“Un espace de mise à l’abri pour personnes déplacées”
Un double jeu dont se défend le ministre. Gare à penser qu’il jouerait sur les mots : il ne s’agirait pas d’un hotspot sur le modèle de Lampedusa, c’est-à-dire d’une structure mise en place pour identifier et enregistrer rapidement les clandestins, mais d’un espace pour “augmenter temporairement les capacités d’accueil du local de Police pour les étrangers en situation irrégulière interpellés, avant leur remise aux autorités italiennes.”
Et c’est bien ce qui est tout à fait incroyable, puisque les mêmes nous racontent qu’il est absolument impossible de renvoyer les migrants à leur point de départ situé (et identifié) sur le littoral africain, qu’on ne peut pas empêcher les départs, ni faire faire marche arrière aux embarcations sans créer de problèmes diplomatiques graves avec des pays souverains, telle la Tunisie. On est donc en droit de s’interroger : ce qui est impossible avec la Tunisie ou la Libye, serait possible avec l’Italie ?
Ou bien, cela signifie tout bonnement que M. Darmanin sait que les clandestins ne feront jamais retour vers la péninsule et que le “temporairement” qu’il nous promet est le même que celui des millions d’étrangers entrés “temporairement” et installés illégalement sur notre sol depuis des décennies. Un “temporairement” qui n’a pas plus de valeur qu’un OQTF.
En Italie, la nouvelle était encore plus précise puisque différents médias évoquaient immédiatement la création d’un centre d’accueil recevant au moins 200 personnes par jour à Menton à peu de distance de la frontière de Vintimille.
Si au vu des quantités qui débarquent quotidiennement le chiffre peut paraître dérisoire, le double langage de M. Darmanin n’a pas échappé au ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani, qui ironisait “ce qui compte, c’est ce que disent le président Macron et le ministre des Affaires étrangères.”
Audrey D’Aguanno
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