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Émeutes : Le RN votera contre la reconstruction sans condition !

Marine Le Pen a la mine grave. Dans la touffeur de l’été, les députés de tout bord et de toute sensibilité pensent davantage aux vacances toutes proches qu’aux dossiers qui continuent de s’accumuler. Comme si les émeutes n’étaient qu’un lointain souvenir que la chaleur estivale avait effacé de notre champ de vision. Pourtant, le constat est terrifiant. Pendant une bonne heure, la présidente du groupe RN et triple candidate à l’élection présidentielle a tiré le bilan de ces nuits d’émeutes qui ont ensanglanté le territoire et défiguré nos villes. La France, ce « pays entre deux émeutes », comme l’a rappelé Marine Le Pen, fait face à un défi incomparable aux événements de ces derniers siècles. Dans un pays au bord « de la guerre larvée », les lois paraissent impuissantes à répondre à l’urgence. « En temps de guerre les lois sont muettes », comme disait Cicéron que la députée d’Hénin-Beaumont n’a pas manqué de citer.

Pourtant, les chambres se penchent en ce moment sur un projet de loi baptisé « Urgence reconstruction » censé simplifier et accélérer les reconstructions post-émeutes. Un projet défendu par la majorité et validé par les sénateurs LR, comme l’a rappelé ici même Georges Michel. Un projet de loi que le RN refusera de voter. « Ce texte est une honte », s’exclame Marine Le Pen, qui s’interroge : « Pourquoi traiter ces émeutes comme une catastrophe naturelle alors que les dégradations doivent être réparées par leurs auteurs ! » En effet, le projet de loi présenté par le gouvernement ne pose nullement le principe de responsabilité mais lui préfère celui de simplification et d’aide. En d’autres termes, les Français paieront, et paieront sans doute plus cher l’année prochaine. « Attendons les prochaines vagues d’impôts locaux. Avec l’augmentation du prix de l’électricité, nos compatriotes vont danser », s’agace un député du RN. En bref, les sauvageons cassent et les Français paieront, gravant dans la pierre le vieil adage du hollandisme : « C’est l’État qui paye » et, à la fin, cela coûtera aux Français « un pognon de dingue », comme le disait Macron.

Au fond, et c’est sans doute ce qui transpire de ce projet de loi, la tentation de balancer les cendres sous le tapis et de fuir une réalité qui ne manquera pas de revenir à la surface a fait céder la classe politique. Passées les premières déclarations chocs, les LR ont, par le biais de leurs sénateurs, bien accueilli le texte. « On fait comme d’habitude, on traite les conséquences pour ne pas avoir à affronter les causes », tempête le sénateur Reconquête du Val-d’Oise Sébastien Meurant. S’il comprend le désir de reconstruction, il est scandalisé par les conditions : « Il y a deux sortes d’élus face à un banc occupé par des dealers : ceux qui suppriment le banc, pénalisant ainsi les personnes âgées, et ceux qui virent ceux qui y sont assis », assure celui qui prend en exemple son département. « Dans le Val-d’Oise, on n’a que 24 émeutiers en prison sur plusieurs milliers de casseurs », hallucine-t-il.

Ce sont toutes ces raisons qui poussent le RN à refuser de voter pour un projet reconstruction qui préfère rehausser les murailles d’un château de sable plutôt que de poser un barrage.

La gauche joue la carte climat

Absente des débats sur la reconstruction, la NUPES fait diversion avec la question climatique et préfère alerter sur les hausses du thermomètre plutôt que sur les prévisions d’orage du baromètre social. Pour Marine Le Pen, la NUPES a joué la carte de la sédition. « Cette convergence entre des élus, des émeutiers, comme la harangue séditieuse d’un syndicat politisé de magistrats, a profondément troublé l’opinion », dénonce Marine Le Pen. Celle que d’aucuns trouvaient trop discrète pendant les émeutes continue de creuser le sillon entamé depuis cette nouvelle législature. À Jordan Bardella l’engagement médiatique, à elle la construction d’un projet rassembleur. Elle survole et il engage.

Marc Eynaud

https://www.bvoltaire.fr/emeutes-le-rn-votera-contre-la-reconstruction-sans-condition/

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