OJIM – Le 8 mars, la journée internationale des droits des femmes est l’occasion de promouvoir l’égalité entre les hommes et les femmes. Cette manifestation a cette année parfois été illustrée de façon étonnante en France, notamment par des femmes portant un voile islamique. Plusieurs médias nous apprennent que cela a parfois entrainé de fortes réactions. La revue de presse qui suit en témoigne.
La journée des droits des femmes
La journée internationale des droits des femmes a une longue histoire. Son origine remonte à 1909 : cette année-là, la première journée nationale des femmes était célébrée dans les États-Unis d’Amérique. En 1977, l’ONU a « officialisé » cet événement qui est une occasion de faire un bilan sur la situation des femmes et de promouvoir l’égalité entre les sexes. Mais la lecture de certains articles de médias nous l’apprend, l’émancipation des femmes prend des détours surprenants.
Le hijab day
On connaissait le « hijab Day », cette manifestation annuelle organisée pour protester contre les discriminations des femmes portant un voile islamique dans les pays occidentaux.
Selon le quotidien américain le New York Times, cette manifestation a inspiré le premier ministre pakistanais : il a décidé cette année de faire de la journée des droits des femmes la « journée internationale du hijab », afin de « célébrer » le voile islamique.
Dans le même temps, selon le site Foreign policy, le ministre des affaires religieuses a demandé que les manifestations des féministes dans ce pays soient interdites, car elles pourraient être perçues comme « non islamiques ». Si en France, l’heure n’est pas encore à célébrer le voile islamique, l’heure de sa banalisation semble venue, comme en témoignent les articles de médias français que nous citons ci-après.
La généralisation progressive du voile
Depuis quelques années, tout observateur un peu attentif peut constater dans les rues des villes françaises le port de plus en plus fréquent du voile islamique par des femmes d’origine arabo-musulmane.
Ce phénomène massif, dont les médias ne parlent pas ou peu, ne consiste pas simplement en une tenue différente de celle des européennes de souche. Le voile qui prétend cacher les attraits de la femme, en dit long sur une certaine conception de la féminité et de la place de la femme dans la société.
Pour certains, il s’agit d’un attribut vestimentaire presque banal. Pour d’autres, comme une ancienne journaliste de l’Obs qui y a consacré un livre paru récemment intitulé « Un voile sur le monde », le voile est un véritable outil publicitaire de l’islamisme.
Hormis les femmes qui le portent par conformisme, le voile permet d’afficher son affiliation à la communauté des croyants en l’islam, la Oumma. Des musulmans ayant subi l’islamisme dans leur pays apportent leurs témoignages à ce sujet :
Mohamed Sifaoui, un ancien Frère musulman estime que « le voile n’est pas islamique mais islamiste ». Zineb El Rhazoui., la journaliste rescapée de l’attentat contre l’équipe de Charlie Hebdo en 2015, est encore plus catégorique : « le voile est un étendard militant, c’est le cheval de Troie de l’idéologie islamiste. Cette année, il y a une offensive sur les sujets scolaires. Il faut une initiative ferme pour tarir ce vivier militant ».
Dans la société française, il y a ceux, élus ou simples citoyens, qui accompagnent ce mouvement de voilement. Il y en a d’autres qui s’efforcent de ne pas en faire la promotion. Quelques exemples glanés dans des articles récents de médias de grand chemin sont à ce sujet très révélateurs des tentatives de banaliser le voile islamique qui traversent la société française.
Des accommodements bien raisonnables ?
Le 17 février 2022, les habitants de Nantes ont découvert avec stupéfaction sur un panneau municipal la photo d’une femme voilée censée illustrer l’exposition sur « les visages des Nantaises ». Le journal Le Figaro a consacré un article à cette bien curieuse illustration de la manifestation organisée par la mairie de Nantes à l’occasion du « mois de la femme ». Le quotidien nous apprend que cette affiche a été rapidement retirée suite à de nombreuses protestations, la mairie plaidant une « erreur interne ».
À Poitiers, la municipalité EELV a affiché à l’occasion de la journée internationale des droits des femmes le 8 mars une banderole, nous apprend la Nouvelle République. Celle-ci représente notamment une femme portant un voile islamique. « Aux urnes citoyennes », peut-on lire sur celle-ci…Un message implicite de la mairie ?
À Nice, la ville dont le maire est Christian Estrosi, Nice-presse nous informe qu’une « mobilisation culturelle pour le droit des femmes » était également organisée le 8 mars. Philippe Vardon, conseiller municipal de l’opposition (RN), n’a pas manqué de faire part de son étonnement sur Twitter concernant un visuel sur lequel apparait, parmi plusieurs personnes, une femme portant un voile islamique.
On monte d’un cran à Grenoble. Selon la radio France bleu, une fresque représentant une femme voilée avec une étoile jaune sur laquelle est écrit « muslim » (musulman) a été peinte sur l’un des murs de la ville. On apprend à la lecture de l’article sur le site de la radio régionale que bien que cette « œuvre » soit présente dans la ville depuis 8 mois, la Région Auvergne Rhône Alpes a vivement réagi le 28 janvier 2022 : « Au-delà du mensonge historique véhiculé, cette provocation artistique aussi inacceptable que dangereuse ne sert que les extrêmes et constitue une incitation à la haine et aux violences ».
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