La rémunération moyenne des présidents des groupes cotés au CAC 40 a grimpé de 12,4% sur un an. Celle des salariés de leurs groupes de 4,8 %. Soit trois fois moins.
Du jamais vu depuis la crise économique des années 2000. Les patrons des plus grandes entreprises françaises ont en moyenne gagné 5,8 millions d’euros en 2018. Un salaire en augmentation de 12,4% pour s’établir à un nouveau record depuis l’année 2003 selon Proxinvest, une société de conseil aux investisseurs.
“La rémunération moyenne de 5,8 M€ pour les Présidents exécutifs du CAC 40 n’avait pas été atteinte depuis 2003 et excède de nouveau, pour la deuxième année consécutive, la rémunération maximale socialement acceptable définie à 240 Smic”, détaille Proxinvest dans les résultats de son étude. Et la société de critiquer “une absence de justification de l’ampleur” de ces hausses.
François-Henri Pinault et Bernard Charlès en tête
Cependant, on peut observer dans le détail que les salaires de deux groupes précis pèsent très lourd dans la balance: ceux de Dassault Systèmes et Kering. Effectivement, les analystes de l’étude pointent le fait que la rémunération plafond n’était plus dépassée en 2018 que par 16 patrons du CAC 40 contre 19 en 2017. Ce sont donc les rémunérations des deux premiers du classement, Bernard Charlès et François-Henri Pinault qui expliquent cette forte progression.
Ainsi, le premier, vice-président du conseil d’administration et directeur général de Dassault Systèmes, a perçu selon Proxinvest, une rémunération de 33,1 M€ en 2018. Une augmentation de 307 % depuis 2008. L’entreprise pointe elle un salaire de 22,9 millions, sans préciser s’il comprend le salaire fixe, le variable et les actions gratuites, comme le fait l’étude.
Derrière lui, François-Henri Pinault le PDG de Kering présente une rémunération en hausse de 75 % sur un an, s’établissant en 2018 à plus de 17 millions d’euros. Et ce grâce à une généreuse “prime exceptionnelle attribuée sous forme d’unités de performance sans condition de performance”, pointe Proxinvest
C’est l’ex-président-directeur général de Renault et ex-président de Nissan Carlos Ghosn qui est sur la troisième marche du podium devant Douglas Pferdehirt et Jean-Paul Agon, PDG de L’Oréal.