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Jean-Paul Brighelli : « Se retrouver voilé à certains moments, c’est une action militante ! »

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La polémique du voile agite, une fois de plus, la société française après l’affaire du conseil régional de Bourgogne-France-Comté.

En présence d’un vide juridique concernant les accompagnatrices de sorties scolaires, faut-il légiférer ?

Réponse de Jean-Paul Brighelli, pour qui « le voile est une occupation vestimentaire avant l’occupation légale ».

L’affaire du voile continue d’alimenter la chronique. Avant d’analyser l’aspect politique de la chose, a-t-on le droit d’être voilée lorsqu’on accompagne son enfant en sortie scolaire ?

Légalement, oui c’est possible. C’est très utilisé par des militantes ou des militants qui envoient des missiles sous forme féminine encapuchonnée. J’ai eu l’occasion de voir des parents d’élèves à Marseille qui arrivaient pour des conseils de discipline ou des conseils d’administration voilées des pieds à la tête. Elles enlevaient leur voile à la sortie et se retrouvaient en mini-jupe comme n’importe quelle cagole marseillaise. Se retrouver voilée à certains moments est une action militante.
Dans la vidéo enregistrée au Conseil régional de Bourgogne, la mère de famille est hilare. Elle est écroulée de rire parce que son « truc » a marché à 100 %. Elle sait qu’elle va faire le buzz et qu’on va oublier ce qui s’est passé à la Préfecture de police il y a quatre jours. C’est un cheval de Troie.

Est-ce vraiment une volonté militante affichée, claire et réfléchie ?

Peut-être pas quand on habite dans le 7e arrondissement de Paris comme la plupart des ministres, mais à Marseille oui !
Mes élèves algériennes me disent qu’il y plus de femmes voilées à Marseille qu’à Alger.
C’est une action délibérée. Qu’on ne vienne pas me dire que c’est un vêtement comme un autre.
Céline Pina qui s’y connaît un peu en islamisme a très bien souligné dans Le Figaro que le voile n’est pas un vêtement, mais un signe. C’est une façon de faire signe et de dire aux femmes qui ne sont pas voilées « moi, je suis pure et toi tu ne l’es pas ».
C’est une façon de dire aux hommes « moi, je suis une femme comme il faut et je suis une vraie croyante ».
Elles occupent le terrain par le vêtement en attendant de l’occuper légalement. Il est tellement significatif que certains médias n’avaient rien osé dire.
Quand quatre flics se font égorger comme des « poulets » à la Préfecture de Police de Paris, on ne peut pas tellement dire quoi que ce soit. Quand je pense que certains ont eu le culot d’essayer de faire une manif de soutien à l’assassin qui avait commis cet acte. Que fait Hadama Traoré en liberté ? Je le demande !

Politiquement, que traduit la réaction de Jean-Michel Blanquer ?

Il a très bien réagi en disant que la loi ne l’interdit pas, mais qu’il préférait qu’on s’abstienne parce qu’on est dans une société laïque et qu’il faudrait peut-être légiférer à un moment ou à un autre. Immédiatement, Édouard Philippe a dit :« il est hors de question de légiférer ». Il trouve pourtant bien le temps de légiférer pour des lois qui élimineraient le père en France.
Tous les médias de gauche et les médias pédagogiques comme le cafépédago et tous ceux que Blanquer a en ligne de mire, en ont rajouté une couche en demandant un changement de ministre. Ils n’ont pas réussi leur coup sur la réforme du lycée, alors ils essaient de réussir leur coup sur le sociétal. Ils ne se rendent pas compte que ce sociétal est absolument vital. Si on lâche quelque chose sur la laïcité, si on passe de la laïcité pure et dure à la laïcité à géométrie variable telle que la voit Jean-Louis Bianco et l’observateur de la laïcité, on est absolument foutu !
J’ai l’habitude de dire que la laïcité, c’est comme « je t’aime ». À « je t’aime », vous ne pouvez rien rajouter sans diminuer l’expression. Je t’aime bien, je t’aime beaucoup, c’est moins bien. La laïcité ouverte, à géométrie variable et aménagée n’est plus du tout la laïcité. Il faut savoir si nous voulons continuer à vivre dans un État républicain, libre et laïc ou si nous voulons baisser les bras et la culotte en même temps.

Pour écouter l’interview, c’est ICI.

https://www.bvoltaire.fr/jean-paul-brighelli-se-retrouver-voile-a-certains-moments-cest-une-action-militante/

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