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Biden-Macron : champions du revirement

« Ce n'est pas la girouette qui tourne, c'est le vent. » En réponse aux critiques sur ses divers revirements, Edgar Faure rétorque cette formule devenue célèbre en oubliant de préciser qu'elle était de Camille Desmoulins. On ne peut être partout à la fois. Le Point, qui s'est saisi de la question des reniements des grands de ce monde, signale qu'en 1972, Joe Biden se moquait allègrement de l'âge avancé de son adversaire de l'époque. 63 ans ! Du haut de ses 29 ans, l'actuel président américain l'appelait « cher vieux pépère ». Taxé à son tour de vieux machin, l'ex-jeune de la Maison-Blanche met en avant son expérience, sa sagesse, sa tenue de route sur les tapis rouges. Preuve de sa jouvence, les clichés le montrent avec une chevelure plus abondante à 80 ans qu'à 40. N'est-ce pas le signe d'un retour imminent vers l'adolescence ? En 2080, alors qu'il prendra le départ du Tour de France, qui se souviendra qu'il était octogénaire en 2023 ?

Sur le terrain du reniement, Emmanuel Macron ne se promène jamais sans son parapluie « en même temps ». Qu'il ait prévu pluie ou soleil, l'accessoire trouve sa justification. On ne peut accuser un Président qui se prévaut de tourner plus vite que la girouette. « Ce n'est pas la girouette qui tourne, c'est moi. » Edgar Faure est dépassé.

Épaté par cette formule qui marquera l'Histoire, Le Point tente de relativiser les déclarations contradictoires sur la réforme des retraites. Le « Ce serait assez hypocrite de décaler l'âge légal » de 2019 serait sorti de son contexte. À coups de rame, le magazine remonte le courant du « en même temps ». Bravant les cascades et les crocodiles insoumis, il parvient à la source du malentendu. Ben, c'est cette satanée sortie de contexte. En coupant quelques cheveux de Biden en quatre, tout s'explique. Et tout s'entremêle. Le vieux Macron, le pétulant Biden. En fin de démonstration, l'auteur ne comprend pas ce qu'il vient d'écrire. Le miracle du « en même temps » a opéré. Le journaliste dépose les rames et conclut à la hâte : « Il s'adapte à un monde qui change tout le temps. » Allez, ne chipotons pas, je vous fais l'ensemble pour le prix d'une girouette d'occasion. En mode « vent contraire », la conclusion fonctionne également : « Les Français doivent s'adapter à un Macron qui change tout le temps. » L'embarras du choix pour les uns, le choix de l'embarras pour les autres. Avec cette plaisanterie, Coluche avait pressenti ce double quinquennat.

Jany Leroy

https://www.bvoltaire.fr/biden-macron-champions-du-revirement/

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