Il faut faire taire Didier Lemaire. Parce que le professeur de philosophie d’un lycée de Trappes (Yvelines) a dénoncé l’emprise de l’islamisme sur la ville, se met en place le processus habituel de la dénégation, à l’œuvre depuis des décennies. Le procédé consiste non seulement à nier les faits, mais à décrédibiliser le témoin jusqu’à tenter de le faire passer pour un malade.
C’est ce à quoi s’emploie le nouveau maire de Trappes, Ali Rabeh, franco-marocain proche de l’ex-socialiste Benoit Hamon. Rabeh, qui menace de porter plainte contre l’enseignant, a qualifié les propos de Lemaire de “délirants” en laissant comprendre qu’ils émanaient d’un militant politique et d’un homme fragile : “Je m’inquiète de son équilibre. Il ne va pas bien visiblement“.
Le 2 octobre 2020, sur CNews, j’avais moi-même été la cible des insultes de ce maire. A ma question : “Avez-vous pris conscience de l’emprise de l’islam politique, de l’emprise même de la charia en certains lieux de votre territoire ?”, Rabet m’avait accusé de “brasser du vent“, d’être un “ignare“, de proférer des “insanités“. Il m’avait répliqué : “La charia ça n’existe pas à Trappes ! Ni partout en France !“. Les réseaux sociaux communautaristes avaient été enchantés de la véhémence de Rabeh contre Elisabeth Lévy et moi-même.
Que l’élu de Trappes nie l’existence de la charia en certains endroits de France et sur sa commune, pépinière de djihadistes, semble être moins grave que l’affirmation de Lemaire assurant qu’il n’y a plus de salons de coiffure mixtes à Trappes. Rabeh en ayant trouvé un, cette preuve aura suffi pour jeter la suspicion sur l’ensemble des faits rapportés par l’enseignant. Dans Le Monde de ce mercredi, le préfet des Yvelines, Jean-Jacques Brot, se dit lui-même “inquiet des outrances” du lanceur d’alerte accusé de “mettre de l’huile sur le feu”. Brot est un défenseur de la politique d’asile et de la société ouverte.
C’est lui qui a géré l’accueil des Syriens et des Irakiens en France, en 2015. L’empressement du préfet à venir en renfort du maire, en ajoutant sa pierre au lynchage du professeur, dit la lâcheté de la République face à l’islam politique. Le 26 octobre 1985, Le Figaro Magazine avait titré sa une, illustrée par une Marianne voilée : “Serons-nous encore Français dans trente ans?” A l’époque, le scandale avait été quasi-unanime. Pourtant, une contre société islamiste, anti-française, s’est bien installée depuis. Cela fait plus de trente ans que la France est conduite par des dirigeants aux yeux grands fermés. Il est urgent d’écouter Didier Lemaire.
Ivan Rioufol
Texte daté du 10 février 2021 et repris du blog d’Ivan Rioufol