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Marine le Pen ne veut toujours pas entendre parler d’union des droites

Marine le Pen ne veut toujours pas entendre parler d’union des droites

Ce n’est pas parce que Marine Le Pen est venue soutenir le candidat ex-LR de Sète (Sébastien Pacull, ancien responsable Les Républicains de l’Hérault) dont les affiches le présentent comme le candidat de l’union des droites…que Marine Le Pen s’est convertie à l’union des droites. Certains s’étaient un peu emballés à le croire et avaient souligné une “révolution culturelle“.

Il n’en est malheureusement rien comme le souligne, avec regret, Guillaume Bernard pour Boulevard Voltaire et pour Atlantico. Extraits :

Quand j’ai vu tomber l’information samedi, en fin d’après-midi, j’ai pensé à une forme de pragmatisme de sa part. Le RN a des difficultés à constituer des listes parce qu’il est dans une situation un peu ambivalente. Il est à la fois l’un des principaux partis français, si on regarde les suffrages ; pourtant, il a très peu de militants, très peu d’élus et très peu de collaborateurs pouvant constituer les listes. Selon moi, par pragmatisme plus que par conviction, Marine Le Pen acceptait l’idée qu’il fallait essayer de trouver des alliés, et non pas absolument faire des ralliés ou des fusions-absorptions. Mais quelques heures après, elle a démenti avoir défendu l’idée de l’union des droites ou de l’unité de la droite. Par conséquent, il semble qu’elle s’enferme dans sa stratégie actuelle du ni droite ni gauche (…)

Le RN est véritablement dans une situation compliquée. On sait qu’il y a des soucis financiers. On sait qu’il y aura peut-être des procédures judiciaires compliquées pour ce parti. On sait que Marine Le Pen est dans une situation un peu fébrile puisqu’elle s’est déjà déclarée candidate aux présidentielles 2022, comme si, d’une certaine manière, elle n’était pas sûre d’être la candidate naturelle et légitime de la droite nationale. Par conséquent, la ligne du parti, non seulement d’un point de vue doctrinal, mais également stratégique, apparaît un peu floue (…)

Je voudrais quand même insister sur le fait que les municipales auraient pu être l’occasion ou le prétexte d’infléchir sa ligne. Il y a la nécessité de trouver de nombreux candidats pour constituer les listes. Or, elle s’enferme dans sa stratégie antérieure qui, pour l’instant, n’a pas abouti. Par conséquent, elle avait l’occasion de couper l’herbe sous le pied de ceux qui étaient susceptibles de représenter et d’incarner la convergence du conservatisme et du populisme. Je pense à Marion Maréchal, à Éric Zemmour ou Jean-Frédéric Poisson. Elle n’a même pas saisi cette occasion-là. Je ne pense pas qu’on puisse penser qu’elle ait essayé de prendre les journalistes à contre-pied. Je pense qu’il y a eu une mauvaise interprétation de certains journalistes. C’est certainement ce qui a conduit à ce que cette fausse information agite le milieu journalistique pendant le week-end (…)

Le RN devrait faire logiquement un certain nombre de concessions et trouver des possibilités d’alliance. Or, il semble que la direction du RN ne cherche sans cesse que de faire des fusions-absorptions et non pas de trouver des alliés libres. C’est ce qui a peut-être conduit vos confrères à extrapoler. Au lieu d’adopter une position qui serait totalement logique, le RN reste la tête dans le guidon. Il ne cherche pas à trouver une stratégie qui permette véritablement de briser le plafond de verre.

(…)

Je crois que le RN aurait tout intérêt d’essayer de capter l’électorat et les élus locaux de droite qui refusent la convergence Macron, étant donné que les digues psychologiques sont tombées. Maintenant elle fait partie de ce personnel politique, à l’image de Nicolas Dupont-Aignant, qui confond l’union avec la fusion/absorption. Dans cette optique, elle veut des ralliés et non pas des alliés. Et c’est toute la limite de sa stratégie.

Elle parie effectivement sur le l’implosion à moyen terme de LR. Mais elle sait aussi qu’elle n’est pas nécessairement la candidate naturelle à droite. A ce titre, le fait qu’elle se soit annoncée comme candidate pour 2022 si tôt est selon moi le signe d’une certaine fébrilité (…)

Il me semble que Marine le Pen s’enferre dans d’idée que le clivage droite/gauche a disparu. Que ce clivage ait évolué dans ses définitions intrinsèques, c’est une chose, mais le spectre politique dans un clivage droite/gauche demeure et les imaginaires qui vont avec aussi. Marine Le Pen s’imagine qu’elle peut trouver du patriotisme à droite comme à gauche. Or le logiciel idéologique de la gauche demeure internationaliste malgré les saillie patriotiques d’un Jean-Luc Mélenchon. Car la LFI n’en finit pas de se laisser tenter par la dialectique communautariste/indigéniste. Elle persiste à confondre le sociologique et l’idéologique : certes elle peut rallier des électeurs de gauche ponctuellement, mais cela ne signifie pas que les clivages idéologiques profonds sont indépassables et cela elle ne peut le nier (…)

L’opposition qu’elle utilise entre mondialistes et patriotes est réelle mais cette opposition se décline sur de nombreux autres sujets : protectionnisme, identité, immigration, bio-éthique… . Or sur ces thèmes là, le clivage demeure très fort voire antagoniste entre droite et gauche (…)

Elle ne pourra gagner qu’en réalisant, au-delà des structures partisane, une convergence idéologique avec des thèmes propres à la droite : autorité de l’état, sécurité, souveraineté comme instrument et pas comme finalité, libertés économique et sociale, principe de subsidiarité dans la société civile, refus de la marchandisation de la personne et bien sûr la question de la défense de l’identité française. Ces thèmes peuvent résumer la droite actuellement au-delà de ses divergences. Ces idées sont partageables par plus de 80% de l’électorat RN/LR/DLR. Cela pourrait représenter, potentiellement, 35 et 40% de l’électorat dés le premier tour.

https://www.lesalonbeige.fr/marine-le-pen-ne-veut-toujours-pas-entendre-parler-dunion-des-droites/

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