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En France, l’asile pour les réfugiés afghans ou pour les islamistes ?

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La récente prise de contrôle de l’Afghanistan par les Talibans a amené nos dirigeants à présenter la France comme un refuge pour ceux qui veulent fuir l’islamisme. Notre pays est-il un havre de paix si sûr pour ceux qui refusent l’application de la charia, ou, plus simplement, qui critiquent l’islam ? A bien des égards, les belles déclarations faites par le président de la République et des membres du gouvernement ne résistent pas à l’examen des faits.

Un accueil sans limite

Lors d’une allocation télévisée le 16 août, le président de la République, Emmanuel Macron, a indiqué que la France allait « mettre en sécurité nos compatriotes ainsi que tous les Afghans qui ont travaillé pour la France ». Sans s’en tenir à cette annonce, il a également déclaré que notre pays allait proposer son aide « à tous les Afghans menacés en raison de leur engagement » (1).

On peut s’interroger sur le réalisme de cette position, compte tenu du nombre potentiellement considérable d’Afghans « menacés » soit physiquement soit économiquement par l’arrivée des Talibans aux commandes de l’Afghanistan. Au-delà, notre pays est-il bien placé pour être présenté comme un refuge contre l’islamisme ? Plusieurs raisons que nous présentons ci-dessous permettent d’en douter.

En France, de plus en plus de quartiers conquis par les islamistes

Notre pays est un terrain fertile pour les islamistes : la France a la communauté musulmane la plus importante d’Europe. Les ressortissants d’Afrique du nord sont les plus représentés parmi les étrangers à qui un titre de séjour et la nationalité française sont accordés chaque année (2). Notre pays est donc bien placé, si l’on peut dire, pour subir l’offensive des islamistes qui gagnent chaque jour de nouveaux adeptes. Les islamistes ne se limitent en effet pas à pratiquer leur foi. En France comme ailleurs, ils ont un projet prosélyte d’imposition d’un nouvel ordre politico-religieux.

Un universitaire, Bernard Rougier, a, dans un livre paru fin 2019, décrit méthodiquement l’emprise des islamistes dans une partie croissante de la population musulmane. C’est une véritable stratégie de conquête de quartiers à forte concentration d’immigrés qui est à l’œuvre (3). Et c’est bien en France que cela se passe.

Cette stratégie passe notamment par la création d’écosystèmes islamistes dont les fidèles partagent une vision binaire du monde, divisé entre les mécréants et les fidèles de la communauté des croyants, la « Oumma ».

Les services de renseignement auraient évalué à plus de 100 000 les tenants d’un islam radical clairement identifiés en France (4). Mais comme le révèlent notamment les travaux de l’Institut Montaigne, de plus en plus de musulmans, notamment les jeunes, placent le Coran au-dessus des lois de la République. La conception intolérante de l’islam va donc bien au-delà de ce « premier cercle » (5).

Le fait que nos dirigeants fassent, contrairement à ceux d’autres pays comme l’Autriche, preuve d’une coupable complaisance vis-à-vis de la branche « présentable » des islamistes composée par des Frères musulmans, n’y est sans aucun doute pas étranger.

La stratégie des islamistes vivant en France a également été décrite dans un rapport parlementaire paru en juillet 2020 qui pointe le « développement d’un séparatisme islamiste (qui) s’est accéléré au cours de 20 dernières années » (6). Les rapporteurs soulignent que la mise en place d’écosystèmes intégristes de plus en plus nombreux expose non seulement les musulmans à un repli communautaire, mais également à un risque de radicalisation. Ils citent plusieurs exemples de la diffusion dans la société française de normes islamisées, comme l’importance croissante de la nourriture halal, la généralisation du port du voile parmi les femmes musulmanes, etc.

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