CdS : Parmi les politiciens actuels, en France ou à l’étranger, lesquels vous paraissent le mieux incarner vos idées ?
PdC: Aucun.
Les souverainistes doivent comprendre que la Libéralisme n’est pas leur adversaire. Ils ne pourront jamais rétablir la souveraineté, la grandeur française en continuant une politique économique étatiste, dépensière, incohérente.
Pour être souverain il faut que le pays soit prospère, la société harmonieuse et la population unie et fière de son pays. Ce sont des conditions sine quoi non. Ce sont les fondations de la souveraineté nationale.
Un pays en ruine, endetté, sans industrie, avec une économie en charpie ne peut être souverain. Il dépend de ses créanciers et fournisseurs. Il est « demandeur » pour survivre, ce qui est une position de faiblesse.
Un pays avec une défense nationale qui se réduit comme peau de chagrin, une police en déshérence, une justice injuste parce que, politique, elle défend les « droits sociaux « et non les atteintes aux biens et aux personnes, ne peut être souverain non plus.
Un pays sans volonté de vivre, qui renonce à sa culture, qui renie son histoire et qui n’a pas le souci constant d’affirmer et défendre sa personnalité ne peut être souverain.
Le libéralisme de Bastiat ne demande pas la suppression des frontières. De son temps la nation était une évidence. Il souhaite la libre circulation des personnes et des biens.
Cette libre circulation repose sur le respect des Droits naturels. Elle est limitée par le droit de propriété qui confère la liberté de ne pas accepter chez soi un bien, ou une personne, qui n’est pas désiré, pour des raisons qui sont propres à chacun et qui n’ont pas à être données. Nul ne peut entrer dans une propriété sans y être invité. La propriété privée est sacrée et le Droit de propriété implique le droit de dire « non ». C’est à dire d’interdire sa propriété à quelqu’un. Ce Droit d’exclusion fait toute la différence entre la libre circulation et l’invasion. Autrement dit, la libre circulation suppose l’accord des deux parties. La libre circulation de Bastiat concerne les individus. Malheureusement nous vivons un monde d’États qui pervertissent le droit de propriété.
Chaque Homme a le droit de défendre sa Personnalité sa Liberté sa Propriété et de les défendre y compris par la force. Les hommes libres, ont toute légitimité pour se regrouper pour défendre leurs propriétés et leurs libertés. Une propriété a des limites. Une nation a aussi des limites que l’on appelle frontières.
La cause des malheurs de la France n’est pas à rechercher dans le libre échange ou dans la libre circulation des personnes et des biens. La cause est endogène. C’est la malveillance intentionnelle des gouvernements français successifs.
CdS : Comment sortir de l’Etat providence et du capitalisme de connivence ?
PdC: Le capitalisme de connivence est consubstantiel de l’État providence, ou de l’État stratège, bref de l’étatisme sous toutes ses formes.
Ce que les Français appellent « capitalisme » est le « capitalisme de connivence ». Ils ne connaissent que lui. Ce capitalisme de connivence est constitué par les accommodements immoraux entre l’État et les puissances financières. Tous les deux tirent profit de cette collusion. L’un apporte le monopole de la violence légale (la contrainte, la coercition sociale) et les autres l’argent. Le tout nage dans la corruption.
Le lobbyisme est une manifestation très connue du capitalisme de connivence. Il est plus facile d’obtenir des prébendes, des normes, des protections de l’État, que de fournir le meilleur service au meilleur prix aux consommateurs, en acceptant leur libre choix.
Le capitalisme de connivence entraîne, il n’est pas le seul, le mal-investissement. Ce sont des sommes colossales dépensées en pure perte, selon des critères politiques et idéologiques. Ces gaspillages gigantesques ne sont pas payés par les politiciens qui les décident, mais par les gens…qui les subissent.
Il permet lui aussi la corruption et l’achat de voix.
Deux exemples :
L’industrie éolienne inutile, coûteuse, nocive pour l’environnement, n’existe que grâce au capitalisme de connivence. C’est une création étatique idéologique pure et simple. Dans un système libre ce serait une industrie de niche.
Les prétendus « vaccins » contre les COVID sont un autre enfant du capitalisme de connivence. Ils sont expérimentaux, inutiles et inefficaces. Les laboratoires ont d’ailleurs été exonérés de leurs responsabilités. Parce qu’inutiles ils sont nocifs pour l’immense majorité de la population. Dans cette pathologie peu grave il n’y a pas d’indication à la vaccination de masse, encore moins à la vaccination obligatoire, qui n’a rien de libéral. La balance bénéfice risque est à apprécier pour chacun. Dès lors, un effet secondaire, bénin, ou à fortiori, grave jusqu’au décès, chez quelqu’un qui n’aurait jamais eu de complication liée à la maladie est un crime. Jamais dans un système libéral un tel produit n’aurait vu le jour dans de telles conditions. Dans un système libéral les vaccins n’existent que s’ils rendent un service sans danger. Personne ne mettra volontairement de l’argent et du temps, pour un produit qui est ne rend pas ou peu de service, potentiellement nocif, et dont il assumerait la responsabilité.
Pour sortir du capitalisme de connivence il suffit que les pouvoirs de l’État soient limités au régalien et que la liberté économique règne partout ailleurs.
CdS : En peu de mots que faudrait-il faire ?
PdC: La propagande dit qu’en France tout a été essayé. C’est faux. Le libéralisme ne l’a pas été. Il est l’espoir du pays. Nous devons en convaincre les Français.
Il faut répondre à la « question qui fait quoi ? » L’État ou les particuliers. Bastiat répond que tout ce qui n’est pas fonction régalienne relève de l’initiative privée.
La première chose à instaurer c’est le salaire complet. Pour les non salariés c’est l’intégralité du chiffre d’affaire diminué des frais nécessaires au fonctionnement de l’entreprise, pour les pensionnés c’est l’intégralité des pensions. Pour ne pas reprendre d’une main ce que l’État rend de l’autre, il faut un seul impôt faible et proportionnel, appelé souvent flat tax. Il faut une prévoyance sociale santé, retraite, chômage, soumise au libre choix. Je rappelle qu’il y a en France aujourd’hui 483 impôts, taxes et prélèvements ! Il faut un « filet de sécurité » en cas d’accident de la vie, comme un chèque assurance soins, un chèque éducation etc.
Parallèlement il est nécessaire de sortir des lois d’exception COVID, d’abandonner les sanctions contre les Français, de renouer avec la Russie, d’abandonner la transition énergétique.
Pas d’impôts implique pas de subventions, donc pas d’achat de voix. Pas d’intervention dans la vie économique, implique une énergie abondante et bon marché, plus de frein au développement, à l’industrialisation, plus de capitalisme de connivence, plus de mal investissement non plus.
Les dépenses de l’État sont mécaniquement réduites spontanément, le déficit disparaît. Avec un excédent budgétaire il en sera de même pour la dette.
Cela entraîne un retour à la prospérité, à l’harmonie sociale et à la puissance économique. La France n’est plus débitrice, ni demandeuse. Elle est souveraine à l’intérieur comme à l’extérieur.
Une fois ces bases solides établies tout peut être mis sur la table : droit du sol, droit du sang, assimilation, immigration contrôlée, RIC, proportionnelle intégrale, décentralisation véritable avec retour à la primauté des communes, politique familiale, liberté de l’enseignement, sortie de l’Union Soviétique Européenne ou réforme de l’Europe, sortie de l’OTAN,etc…
CdS: Souhaitez-vous ajouter des informations sur votre actualité, vos projets ou des sites amis dont vous nous recommandez la lecture?
PdC: Le Cercle Frédéric Bastiat ne fait pas de politique au sens où il ne soutient officiellement aucun candidat et qu’il n’en présente pas. Cela dit dans un système où l’État se mêle de tout, tout est politique.
Notre objectif est de faire évoluer les mentalités vers la pensée libérale authentique type Bastiat. Nous allons développer nos réseaux. Nous cherchons des militants. Nous allons refondre complètement notre site internet. Nous allons créer une nouvelle chaîne Youtube qui sera très réactive sur les sujets d’actualité. La chaîne actuelle perdurera et restera consacrée à nos vidéos traditionnelles et conférences.
Je recommande surtout de diversifier les sources d’information et de ne pas se contenter de la bouillie du prêt à penser et du « ce qu’il faut croire » dont nous abreuve le gouvernement, ses sbires, ses thuriféraires, ses affidés ainsi que les réseaux sociaux et les médias mainstream.
D’abord en suivant régulièrement le Cercle Frédéric Bastiat bien sûr.
Je peux aussi citer l’Association des climatoréalistes, la Fédération Environnement Durable, l’ALEPS, l’iFRAP, l’IREF europe, l’Institut Molinari, l’Institut pour la Justice, l’Institut Iliade, l’Institut Thomas Moore, l’Institut des Libertés, Boulevard Voltaire, Riposte Laïque, Le Salon beige, Le Courrier des Stratèges, la revue Conflits, la Revue politique et parlementaire, Les 4 vérités, Le Journal des libertés, Contrepoints, TV Libertés, Radio courtoisie, RéinfoCovid, IHU Méditerranée infection, Dreuz info, Blogspot Bernard Lugan, Stratpol, Donbass insider. Nous ne sommes pas d’accord avec tous sur tout, mais il y a de quoi à nourrir la réflexion !
Il est possible de ne pas être d’accord ou de ne pas croire telle ou telle chose. Ce qu’il faut c’est réfléchir, faire preuve de bon sens et ne pas se laisser embringuer ou sidérer par des étiquettes définitives (la science, la médecine…) ni par des arguments pseudo scientifiques, ni pseudo géostratégiques, ou autres.
Ce que veut Macron et son gouvernement c’est que les Français soient effrayés, incultes et ne réfléchissent pas. C’est la base du totalitarisme. Ils veulent les Français soumis. Je dis n’ayez pas peur, cultivez-vous et réfléchissez. Soyez debout ! Vous aurez la Liberté. Elle se gagne et se mérite.
CdS: Merci infiniment pour cet entretien passionnant!