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Ain : le viol commis dans un centre pour migrants révélé… trois ans plus tard

Jusqu’où sont prêts à aller nos idéologues pour servir leur doctrine immigrationniste ? La question, lancinante, revient avec ce « fait divers » sordide. Les faits remontent à 2019, et pourtant, le premier article à avoir évoqué cette affaire date seulement du 26 octobre 2022, soit près de trois ans plus tard. Depuis, très peu de journaux se sont faits l’écho de cette terrible histoire. Ce silence interroge, à une époque où l’immédiateté de l’information ne semble d’habitude gêner personne.

Rappel des faits

Le 31 décembre 2019, une salariée de l’ADSEA 01 (Association de sauvegarde de l’enfant à l’adulte de l’Ain) était violée sous la menace d’une arme par un individu hébergé au sein du DDAMIE (Dispositif départemental d’accueil des mineurs isolés étrangers) de Cossieux, à Jujurieux (01). Mineur au moment des faits, l’agresseur présumé a été jugé en première instance en octobre 2021, aux assises pour mineurs du tribunal de Bourg-en-Bresse, écopant de huit ans d’emprisonnement. Il doit aussi 25.000 € de dommages et intérêts à sa victime. Une décision dont il a fait appel. À cette époque, l’affaire ne fait pas de vague. Plus exactement, c’est un silence assourdissant qui l’accompagne, aucun organe de presse ne voyant visiblement l’intérêt de relayer cette mauvaise communication.

C’est seulement un an plus tard, le 26 octobre 2022, que Le Progrès dévoile le scandale. L’introduction de l’article est éloquente : « L’affaire n’est jamais sortie dans la presse. Elle reste même inconnue de certains employés de la Sauvegarde [nom générique pour désigner l'ADSEA, NDLR] », expose le quotidien. La première comparution date pourtant de l'année précédente. L'affaire est renvoyée aux 15 et 16 décembre 2022, et c'est seulement ce 7 juillet 2023 que l'issue du procès en appel, qui s'est tenu à la cour d’assises des mineurs de Lyon, est enfin relayée par la presse. Toujours par Le Progrès, qui a fait savoir que la peine a été alourdie pour l'agresseur : il écope finalement de dix ans de prison.

Un silence qui interroge

Si les faits sont terribles, le silence qui les accompagne n'est pas moins angoissant. Combien d'affaires sordides sont-elles occultées dans ce type d'établissements, parce que les pensionnaires n'ont pas « les mêmes codes que nous » ? La lecture du rapport d'activité 2019 de l'ADSEA ne rassure pas : dans les « faits marquants » recensés sur l'année, il n'est pas fait état de l'agression d'une des salariés du centre. En revanche, « l'obtention de trois marchés supplémentaires pour la gestion de trois ASLH [accueils de loisir sans hébergement, NDLR] » semble autrement plus marquante. Et glorieuse. La seule entorse au bonheur sans nuage promis aux résidents et accompagnateurs condamnés à vivre ensemble se déniche dans un encart intitulé « Retours d'expériences ». La vie d'un service est jalonnée de moments heureux, comme « de moments difficiles où nous sommes confrontés à la violence humaine. L’évolution du public que nous accompagnons en CHRS nous pousse à noter que certains profils peuvent être dans des passages à l’acte violents. Cela génère de l’insécurité dans les équipes », peut-on lire sur le document. Il faut donc parler de ces situations afin de « s’adapter et trouver des stratégies de protection ». C'est tout ce que l'on trouvera sur les aléas d'un vivre ensemble qui, trois ans plus tard, s'avérera chaotique.

La situation ne semble pas s'être apaisée. Le 17 novembre 2022, une représentante de la section CGT de la Sauvegarde appelait ainsi, dans La Voix de l'Ain, son employeur à respecter « la loi, en mettant en place les procédures de sécurité pour le personnel », faisant référence au viol de la salariée en 2019. « Il faut arrêter de faire dans l'angélisme. Si l'État ne voulait pas mettre les moyens nécessaires pour prendre en charge les migrants, rien n'obligeait l'association à gérer ces centres », ajoutait la déléguée cégétiste.

Mais la violence des réalités du terrain ne fait apparemment pas le poids face à l'angélisme immigrationniste : une femme a vécu l'horreur mais, encore une fois, elle n'était pas la bonne victime, il n'était pas le bon criminel. Le silence coupable de la presse sur une affaire qui ne sert pas son idéologie est tout à son déshonneur.

Marie-Camille Le Conte

https://www.bvoltaire.fr/ain-le-viol-commis-dans-un-centre-pour-migrants-revele-trois-ans-plus-tard/

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