Les informations se succèdent à un rythme qui s’accélère, et elles semblent toutes aller dans le sens d’une seconde vague de Covid-19. Israël reconfine pour trois semaines. L’Espagne est confrontée à un raz-de-marée, la Grande-Bretagne s’inquiète, l’OMS prédit une augmentation du nombre de morts en octobre-novembre. En France, Marseille, Bordeaux et la Guadeloupe sont d’ores et déjà dans le rouge.
Les préfets sont en première ligne, ils s’agitent tels des rats dans un labyrinthe dont ils ne trouveraient pas l’issue. C’est qu’ils n’en savent guère plus que le Français moyen – (et l’on serait même tenté d’ajouter qu’ils n’en savent pas plus et pas moins que les médecins, que les politiques, que les membres du Conseil scientifique) – et ils ignorent en conséquence sur quels leviers agir efficacement pour enrayer le mal, même s’ils connaissent au moins l’étendue de leur pouvoir de contrainte.
Comme en mars dernier, c’est donc dans une grande confusion que se prennent progressivement les initiatives destinées à freiner (on ne nous parle plus de stopper) ce qui nous est présenté comme « une évolution préoccupante des contaminations ». Ce sont les préfets qui peuvent décider les interdictions de déplacement au-delà de certaines distances, le nombre maximum de personnes autorisées à se ressembler, le nombre de visiteurs par Ehpad, les zones où le port du masque doit être obligatoire, les horaires de fermeture des cafés, restaurants et salles de spectacles. Le Conseil scientifique a parlé de « mesures difficiles », laissant aux préfets le soin de les décliner localement, ce qui, sur le principe, est une bonne chose. Mais il est certain que les premières décisions, concernant les Bouches-du-Rhône, nous rappellent de trop récents mauvais souvenirs. Nous voici en effet revenus quatre mois en arrière : plus de confinement, mais une effrayante batterie d’interdictions. C’est qu’en PACA on nous annonce que 139 personnes ont été accueillies en réanimation, et qu’il ne reste plus que 64 lits.
79 départements à la cote d’alerte
La cadence de réalisation des tests s’accélère, et les pourcentages de positivité augmentent constamment. Au niveau français, plus de 6 000 nouveaux cas sont identifiés chaque jour, ainsi 40 nouveaux foyers d’infection, 79 départements atteignent désormais la cote d’alerte. Le taux de positivité concerne à présent 5 % de la population, Pour la France entière, il a été procédé à 2 561 hospitalisations au cours des sept derniers jours. Actuellement 705 personnes sont en réanimation. 448 d’entre elles ont été placées là au cours des sept derniers jours.
Les chaînes d’information continue, du type BFM TV, contribuent à créer une ambiance délétère. Néanmoins, pour l’heure, si les données statistiques passent au rouge, le nombre de morts reste faible : 34 décès en hôpital ont été enregistrés dimanche, auxquels il faudra ajouter ceux des Ehpad. C’est un chiffre en fait très faible, et qui n’a d’ailleurs pas grand-chose à voir avec ceux enregistrés lors du pic de la première vague. Beaucoup de ces victimes souffraient d’autres pathologies telles que des obésités spécialement fortes, mais il faut surveiller les entrées en réanimation. Si celles-ci continuent à progresser comme actuellement, alors c’est que les vrais risques sont encore devant nous, et que la seconde vague pourrait être de même ampleur que la première.
Dans le cas contraire, il faudra exercer le maximum de pression pour que le corset sécuritaire ne constitue pas un prétexte pour « normaliser » les Français.
Article paru dans Présent daté du 15 septembre 2020
https://fr.novopress.info/218843/covid-19-les-prefets-saffolent-les-francais-aussi/