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Emmanuel Macron handicapé par un gouvernement… fantôme

Ce lundi 20 février, Florent Tardif, éditorialiste à CNews, explique que Macron est lui aussi conscient de ce que tout le monde savait déjà plus ou moins confusément : les  et secrétaires d’État d’Élisabeth Borne ne parviennent pas à imprimer leur marque dans l’opinion. En effet, poursuit le journaliste, la plupart de ces 42 heureux élus seraient de parfaits inconnus,  allant jusqu’à évoquer en privé des « nobody » qui ne « bosseraient pas assez ». D’où un remaniement ministériel qui serait à venir, une fois passée la .

Florilège de ces  transparents : sérieusement, avez-vous déjà entendu parler de...

- Isabelle Rome, ministre délégué auprès du Premier ministre, chargé de l’Égalité entre les femmes et les hommes, de la Diversité et de l’Égalité des chances ;
- Olivia Grégoire, ministre délégué auprès du ministre de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique, chargé des Petites et Moyennes Entreprises, du Commerce, de l’Artisanat et du Tourisme ;
- Dominique Faure, ministre délégué auprès du ministre de l’Intérieur et des Outre-mer et du ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, chargé des Collectivités territoriales et de la Ruralité ;
- Carole Grandjean, ministre délégué auprès du ministre du Travail, du Plein emploi et de l’Insertion et du ministre de l’Éducation nationale et de la Jeunesse, chargé de l’Enseignement et de la Formation professionnels ;
- Roland Lescure, ministre délégué auprès du ministre de l'Économie chargé de l'Industrie ;
- Jean-François Carenco, ministre délégué auprès du ministre de l'Intérieur chargé des Outre-mer.

Dans un domaine plus populaire, celui de la culture,  peut-il encore se reposer sur Rima Abdul-Malak, un brin plus célèbre, ne serait-ce que par sa troublante ressemblance avec l’actrice Anémone...
Et Sonia Backès, secrétaire d'État auprès du ministre de l'Intérieur chargé de la Citoyenneté.

- Chrysoula Zacharopoulou, secrétaire d’État auprès du ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, chargé du Développement, de la Francophonie et des Partenariats internationaux ;
- Hervé Berville, secrétaire d'État auprès du Premier ministre chargé de la Mer ;
- Charlotte Caubelk, secrétaire d'État chargé de l'Enfance.

On vous fait grâce des autres.

Mais, au fait, à qui la faute ? Quand on nomme des ectoplasmes, on affiche fatalement des hommes invisibles. Le Président devrait le savoir, lui qui se plaint de gens auxquels « il n’a jamais parlé » mais qu’il a tout de même nommés, tandis que rien ne l’empêche de leur téléphoner de temps à autre.

Il y a peut-être une raison à cette situation inédite. Macron lui-même a fait sa pelote à l’ombre de François Hollande avant de mieux le poignarder. Comme une sorte d’Édouard Balladur qui aurait réussi, lui, « l’étrangleur ottoman », qui tenta de faire de même sous l’aile de Jacques Chirac, se voyant vizir à la place du vizir. Bref, les traîtres se méfient immanquablement de la traîtrise, connaissant le sujet mieux que personne. D’où leur peur panique de toute tête susceptible de dépasser les autres.

Les derniers poids lourds macroniens ? D’autres traîtres à leur camp d’origine, l’UMP : Bruno Le Maire aux Finances et Gérald Darmanin à l’Intérieur. Le premier se voit comme un futur Alain Juppé. Le second, tel un sous-Nicolas Sarkozy qui se prendrait pour Charles Pasqua.

Les Présidents d’antan étaient moins frileux qui, eux au moins, savaient laisser éclore de jeunes talents. D’où un Jack Lang, éternel ministre de la Culture, un Dominique de Villepin qui demeurera l’un des plus brillants locataires du Quai d’Orsay, voire même un Jean-Pierre Chevènement dont on pouvait estimer ou non l’action, à l’Intérieur, la Défense ou l’Éducation nationale, mais dont les Français connaissaient évidemment le nom.

Ces temps sont manifestement révolus. Et on notera (suprême ironie) que plus les détenteurs de maroquins sont transparents et plus l’intitulé de leurs fonctions s’allonge au-delà du raisonnable. Bientôt, les cartes de visite n’y suffiront plus et il leur faudra des rouleaux pour exhiber leurs prérogatives innombrables.

Quand on se veut moitié Jupiter et moitié Roi-Soleil, on ne travaille pas avec la Septième Compagnie au clair de lune. À croire que c’est peut-être plus l’Élysée qu’il conviendrait de remanier.

Nicolas Gauthier

https://www.bvoltaire.fr/emmanuel-macron-handicape-par-un-gouvernement-fantome/

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