Baromètre de l’économie : les fabricants de papier toilette allemands font faillite !
Le Spiegel est entré en mode panique. Toujours drôle de voir les éternels donneurs de leçon perdre leur sang-froid, surtout pour constater que les producteurs de papier hygiénique sont en train de faire faillite. L’économie allemande est vraiment dans la mouise :
“Le fabricant de papier hygiénique de taille moyenne est l’une des premières victimes de la crise qui ronge tout le pays. Pour transformer le bois en papier toilette, en marques comme “Sanft&Sicher” ou “Snuffi”, il faut de l’énergie. Et en quantité. Rien que dans son usine de Düsseldorf, Hakle utilise chaque année 60.000 mégawattheures de gaz naturel et 40.000 mégawattheures d’électricité. Entre-temps, cela est devenu hors de prix pour l’entreprise. L’explosion des prix de l’énergie et des matières premières est à l’origine de la détresse de Hakle“.
Et le magazine hambourgeois de continuer en lamento:
“Les mauvaises nouvelles en provenance des entreprises s’accumulent et proviennent de toute la République.
“Un producteur d’engrais menacé de fermeture”.
“Arcelor-Mittal arrête la production sur deux sites allemands”.
“Le chausseur traditionnel Görtz est en faillite – 2500 emplois en danger”
Les chefs de groupe et les dirigeantes syndicales parlent désormais ouvertement de leurs craintes. “Le pire est encore devant nous”, déclare Klaus-Dieter Maubach, le patron d’Uniper, en évoquant le prix du gaz. Et la présidente du DGB, Yasmin Fahimi, prévient dans un entretien au SPIEGEL que si le gouvernement ne réagit pas rapidement, il risque d’y avoir un effet domino qui pourrait conduire à une désindustrialisation en Allemagne. “Ce serait une catastrophe”.
La question n’est plus depuis longtemps de savoir si la crise va arriver. La question est de savoir à quel point elle sera grave et combien de temps elle durera.
Cette tragédie comporte cinq actes, et elle commence par le choc des prix de l’énergie. Il touche d’abord les producteurs qui dépendent le plus de l’électricité et du gaz : Les fabricants de papier, les producteurs d’engrais, les sidérurgistes. Ceux-ci répercutent les augmentations de prix – deuxième acte – sur d’autres secteurs, du groupe industriel à la PME. Pour de nombreuses entreprises, il s’agit désormais d’une question de survie : Plus de 90 pour cent des entreprises considèrent la hausse des prix de l’énergie et des matières premières comme un défi important, voire existentiel, comme le montre une récente enquête de la BDI [la principale confédération patronale allemande]”.
Les courbes du chaos
L’électricité qui augmente de 72% en 2022; le gaz de 63%; le fuel de 85%! Ce sont les courbes du chaos! Et le Spiegel poursuit:
“Les entreprises n’ont généralement pas d’autre choix que de répercuter les hausses de prix sur les consommateurs, qui doivent déjà se serrer la ceinture pour payer leurs factures d’électricité et de gaz qui explosent. Le rideau se lève sur le troisième acte, celui qui a tout d’une catastrophe économique : Le moral des consommateurs n’a jamais été aussi bas dans l’histoire de la République fédérale.
Partir maintenant en vacances, aller au restaurant, acheter de nouveaux meubles ? “Ce sont des achats que des millions de personnes en Allemagne vont maintenant reporter”, prévient le chercheur en conjoncture Sebastian Dullien, directeur de l’Institut de macroéconomie et de recherche conjoncturelle (IMK), proche des syndicats. La flambée des prix de l’énergie est un “choc macroéconomique gigantesque”. Certains ménages ne savent pas comment payer la prochaine facture de chauffage, prévient l’économiste. Si tant est que la chaudière à gaz fonctionne – même cette certitude est ébranlée par la menace de pénuries.
La consommation se contracte, les premières entreprises mettent la clé sous la porte et, à un moment donné, le chômage augmente lui aussi. Bienvenue dans les quatrième et cinquième actes du drame économique. Pour ce scénario d’horreur, il existe un mot qui réveille des peurs ancestrales : récession. Et au rythme où vont les choses, le pays sera bientôt en plein dedans“.
Le pathos du “Besserwisser” – un mot allemand qui désigne celui qui sait tout mieux que tout le monde – n’a pas quitté la rédaction du Spiegel. Mais on sent l’impiissance de ceux qui sont incapables de comprendre ce qui leur arrive.
Les questions que le Spiegel ne se pose pas
Evidemment, le magazine de référence ne se pose pas les vraies questions que devraient se poser les Allemands:
+ comment avons-nous pu faire si souvent l’éloge de Madame Merkel, le Chancelier qui a décidé de sortir du nucléaire civil?
+comment avons-nous pu créer un tel désastre avec la Russie en co-organisant avec les Américains le coup d’Etat de Maïdan puis en nous couchant aujourd’hui devant Washington qui exigeait la fermeture de Nord Stream 2?
+ comment avons-nous pu abandonner notre politique monétaire prudente et laisser faire l’assouplissement quantitatif ? – l’inflation des prix de l’énergie n’a pas commencé avec la crise du gaz russe!
+ comment avons-nous pu haïr à ce point Trump, qui combattait l’Union Européenne à la loyale, et souhaiter frénétiquement le succès du fraudeur Biden, lui qui est en train de couvrir la destruction de l’économie européenne souhaitée par le complexe militaro-financier washingtonien?
L’Allemagne a, depuis des années, méticuleusement planifié le sabordage de son économie. A quoi sert de se lamenter? Vous devriez savoir, cousins Germains, ce qu’il vous reste à faire: exiger immédiatement une négociation avec la Russie qui tienne compte des intérêts de cette dernière. Tout le reste est pathos, de la part des puissants en Allemagne, et souffrance pour la population allemande.