L’État de droit bafoué
Cet article 3 mettrait en place un titre de séjour pour les travailleurs sans papiers employés dans les métiers à tension, où l’offre d’emploi est plus élevée que le nombre de candidats. De quoi mettre en lumière les différends qui opposent frontalement la gauche et la droite : à droite, 71 % des sondés s'opposent à la régularisation des clandestins illégalement employés, contre 36 % à gauche. Les sympathisants EELV y sont les plus favorables, à 75 %, quand les partisans Reconquête s’y opposent à 83 %. « Je ne comprends pas que des partis de gauche soient favorables à une régularisation qui ferait baisser les salaires et imposerait aux travailleurs des rémunérations déplorables », nous confie la sénatrice LR des Bouches-du-Rhône Valérie Boyer. Comment la France peut-elle récompenser ces clandestins, arrivés sur le sol français en trichant, à l'aide de passeurs issus de mafias ou de pègres ? « 6.000 personne arrivées en même temps à Lampedusa ? N’allez pas me faire croire que ce n’est pas organisé par une mafia ! », lance Valérie Boyer. Et quel message lançons-nous aux immigrés qui respectent la loi ?
La solution de la facilité
L'immigration coûte, chaque année, 54 milliards d’euros à la France. Pour Valérie Boyer, « c’est une trahison des gouvernements vis-à-vis de leur population ». Une solution de facilité ? Pour Stéphane Ravier, sénateur Reconquête des Bouches-du-Rhône, si les salaires de ces emplois en tension sont si bas, c’est notamment, selon lui, à cause des charges qui pèsent sur les restaurateurs et le BTP en particulier. Il appelle à une refonte de la fiscalité pour permettre à ces métiers dits « en tension » de proposer des salaires décents.
« Les nôtres avant les autres »
Stéphane Ravier rappelle surtout l'ampleur de l'appel d’air qu'une telle mesure susciterait auprès des candidats à l’immigration. Le gouvernement tente de culpabiliser les Français qui refuseraient de travailler en proposant une situation plus humaine à ces sans-papiers. Mais, avant même cette régularisation, ils touchent l’aide médicale de l'État (AME) - à laquelle les Français n’ont pas droit – et leurs enfants peuvent aller à l’école aux frais de la communauté nationale. Et même s'ils font l'objet d'une OQTF, ils ont neuf chances sur dix d’y réchapper, rappelle le sénateur. Ce feu vert donné à une vague d’immigration supplémentaire oublie, au passage, les 1,2 million de travailleurs français pauvres, trop « riches » pour prétendre aux aides. « Les nôtres avant les autres ! », prône le sénateur de Marseille.
Raphaelle Claisse
https://www.bvoltaire.fr/metiers-en-tension-55-des-francais-refusent-les-regularisations/