Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

La pression étrangère sur l’éolien français

iu.jpeg

André Posokhow redaction@present.fr

Le 21avril dernier, en pleine épidémie du Covid, le gouvernement a fait paraître en catimini un décret relatif à la « programmation pluriannuelle de l’énergie » (PPE) qui annonce ce que doit être l’avenir énergétique de la France.

Elle annonce un objectif de doublement de la puissance éolienne industrielle en France (35 GW contre environ 16 GW fin 2019) en neuf ans. Cela pourrait représenter un quasi-doublement du nombre d’éoliennes, qui est aujourd’hui de 8 000. Ce seront des machines de plus en plus monstrueuses, dont la taille, plus de 200 mètres aujourd’hui, se rapproche de celle de la tour Eiffel.

En Allemagne, la transition énergétique, décidée il y a près de dix ans, se trouve en crise. Senvion, important fabricant de turbines en Allemagne et troisième constructeur de parcs éoliens en France, a déposé son bilan et sera vendu à la découpe. La cause en est l’effondrement du marché de l’éolien terrestre en Allemagne. Le marché français, déjà largement maîtrisé par l’étranger, apparaît ainsi aux acteurs, extérieurs et surtout allemands, de l’éolien comme un grand marché de remplacement.

La connivence des pouvoirs publics et des ONG

Depuis la loi de transition énergétique, les pouvoirs publics ont fait le choix des énergies renouvelables (ENR) et en priorité de l’éolien industriel. Le ministère de l’Ecologie et les administrations responsables sont influencés et pénétrés au plus haut niveau par des partisans de l’éolien. Les obstacles juridiques à la propagation de ces machines industrielles sur tout notre territoire ont été abaissés puis souvent abattus par des lois et décrets d’oppression.

Fabien Bouglé a dénoncé, dans son livre : Eoliennes - La face noire de la transition écologique (lire Présent du
 12 octobre 2019), la caisse de résonance intarissable de la propagande en faveur de la dislocation de notre système énergétique et du démembrement d’EDF que représentent les grandes ONG internationales et autres associations écologistes. Il cible en particulier WWF, et surtout Greenpeace. Le chevalier blanc Greenpeace, désigné par Thibault Kerlirzin comme « un mercenaire vert », dans son ouvrage Greenpeace - Une ONG à double fond(s), est partenaire de Vestas, société danoise leader mondial de fabrication d’éoliennes, via sa filiale Greenpeace Energy, propriétaire de centrales éoliennes. Le terme de conflit d’intérêts apparaît comme un timide euphémisme.

Financiarisation et mécénat

C’est notre propre système bancaire qui finance la colonisation et la pollution de nos territoires par des machines industrielles inutiles, peu productives, mais tellement rentables pour les prédateurs éoliens. C’est le cas d’Oséo qui, en 2013, sur l’ensemble de la France, finançait une éolienne sur trois. Concernant les partenaires, Oséo travaillait avec les constructeurs Gamesa, Siemens, Repower, Enercon.

Le mécénat est de plus en plus pratiqué par les développeurs éoliens. Certes, il n’est pas question, en l’occurrence, d’évoquer une forme de corruption, même s’il a été établi, notamment par le SCPC (Service central de prévention de la corruption), que l’éolien est un vecteur de corruption. Cependant il s’agit bien de s’attirer les bonnes grâces des collectivités locales et de les soudoyer par des contributions qui peuvent prendre différentes formes. Actuellement, il semble que les opérateurs éoliens allemands comme le groupe Ostwind fassent un effort sensible dans ce sens.

En Haute-Vienne, une opération de restauration de l’église d’Oradour-Saint-Genest est portée par la Fondation du patrimoine et la commune en partenariat avec les établissements Leclerc et Ostwind. Il en va de même
au Dorat, en Haute-Vienne, où la commune a entrepris de restaurer la collégiale Saint-Pierre. Nul doute que nous verrons fleurir les projets éoliens en Haute-Vienne grâce aux actions de mécénat de ce groupe allemand.

L’exemple de l’OFATE

Officiellement, l’Office franco-allemand pour la transition énergétique (OFATE) est un organisme de coopération et d’échange. Il s’agit d’un groupement d’intérêt et d’influence composé de syndicats professionnels comme le Syndicat des énergies renouvelables (SER) et France Energie Eoliennes et leurs semblables allemands, et d’entreprises de l’éolien industriel. D’une manière surprenante, ce réseau d’influence compte aussi le ministère français de l’Ecologie et le ministère allemand de l’Economie et de l’Energie dans son comité de pilotage. Deux bureaux, l’un à Berlin, l’autre à La Défense dans les bureaux du ministère de l’Ecologie hébergent cet office qui est ainsi financé par la puissance publique elle-même.

En réalité, l’OFATE est un organisme qui se trouve largement entre les mains de l’industrie éolienne allemande et œuvre dans l’intérêt de ses entreprises. Il s’agit d’une association de droit allemand. Son siège est à Berlin. Le directeur s’appelle Sven Rösner et est visiblement Allemand. Au sein du comité de pilotage 2017-2018, on dénombre 14 entreprises dont neuf appartiennent à un groupe allemand et trois seulement sont françaises.

Economiquement, ce sont les entreprises allemandes qui retirent un profit de l’action d’influence de ce que l’on peut appeler une entente ou un cartel éolien. La France, quant à elle, n’en retire guère d’avantage économique et sa balance commerciale en souffre énormément.

En matière d’éolien terrestre, il n’existe pas de constructeur français significatif. Les constructeurs étrangers détiennent une quasi-exclusivité : en 2019, six entreprises, toutes étrangères, ont capté le marché de la construction et de l’installation. Si la plus importante est la danoise Vestas, la part du lion revient à l’ensemble constitué par quatre constructeurs allemands qui ont édifié environ les deux tiers du parc éolien français.

La capacité des parcs éoliens terrestres exploités en France s’est élevée en 2019 à 15 820 MW et connaît une progression qui s’est nettement accélérée en cinq ans. Les sociétés étrangères (excepté les allemandes) exploitent environ 24 % de cette capacité. Les exploitants allemands représentent 21 % avec VSB et Volkswind. Soit au total près de la moitié de la puissance de l’éolien terrestre exploité en France.

La France bradée

La transition énergétique relayée par la PPE lancée en avril dernier ne peut qu’aboutir à la destruction, contraire à notre intérêt national, de notre système énergétique et à l’éclatement d’EDF.  Une couverture massive d’éolien industriel est appelée à recouvrir nos territoires et nos côtes. Le rôle dominant des prédateurs étrangers au sein de cette activité est devenu tel que la maîtrise de l’avenir énergétique de la France est en train de nous échapper.

La part de plus en plus grande prise par les entreprises allemandes dans cette occupation de notre sol et le saccage de notre patrimoine ne sert que les intérêts allemands au détriment des nôtres. Les promoteurs et industriels allemands plantent leurs mâts et récoltent des profits juteux. Les Français bradent leurs terroirs et creusent encore plus leur déficit commercial.

Source : Présent  du 12/06/2020

http://synthesenationale.hautetfort.com/archive/2020/06/16/la-pression-etrangere-sur-l-eolien-francais-6246269.html

Les commentaires sont fermés.