13/05/2023
Deux suspects ont été interpellés jeudi 11 mai. Ils sont soupçonnés d’avoir racketté ou tenté de racketter des commerçants dans leur ville de Seine-Saint-Denis. L’un d’eux est un « gros bras » de la cité du Clos-Saint-Lazare, connu pour assurer la sécurité du maire de Stains.
La loi du silence a été brisée par des commerçants du Clos-Saint-Lazare à Stains, victimes de racket. Deux hommes, âgés de 30 et 31 ans, ont été interpellés, jeudi 11 mai à Stains (Seine-Saint-Denis), par les enquêteurs du commissariat. Ils sont soupçonnés d’avoir racketté et tenté de mettre à l’amende une demi-douzaine de petits commerces de cette cité sensible.
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Un appel anonyme alerte les policiers
C’est au mois d’octobre 2022 qu’un appel anonyme est passé aux forces de l’ordre. L’interlocuteur signale que les boutiques de la cité sont victimes d’extorsion. Les policiers commencent par scruter les images de vidéosurveillance et étudient le bornage téléphonique. Ils identifient Soulaimana, 31 ans. Ils le connaissent pour être le garde du corps du maire de Stains, Azzedine Taïbi (PCF).
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Les forces de l’ordre constatent que les deux hommes se rendent chez les commerçants de cette cité dont ils sont originaires. L’enquête révèle que c’est plutôt Mamadou qui va au contact des victimes. Il se rend régulièrement chez le boucher pour prendre de la viande gratuitement et le menace quand il lui demande de payer. « Ferme ta gueule, lâche-t-il. Je vais te patater et si tu dis quelque chose à la police je vais revenir avec 40 personnes. »
« La sécurité à un prix. D’ailleurs tu n’es pas dérangé par des petits »
Le boulanger se plaint aussi des menaces et des agissements des deux hommes. Mamadou lui taxe quotidiennement ses produits pour les manger et plonge aussi la main dans la caisse. Ils déplorent des pertes de 100 à 150 euros tous les deux jours. « Une fois mon employé lui a pris la main pour l’empêcher de voler de l’argent », raconte l’artisan.
Résultat le voyou l’a repoussé, lui a pris son iPhone avant de le jeter par terre pour le casser. En mars, Mamadou part au Sénégal et, quand il revient, il exige du boulanger de payer plusieurs mois de dîme. « Ce n’est pas bien d’être allé voir la police. Tu as une dette. Il faut payer. La sécurité à un prix. D’ailleurs tu vois que tu n’es pas dérangé par des petits », aurait-il déclaré.
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