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Accord entre Chili et UE : un coup de poignard dans le dos de nos paysans

Le moins qu’on puisse prétendre est que l’accord de libre-échange entre l’Union européenne et le Chili, approuvé le 24 janvier par les députés de la commission du commerce international au Parlement européen, n’aura pas fait grand bruit dans le microcosme politico-médiatique. Ce qui est assez logique, en cette période de jacquerie paysanne. Silence médiatique, donc, à l’exception notoire d’Emmanuelle Ducros, de l’Opinion, qui dénonce cette nouvelle atteinte faite à l’agriculture française.

Il est vrai que ce traité, voté en comité plus que restreint, sera lourd de conséquences pour nos paysans. Le premier à monter au créneau ? Le député mariniste Thierry Mariani, qui a voté contre cet accord, en cette même commission, affirme ainsi : « Après le traité de libre-échange entre l’UE et la Nouvelle-Zélande, voici en commission l'examen du traité de libre-échange entre le Chili et l’UE. Nos agriculteurs jugeront. » Pire encore, poursuit-il, « si ce traité est voté, 95 % des échanges entre le Chili se feront sans droits de douane. Puis, en matière agricole, sachez que c’est 18.000 tonnes de plus de volaille, 9.000 tonnes de plus pour la viande porcine, 4.000 tonnes pour la viande ovine. 2.000 tonnes pour la viande bovine, sans compter l’huile d’olive, les œufs et les dérivés de l’amidon. »

Jean-Lin Lacapelle, député européen RN, nous en dit plus : « Pour le moment, la Commission européenne a approuvé cet accord. Mais il faudra encore qu’il soit ratifié par le Parlement. Là, il faut espérer qu’Emmanuel Macron n’exerce pas le même lobbying vis-à-vis de ses députés que lors du vote d’un traité similaire avec la Nouvelle-Zélande. »

Il est vrai que le texte autorisant la ratification de ce traité, voté par le Parlement européen à une large majorité, le 22 novembre 2023, ouvrait la porte plus encore à ce libre-échangisme débridé n’en finissant plus d’étrangler nos paysans. Mais, très optimiste, le député allemand Daniel Caspary, du groupe PPE (dans lequel siègent les députés français LR), n'avait pas hésité à déclarer : « Aujourd’hui est un bon jour pour l’Union européenne [...]. Ensemble, nous faisons progresser le commerce mondial fondé sur des règles, dans un contexte de vague mondiale de protectionnisme et d'isolationnisme. » On voit donc mal comment l’actuelle assemblée européenne pourrait inverser la tendance. En effet, lors de ce vote en commission, les députés macronistes et républicains ont majoritairement approuvé ce traité de libre-échange avec le Chili, suite logique de l'accord avec la Nouvelle-Zélande.

À ce titre, Jean-Lin Lacapelle ajoute : « Nous suivrons avec attention ce que voteront François-Xavier Bellamy et ses amis. » Pendant ce temps, la France d’en bas, juchée sur ses tracteurs, manifeste, bloque les autoroutes, menaçant même d’encercler Paris. Vendredi, Gabriel Attal était en Haute-Garonne pour tenter d’éteindre l’incendie allumé par les siens. Une quadrature du cercle consistant à expliquer qu’il puisse être en même temps possible d’appliquer la préférence nationale en nos assiettes tout en la faisant condamner par le Conseil constitutionnel en matière d’immigration. Ou de privilégier l’agriculture française tout en l’obligeant à se mettre en concurrence avec des exploitants agricoles ne respectant pas la moindre réglementation, d’ordre écologique ou social.

Nicolas Gauthier

https://www.bvoltaire.fr/accord-entre-chili-et-ue-un-coup-de-poignard-dans-le-dos-de-nos-paysans/

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