Michel Festivi
Comme la suite logique du vote de la commission qui avait donné son avis favorable à l’unanimité moins 9 abstentions, à la rupture du contrat liant l’état à ce lycée, le préfet de la région des Hauts-de France, Georges-François Leclerc a annoncé avoir résilié le contrat d’association entre l’État et le lycée musulman. Une longue bataille judiciaire va désormais commencer.
L’argent public à ce lycée représente les salaires des enseignants soit environ 1,2 millions d’euros par an, versés par l’état, outre 300 000 euros par an versés par la région. Depuis 2019, Xavier Bertrand son président refusait de la verser et à chaque fois, il y était contraint par une décision de justice.
Xavier Bertrand a dénoncé les lenteurs des procédures étatiques, « l’insuffisance du cadre actuel prévu par la loi séparatisme ». Effectivement, les dissolutions des mouvements patriotes pâtissent de l’extrême célérité des autorités, eux.
Les reproches publics adressés au lycée Averroès touchent à la fois la gestion financière totalement opaque de l’établissement, soit « une insincérité générale dans les comptes du lycée, dont la gestion présente de nombreuses anomalies. » soit des prêts consentis par des associations et des dons réalisés dans un manque de transparence absolue.
Tout cela aussi en liaison avec une plainte pénale en cours diligentée par le Parquet de Lille sur le centre islamique de Villeneuve d’Ascq, enquête qui aurait mis en évidence un système de financement illicite de l’association Averroès par le biais de prêts non remboursés, outre la quantité anormalement importante d’argent liquide qui circulerait, selon le préfet.
Le rapport détaillerait que « la quasi-totalité des flux importants... sont liés à la mouvance frériste au travers de leur participation au collectif Mosquées du Nord », on retrouve là, une partie des arguments repris plus globalement par Madame Bergeault-Blackler sur sa dénonciation de l’emprise des Frères musulmans.
Les dirigeants de l’association Averroès seraient en lien avec les Frères musulmans, une partie importante des dons serait aussi d’origine qatarie. Sans compter le fait que des ouvrages prônant la peine de mort pour apostasie, ou la ségrégation des sexes ont été retrouvés dans la bibliothèque du lycée.
Déjà les avocats du lycée se sont mis à l’œuvre, cela promet de belles batailles judiciaires, le dossier est loin d’être fini. Les échanges lors de la réunion de la commission auraient été très tendus et l’agressivité des avocats à l’égard du préfet assez violente selon des personnes ayant assisté aux échanges.
Il est symptomatique de noter que le lycée Averroès a obtenu le soutien de Science Po Lille, le frérisme semble avoir beaucoup essaimé dans le Nord. Les députés LFI ont pris position, cela n’étonnera personne en faveur du lycée, dénonçant la décision du préfet avant même qu’elle ne soit prise. Les LR semblent divisés, puisque d’un côté Xavier Bertrand est déterminé contre ce contrat public, de l’autre, l’ancien sénateur LR et ancien président du conseil général du Nord, Jean-René Lecerf, soutien lui le lycée.
Le député PS du Nord Roger Vicot a tenu des propos stupéfiants : « Il y a une chape de plomb. Certains ont peut-être peur qu’on les taxe d’islamistes ». Qu’a-t-il voulu dire ?
Bien sûr les syndicats de gauche sont à fond pour le maintien du contrat d’association. Comme je l’indiquais, le dossier n’est pas près d’être clos.