« Il n’y a pas de budget pour cela. » Jeudi 26 janvier, lors de la réunion des ministres de l’Intérieur européens, la Commission européenne a une nouvelle fois refusé de financer des clôtures aux portes de l’Union. Conséquence directe : des vagues migratoires continuent sans relâche de déferler sur les États européens. La France, pays connu pour son système social attractif et son laxisme migratoire, apparaît alors comme une destination privilégiée. Année après année, l'Hexagone, débordé par ces arrivées incessantes, délivre toujours plus de titres de séjour. Depuis son premier quinquennat, Emmanuel Macron bat tous les records.
Six ans d'augmentation
320.330 premiers titres de séjour délivrés. Pour la première fois en 2022, la barre des 300.000 titres de séjour - ces documents permettant de séjourner, travailler et de bénéficier de nombreux avantages du système social français - a été franchie. En augmentation de 17 % par rapport à 2021, ces titres, tous motifs confondus, profitent d’abord aux ressortissants des pays du Maghreb (Maroc, Algérie et Tunisie). D’autre part, si les visas court séjour restent à un niveau stable et inférieur aux années Covid, les visas long séjour, au contraire, poursuivent leur forte augmentation (+21 %). Ces deux premiers records sont complétés par une explosion des demandes d’asile. Alors qu’au début du premier quinquennat d’Emmanuel Macron, 100.412 demandeurs d’asile étaient pris en charge en France, ils sont désormais 168.699. Cela comprend les premières demandes d’asile (déposées principalement par des ressortissants d’Afghanistan, du Bangladesh et de Turquie), le réexamen des déboutés et l’étude des « procédures initialement identifiées comme relevant d’autres États membres de l’Union européenne au titre du règlement Dublin mais n’ayant pas donné lieu à un transfert ».
Face à ces chiffres d’entrées record, les sorties se chiffrent au compte-gouttes. Parmi les 60 % de déboutés du droit d’asile en 2022, seule une infime partie retourne effectivement dans son pays d’origine. Les autres tentent de faire appel à plusieurs reprises devant les tribunaux et finissent par s’installer. La demande d’asile devient, selon les mots d’Éric Ciotti, président des Républicains, cité dans Le Figaro, « la porte d’entrée légale de l’immigration illégale ». Il en va de même pour les éloignements. Malgré la volonté de Gérald Darmanin de rendre « impossible » la vie des personnes sous le coup d’une mesure d’expulsion, seuls 11.410 individus ont été expulsés en 2022. Même si on ajoute les 2.098 départs aidés (en échange d’une aide financière) et les 1.888 éloignements spontanés, on obtient seulement 15.396 départs. Une goutte d’eau dans la vague migratoire.
Au total, selon les derniers chiffres du ministère de l’Intérieur, on comptabilise plus de 3,7 millions de titres valides délivrés, dont une grande majorité de titres longue durée. Sous la présidence d’Emmanuel Macron, le stock de titres en circulation a ainsi connu une augmentation de plus de 24 % !
La France, par sa générosité et son laisser-faire, est ainsi devenue un pays privilégié et un pays de destination finale pour les migrants débarquant en Europe. À titre d’exemple, au 1er janvier 2021, la France, après l’Allemagne, était le deuxième pays d’accueil des demandeurs d’asile en Europe. L’Union européenne assure vouloir accélérer le retour des déboutés du droit d’asile et des clandestins dans leur pays d’origine. Le fera-t-elle enfin ? L’exécutif français, qui promet un projet de loi sur l’immigration, devrait en tous cas s’inspirer de ce voeu pour (enfin) tenter d’endiguer la submersion migratoire. Mais le souhaite-t-il ?
Clémence de Longraye
https://www.bvoltaire.fr/emmanuel-macron-president-de-la-submersion-migratoire/