Alors que la France et le monde sont confrontés à une crise sanitaire sans précédent qui a obligé le confinement de trois milliards de personnes et qui tue chaque jour, nos dirigeants français et européens poursuivent le chemin, jamais remis en cause, d’une mondialisation et d’un élargissement de l’Union européenne.
Peu importe à nos élites bruxelloises qui, à la manière d’une inconsistante Ursula von der Leyen (dont la mesure la plus significative pour lutter contre le Covid-19 fut une vidéo d’elle expliquant comment bien se laver les mains), continuent leur folle politique d’expansion d’une Union européenne dont les failles éclatent au grand jour à l’aune de cette crise.
Alors que les Français et tous les peuples européens se battent contre un ennemi invisible, dangereux et mortel, la Commission et le Conseil européens continuent, en catimini, l’élargissement de l’Union européenne à travers l’adhésion de l’Albanie et de la Macédoine du Nord.
La décision pourrait être approuvée aujourd’hui. Emmanuel Macron y était opposé mai, fidèle à son credo du « en même temps », il vient de donner son accord. Qui viendrait lui chercher querelle sur ce sujet alors qu’il est en guerre ? Vendredi, Josep Borrell, chef de la diplomatie européenne, déclarait à l’agence Reuters : « Je ne pense pas que ce qui est en train de se passer avec le coronavirus est de nature à modifier la décision des États membres. »
Une fois de plus, contre l’avis des peuples, au moment où la crise montre son incapacité totale à mettre en place la moindre mesure à l’échelle européenne pour lutter contre la pandémie, Bruxelles poursuit son idéologie et sa détermination en faveur de l’élargissement.
Si ces deux pays entraient dans l’Union européenne, ils seraient suivis de près par deux autres pays des Balkans, la Serbie et le Monténégro. Outre que ni l’Albanie ni la Macédoine du Nord ne répondent aux exigences démocratiques posées comme conditions à l’adhésion, c’est le principe même d’élargissement et d’existence de l’Union européenne sous cette forme qui explose aujourd’hui.
On rappellera, par ailleurs, que l’Albanie, déjà présente en France par ses réseaux mafieux, est un pays à majorité musulmane. On est loin de la culture grecque et chrétienne caractéristique de notre civilisation.
La crise sanitaire que nous traversons doit susciter un réveil face à cette idéologie – devenue un dogme – d’une Europe toujours plus grande et plus fédérale. La dureté de ce temps a montré que seuls les États-nations peuvent protéger leurs peuples. Les réponses efficaces ont toutes été apportées à l’échelle nationale.
La postérité maudira ces décisionnaires. Contre la volonté des peuples, contre l’évidence, contre le bien commun, pour le dogmatisme. L’Histoire s’étonnera même de l’incompétence crasse de nos dirigeants. Je veux croire qu’elle saluera aussi, en plus du courage de certains héros qui, tels nos personnels de santé, font la guerre avec autre chose que des mots, le réveil des peuples qui s’annonce.