Bernard Antony, président de l’Agrif communique :
Monsieur Macron nous avait dit l’hiver dernier avec des accents churchilliens : « Nous sommes en guerre ».
Que le coronavirus soit, après d’autres et avec bien d’autres, une belle saleté épidémique à affronter, tout le monde en convient.
Mais toujours dans le registre de son imaginaire martial voilà que le chef de l’Etat vient d’ordonner pour nos grandes agglomérations un confinement nocturne en reprenant pour le désigner le nom de « couvre-feu ».
Mesure de temps de guerre en effet.
Nous allons rentrer bientôt dans le mois de Brumaire. Macron, dont il n’est pas besoin d’être psychiatre pour constater l’importance de son mimétisme bonapartien, rêve-t-il d’un nouveau coup d’Etat du 18 Brumaire ? Assurément, il doit rêver de semblable chose.
Dès ce samedi, le soir, après 21h, Paris et les autres métropoles du pays entreront, sauf dans certains quartiers, dans le silence de la nuit. Chez Macron on devine le sentiment de sa toute puissance. A vingt millions de Français, il a ordonné : dodo ! Toute puissance sur la vie et la mort des cafés et restaurants, ces lieux habituels de la sociabilité française.
En laissant la liberté d’ouverture jusqu’à 22h, et de circulation jusqu’à 23h, il aurait assuré la survie de milliers d’établissements. Cela n’aurait rien changé du côté du corona qui, lui, se moque bien de circuler le jour ou la nuit; ce corona qui n’a été combattu d’ailleurs jusqu’ici qu’avec autant d’erreurs et d’impréparations renouvelées.
Mais en méditant sur Paris éteinte et endormie, du haut de sa terrasse élyséenne, Macron comme jadis Néron contemplant l’incendie de Rome, ressentira la jouissance de la plénitude de son bon plaisir.
Aucun de nos rois n’eut pareil pouvoir. Ce n’est plus le temps des valeurs du travail, de la famille et de la patrie qui, selon le grand rabbin Jacob Kaplan, avaient été celles des rois d’Israël.
Désormais, de par la volonté du très progressiste Macron, la devise de la République va être « Boulot, métro, dodo ». Cela n’est-il pas beau ?
Comme le maître de Santiago dans la pièce éponyme de Montherlant, s’adressant à sa fille pour la convier à sa méditation nocturne sur l’Espagne, Macron pourra dire à son épouse : « Vois tu Brigitte, de par mon fait, tout un peuple dort ».
Le lendemain, dans les métros, les bureaux, les ateliers et les hôpitaux, les citoyens jouiront des heures de temps de travail que leur aura laissé le Big Brother Macron.
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