Lyon, Valentigney, Bischwiller, Colmar, Montpellier… Depuis plusieurs semaines, un nombre croissant de mosquées « françaises », sous couvert d’apporter leur soutien au personnel soignant, en profitent pour faire retentir chaque jour l’« adhan », l’appel à la prière musulman lancé par le muezzin. Une initiative qui, derrière les explications se voulant rassurantes des responsables musulmans, témoigne en réalité de leur volonté de renforcer leur présence sur notre sol et constitue donc une nouvelle provocation à l’encontre des autorités françaises. Or, non contentes de laisser faire, celles-ci vont même jusqu’à cautionner ce qui n’est rien d’autre qu’une nouvelle démonstration de force.
« Il n’est plus possible de regarder ailleurs »
Le 25 mars, alors que les églises de France, à l’appel de la CEF, faisaient sonner leurs cloches pour célébrer l’Annonciation et marquer au passage leur solidarité avec les soignants, la grande mosquée de Lyon, elle, faisait retentir du haut de son minaret l’appel à la prière musulman. Une initiative reprise depuis par de plus en plus d’imams en France, comme à Valentigney, Bischwiller, Colmar, ou encore Montpellier, dont la mosquée est connue pour être proche des Frères musulmans. A tel point que, s’inquiétant de cette situation, Marine Le Pen a adressé le 4 avril une lettre ouverte au ministre de l’Intérieur pour lui demander de « faire cesser ces nuisances sonores par une stricte et rapide application de la loi et s’il le faut par des poursuites judiciaires ». En effet, écrivait la présidente du RN, « nous assistons […] à une nouvelle escalade dans l’occupation illégale du domaine public par voie sonore par des groupements qui cherchent à saisir toute occasion de repousser les principes de laïcité de notre République et, ainsi, défier ouvertement l’Etat républicain ». Or, ajoutait-elle, « sauf à laisser dériver le pays vers des situations qui seront de plus en plus difficilement maîtrisables, il n’est plus possible de regarder ailleurs ». Une mise en garde à laquelle Castaner, faisant preuve au mieux d’un aveuglement incroyable, au pire d’une pleutrerie désespérante, s’est contenté de répondre que « certains responsables de mosquées, très peu nombreux, ont souhaité lancer des appels à prier chez soi ou […] à exprimer leur solidarité avec les personnels hospitaliers », et qu’« au-delà des polémiques, qui appartiennent à ceux qui veulent les faire vivre, il a été expressément demandé à ces responsables de trouver d’autres formes d’expression de leur solidarité ». Une réponse qui, de manière assez troublante, reprenait d’ailleurs la version avancée le jour même par le CFCM, qui expliquait que la grande mosquée de Lyon avait simplement voulu manifester sa « solidarité avec notre Nation tout entière ». Une version que Castaner n’aura pas été le seul à avaler puisque le député UDI Lagarde devait déclarer quant à lui – très sérieusement – que l’appel de Lyon était motivé par la volonté des musulmans de… « s’associer à la fête catholique de l’Annonciation » !
« Des tentatives d’occuper le territoire »
Le problème, c’est que, comme le rappelait très justement Aurélien Marcq dans Causeur, « l’adhan n’est pas juste une chanson exotique au doux parfum d’Orient. C’est un texte lourd de sens, dans lequel on entend notamment “Allahu akbar”, “Allah est le plus grand” et “Lâ ilâha illa Llâh”, “j’atteste qu’il n’y a de dieu qu’Allah” ». « Allahu akbar », précisait-il, qui « est devenu le cri de ralliement des djihadistes, comme il était jadis celui des armées conquérantes de l’islam », et « Lâ ilâha illa Llâh » qui « est par essence la négation de toute religion en dehors de l’islam ». Et le journaliste d’ajouter alors judicieusement : « Ces adhans qui retentissent – de surcroît […] dans une langue étrangère – sont des démonstrations de force, des provocations, des tentatives d’occuper un territoire. » Une volonté d’occuper le territoire que les musulmans ne cherchent même pas à dissimuler puisque le site Des Dômes & Des Minarets, qui se présente comme « le journal des mosquées de France », n’hésitait pas à écrire récemment qu’« au nom de l’égalité du traitement des cultes, les mosquées devraient réclamer ce droit (aux appels publics à la prière) en particulier dans les villes et quartiers où se concentre une forte communauté musulmane ».
Franck Deletraz
Article paru dans Présent daté du 9 avril 2020