Des incohérences répétées ont fleuri sur le sujet, allant parfois jusqu’à refuser la généralisation des tests de dépistage en plein cœur de l’épidémie ou la sollicitation des laboratoires vétérinaires à cette fin, ni même des cliniques privées pour prendre en charge les malades, ou encore jusqu’à déclencher un confinement généralisé en l’absence totale d’études et analyses sérieuses sur le sujet…
Les journaux aiment à répéter que s’attarder sur toutes ces incohérences et tous les questionnements qu’elles suscitent n’est rien d’autre que du complotisme, terme désormais plus que galvaudé pour désigner toute remise en question de la doxa qu’ils nous prodiguent.
Méthode assez habile et fatigante qui dissuade d’apporter des réponses à ces questions, tant il faut du temps et de l’énergie pour relever la masse d’imprécisions, voire de mensonges.
Un exemple de ces incohérences.
Le remdesivir est un traitement qui a fait son apparition assez tôt dans l’épidémie, puisqu’on nous en parlait dès le mois d’avril.
Ce traitement de Gilead, sorte de concurrent « sérieux » à l’hydroxychloroquine du Pr Raoult, a eu à répondre à plusieurs études le concernant afin de voir si ce traitement était pertinent face au Covid-19.
Aussi, je me permets d’en rappeler les principales observations, assez peu ambivalentes.
Dès le 3 avril, Julien Hernandez indique, dans Futura Santé, qu’« il faudrait faire le deuil des effets spectaculaires » face à ce médicament.
Toujours au mois d’avril, Olivier Véran indique que ce médicament aurait « une efficacité extrêmement relative ».
Le 29 avril, l’AFP titre « Des résultats discordants sur l’efficacité du remdesivir contre le coronavirus », puis enquille le 23 mai : « Covid-19 : une étude confirme l’efficacité modeste du remdesivir ».
Le 23 juillet, c’est le Journal du Dimanche qui explique, par la voix de Dominique Costagliola, directrice adjointe de l’Institut d’épidémiologie et de santé publique Pierre-Louis, que « le remdesivir a fait l’objet de trois études randomisées ».
Pour la première, « les résultats se sont avérés négatifs : aucun effet bénéfique n’a pu être mis en évidence ».
Pour la seconde, Gilead a comparé son usage sur 5 jours et 10 jours, mais « celui-ci a conclu qu’il n’y avait pas de différence significative d’effet ».
Pour la troisième, l’étude « ne permet pas de conclure à un bénéfice sur la mortalité ».
Bref, rien de concluant, mais contre toute attente, une recommandation d’utilisation chez les patients hospitalisés a été émise aux États-Unis et le produit a obtenu, fraîchement, une autorisation de mise sur le marché en Europe, et voilà que la Commission européenne vient de contracter l’achat pour 63 millions d’euros de 30.000 traitements au remdesivir.
Comment qualifier ce choix ?
Car cet argent est le vôtre, et filera tout droit dans la poche de Gilead, ce qui, pour un médicament qui présente si peu d’intérêt, si l’on en croit les études, ne peut que susciter des interrogations de notre part.
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