Les musulmans oseront-ils protester, en France, contre la barbarie islamiste du Hamas ? Oseront-il se désolidariser de la haine qui se déverse sur les juifs indésirables ? Force est d’observer le phénomène inverse. La rue arabe est même appelée par le Hezbollah, ce mercredi, à participer à un « jour de colère sans précédent », après le bombardement d’un hôpital de Gaza mardi soir (200 morts). Le Hamas a immédiatement désigné Israël comme responsable de ce tir contre des civils, accusation reprise dans la foulée par la l’extrême gauche française dévouée à la cause islamiste et à sa « résistance ».
Il semblerait néanmoins, ce matin, que cette version soit démentie par les images: elles montreraient un tir raté provenant du jihad islamique. Quoi qu’il en soit, Israël demeure l’unique coupable aux yeux du monde musulman qui, depuis le 7 octobre, montre son soutien à la barbarie du Hamas. En dépit des horreurs indicibles commises au nom d’Allah contre des bébés, des femmes, des vieillards et des civils pacifistes plus généralement, c’est l’Etat hébreu qui est désigné par la foule comme « assassin » et « terroriste ». La sauvagerie contre des Israéliens (1400 morts), qui aurait dû être un repoussoir pour la cause palestinienne, a été excusée au nom d’un antisionisme fanatique, cautionné par Jean-Luc Mélenchon, travesti désormais en grand mufti de la Seine-Saint-Denis, perdu dans sa quête électoraliste.
« Ceci n’est pas l’islam », répètent ceux des musulmans qui s’horrifient des massacres mais qui n’entendent pas les dénoncer publiquement. Ce leitmotiv est constant depuis les premiers attentats islamistes en France (mon blog du 29 septembre 2014). En 2012, après les meurtres de Mohamed Merah, nous n’étions pas cent, place de la Bastille, à avoir répondu à l’appel de l’imam Chalghoumi pour protester contre ce terrorisme islamique. Pour avoir moi-même, le soir du massacre à Charlie-Hebdo (7 janvier 2015), intimé aux musulmans, sur RTL, de faire connaître leur désapprobation, j’ai du essuyer les foudres de militants islamistes s’estimant insultés par ma demande. Après l’agression du Hamas, puis le meurtre de l’enseignant Dominique Bernard et enfin l’assassinat de deux Suédois à Bruxelles, l’imam Chalghoumi est resté le seul de sa communauté à s’indigner de ces crimes. Ni la Fondation de l’islam de France, ni le Conseil français du culte musulman, ni la Grande mosquée de Paris n’ont jugé bon de manifester publiquement ; au risque d’amalgamer dans l’opinion l’islamisme conquérant à l’islam vécu comme une religion intime. Dans Le Monde de lundi, le philosophe musulman Abdennour Bidar invite à son tour, urgemment à « une parole claire, forte, responsable et courageuse des représentants de la communauté musulmane de France ! Des intellectuels, des engagés, des citoyens de culture musulmane ! ». Il explique : « Cette parole est indispensable, requise, cruciale tandis qu’à l’inverse demeurer dans le silence serait inexcusable. » Cependant, le silence musulman reste, hélas, assourdissant.
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