Fermeture pour 15 jours des bars et restaurants en Guadeloupe et dans la métropole d’Aix-Marseille, importantes restrictions horaires pour les commerces de nombreuses grandes villes de France, forte limitation des rassemblements publics… Ceux qui s’attendaient à ce que l’Etat donne un sérieux « tour de vis » mercredi, à l’occasion de la présentation par le ministre de la Santé des nouvelles restrictions décidées par le gouvernement pour tenter d’enrayer la progression de l’épidémie de COVID-19, n’auront pas été déçus. Au point que certains, devant la sévérité de ces nouvelles mesures, se demandent aujourd’hui si celles-ci ne cachent pas un reconfinement qui n’ose pas dire son nom.
Une « punition collective » extrêmement dure pour l’économie
C’est le cas notamment d’un certain nombre d’élus de la Guadeloupe et de la métropole d’Aix-Marseille, toutes deux classées en zone d’« alerte maximale » (c’est à dire écarlate) sur la toute nouvelle carte de l’épidémie présentée mercredi par Olivier Véran. Il faut dire que dans cette zone où, selon le ministre, le taux d’incidence serait supérieur à 250 cas pour 100 000 habitants, les restrictions annoncées mercredi sont particulièrement dures et devraient encore gravement toucher une économie déjà agonisante après le confinement du printemps dernier. C’est ainsi que, dans cette zone d’« alerte maximale », les bars et restaurants seront totalement fermés à partir de samedi et ce pour une durée de quinze jours ! Quant aux autres établissements recevant du public, ils devront également fermer leurs portes, sauf s’ils ont mis en place « un protocole sanitaire strict ». Une mesure qui ne concernera cependant pas les commerces, musées, théâtres et cinémas. Toutefois, pour les élus de la région, la pilule est difficile à avaler. Ainsi, s’est à juste titre indigné Renaud Muselier (LR), après avoir dénoncé un « quasi-reconfinement », « cette punition collective est extrêmement dure pour l’économie de nos territoires » !
Paris perd son traitement de faveur
Mais ce méchant « tour de vis » ne se limite pas à la Guadeloupe et à Aix-Marseille. Classées en zone d’« alerte renforcée », (c’est à dire « super-rouge » sur la carte…), les métropoles de Bordeaux, Lyon, Nice, Lille, Toulouse, Saint-Etienne, Paris, Rouen, Grenoble et Montpellier vont également se voir imposer à compter aussi de samedi, et pour quinze jours, de nouvelles et importantes restrictions sanitaires. Parmi celles-ci : l’abaissement de la jauge des rassemblements à 1 000 personnes, l’interdiction des grands événements (fêtes locales et/ou étudiantes), celle des rassemblements de plus de 10 personnes dans les plages et parcs, la fermeture anticipée des bars (à partir de lundi) au maximum jusqu’à 22 heures, celle des salles de sport et gymnases, et enfin la fermeture de toutes les salles des fêtes et polyvalentes. De nouvelles mesures qui, là aussi, ont suscité la colère de nombreux élus, dont celle de la maire de Paris, Anne Hidalgo, qui a déclaré s’opposer à une fermeture plus tôt le soir des bars et des terrasses éphémères.
Franck Deletraz
Article paru dans Présent daté du 24 septembre 2020
https://fr.novopress.info/218971/un-reconfinement-qui-nose-pas-dire-son-nom/