qui ont pour mission de protéger les autres. Cela me semble assez grave et assez éloigné d’une paix sociale et d’une unité nationale qu’Emmanuel Macron revendiquait pendant l’élection présidentielle. Il aura désormais réussi à diviser davantage les Français en traitant les pompiers comme des blacks Blocs. Il signe le mépris qu’il a également pour eux.
Le Rassemblement national avait demandé officiellement la démission de Christophe Castaner. On imagine que cette demande est réactualisée ce soir.
Il y a mille raisons que Christophe Castaner s’en aille. En voilà une de plus. Quand on fait charger sur les pompiers et qu’on laisse Extinction Rebellion se vautrer dans la paille place du Châtelet en bloquant tout Paris pendant trois jours, c’est qu’on n’est pas un ministre de l’Intérieur à la hauteur de sa mission et en capacité de répondre aux attentes sociales de notre pays et de demande de protection de nos concitoyens.
Chaque dossier confié à Christophe Castaner a été un dossier mal géré. Il n’y a pas un dossier qu’il a ouvert avec savoir-faire, capacité et respect de ses interlocuteurs. Je pense que c’est probablement le pire ministre de l’Intérieur de la Ve République que nous ayons connu. Il n’est pas viré parce qu’il est le copain du président et parce qu’ils sont incapables d’en trouver un autre.