Didier Lecerf
« L’ennui avec les hommes politiques, c’est qu’on croit faire leur caricature alors qu’on fait leur portrait »
Sennep
Si j’étais caricaturiste, forçant le trait et exagérant les défauts, je donnerais sans doute à l’actuel occupant de l’hôtel de Beauvau, Gérald Darmanin, l’aspect d’un amphibien. Tout, chez lui, me paraît, en effet, conduire à ce choix. Ainsi, à l’image de n’importe quel représentant de cette espèce de tétrapodes à sang froid, les yeux grands ouverts et les lèvres minces, depuis une vingtaine d’années, il nage avec aisance dans les eaux stagnantes du marigot politique ; à l’image de la grenouille de la fable, il « s’étend, s’enfle et se travaille » pour gagner en stature ; et avec constance, méthode mais aussi, semble-t-il, ruse (ses « amis » ne le surnomment-ils pas « Darmalin » ?), il œuvre à sa métamorphose en « homme d’Etat » ou, du moins, à l’apparence de celle-ci.
Pour l’heure encore têtard, mais nourri de son modèle et second « papa » (le premier étant Xavier Bertrand), l’ex-Iznogoud de Neuilly, Nicolas Sarkozy, il se rêve en Naboléon II, nouvel empereur du Landerneau politico-médiatique. Sorte de chimère sévèrement dentée, dont les ratiches raient les parquets lustrés de la République, il se voit déjà tout en haut de l’affiche, en 2027 ou 2032, vizir à la place du vizir, commandeur tombé du ciel de la macronie, leader providentiel d’une « droite courbe » toujours en quête d’un sauveur…
On connaît la formule de Théodore Roosevelt (empruntée à un proverbe africain) : « Parlez doucement et portez un gros bâton, vous irez loin ».
Monsieur Darmanin veut aller loin. Mais, privé de « big stick » par son inclination politique et l’aveuglement idéologique de la majorité à laquelle il s’est rallié, il n’a, en fait, à sa disposition qu’un chasse-mouches, qu’il utilise avec parcimonie et parti pris. Condamné – comme ses prédécesseurs - à brasser de l’air et à soigner les apparences, il parle fort, fait les gros yeux, donne des coups de menton, roule des mécaniques, gonfle les biscotos. Pour l’essentiel, il dit, à défaut de vouloir ou de pouvoir faire ; il paraît, à défaut d’être ; et, à l’arrivée, il ne trompe que les habituels idiots utiles, les cocus patentés qui, d’élections en élections, ne demandent qu’à être pris pour des cons…
Dans Siegfried, Jean Giraudoux a écrit : « Les politiciens réservent leur véritable haine pour leur compatriote. » En obtenant, en conseil des ministres, la dissolution de Génération identitaire, pour des motifs fallacieux, intellectuellement malhonnêtes et juridiquement contestables (on attend avec curiosité, mais sans illusions, la décision du conseil d’Etat), Gérald Darmanin, premier flic de France par fonction mais politicien par nature, vient de lui donner raison…
En juillet 1998, Jean-Pierre Chevènement déclarait au Figaro : « le ministre de l’Intérieur est la femme de ménage du gouvernement ». Depuis huit mois, voici donc monsieur Darmanin, nouveau technicien de surface du pouvoir macronien, en charge du « ménage ». Mais la façon dont il s’acquitte de sa tâche est pour le moins curieuse : le flot migratoire légal et illégal se déverse en continu sur le territoire et modifie peu à peu la composition de la population ? Il dissout Génération identitaire ; les barbus, les islamo-gauchistes, les racialistes décoloniaux sapent méthodiquement les fondements de notre société et détricotent la nation ? Il dissout Génération identitaire ; les policiers sont insultés, caillassés, mortiérisés, lynchés, voire tués ? Il dissout Génération identitaire ; les voyous désinhibés issus de l’immigration agressent, blessent, assassinent, violent ? Il dissout Génération identitaire ; les black blocs, les cailleras de banlieue s’invitent dans les manifs, dégradent, cassent, incendient, pillent ? Il dissout Génération identitaire ; les dealers prêts à tout pour défendre et étendre leur juteux business contrôlent par la peur des quartiers entiers et mènent, le plus souvent impunément, leurs expéditions punitives ? Il dissout Génération identitaire…
Traditionnellement, « en France, la gauche trahit le peuple et la droite trahit l’Etat » (De Gaulle). Les macronistes, désormais, trahissent les deux, « en même temps ». A chacun d’entre nous d’en tirer la leçon qui s’impose et de faire en sorte que les prochaines échéances électorales débouchent sur la dissolution, et de ce pouvoir inconséquent néfaste à la France, et des ambitions politiques de son ministre de l’Intérieur ! Aux urnes, nationaux et nationalistes de toute obédience, faisons la synthèse de nos colères et, par nos suffrages, dissolvons les dissolveurs !
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