Jadis, la Cité des ducs était l’un des villes les plus attractives de France. L’agglomération bénéficiait en effet de nombreux atouts. Outre sa situation géographique, elle accueillait un important pôle universitaire, de nombreuses entreprises nourrissaient le marché de l’emploi et l’activité culturelle y était florissante. C’était alors la destination rêvée pour de nombreux Parisiens ne supportant plus les difficultés et les vicissitudes de la vie dans la capitale.
Las, en quelques années, le rêve s’est mué en cauchemar et Nantes en un véritable coupe-gorge. Les explications de cette triste transformation ne sont guère originales, puisque ce sont presque toujours les mêmes, partout sur le sol national : explosion de la délinquance, règne des bandes ethniques, laxisme judiciaire et démission des pouvoirs publics.
La situation de la capitale bretonne s’est tellement dégradée que la population, excédée, organise désormais chaque semaine une manifestation pour dénoncer un quotidien de plus en plus invivable. C’était ainsi ce week-end le cinquième rendez-vous de ce rassemblement de la colère et du désespoir. Il rassemble de nombreux commerçants, notamment des patrons de bars et de restaurants, des riverains du centre-ville mais aussi des policiers municipaux réclamant davantage de moyens pour tenter de rétablir l’ordre. Ils demandent notamment à être équipés d’armes létales afin d’être plus dissuasifs face à des voyous « qui veulent en découdre avec les flics ». Tous les participants dénoncent une insécurité permanente et hors de contrôle et des agressions quasi journalières.
Face à l’inertie des institutions, l’association Sécurité nocturne Nantes a par ailleurs mis en place des initiations gratuites à l’autodéfense, notamment à l’intention des « travailleurs de nuit » – serveuses, portiers, gérants de bars… – qui sont les premiers exposés. On leur apprend les gestes indispensables pour faire face à des tentatives d’agression tout en leur rappelant que la « riposte doit être proportionnée à l’attaque » sinon ce sont eux qui risquent de se retrouver sur le banc des accusés, la justice étant curieusement beaucoup plus efficace et sévère dans ce genre de cas. Le monde à l’envers !
Nantes, cinquième ville du pays, est devenu le malheureux symbole de la dégradation de la qualité de vie en France et de l’incapacité des pouvoirs en place, émasculés par leurs dogmes idéologiques laxistes, à juguler la prolifération de la délinquance et de la criminalité. Il n’y a désormais plus de régions « préservées » ou de villes « protégées » ou, s’ils en existent encore marginalement, ce n’est, hélas ! qu’une question de temps avant qu’elles connaissent les mêmes affres que Nantes, désormais appelée « la petite Marseille ». Et rien ne changera tant que ne seront pas prises à bras-le-corps les questions d’un sévère contrôle de l’immigration et d’une réforme profonde du système judiciaire et carcéral. Une évidence qu’il faut garder en tête à quelques semaines d’une élection primordiale pour l’avenir du pays.
Xavier Eman
Article paru dans Présent daté du 14 mars 2022