Le 5 mars, des perquisitions sont menées à la mairie de Paris dans le cadre d’une enquête ouverte du parquet national financier. Le maire est accusé de « détournement de fonds » et de « prise illégale d’intérêt » pour un voyage privé en Polynésie effectué entre le 21 octobre et le 5 novembre. Profitant de ce déplacement dans le cadre de ses fonctions, Anne Hidalgo avait prolongé son séjour pour aller rendre visite à sa fille. Anne Hidalgo se dit « sereine et confiante quant à l'issue de ces investigations ». Le « Tahitigate » pointe aussi son bilan carbone à l’occasion de ce déplacement qui aura duré trois semaines.
Recadrée par Clément Beaune
Peu avant cette perquisition, elle avait déjà fait rugir les oppositions à l’occasion de sa décision de tripler le prix de stationnement des SUV dans la capitale. Un vote avait été organisé le 4 février, ne mobilisant que 6 % des administrés. Lesquels ont plébiscité le projet à 55 %.
Non contente de faire la guerre aux automobilistes, l’édile socialiste défie l’État. Fin décembre, en plein examen de la loi Asile et Immigration, conditionnant la prise en charge du logement des personnes immigrés à leur temps de présence sur le territoire, elle affirme son désaccord et sa volonté de poursuivre l’accueil inconditionnel des immigrés. « Cette bataille va se situer sur le chemin du droit, avec d'autres collectivités, nous allons saisir le Conseil constitutionnel pour faire invalider les dispositions qui sont contraires à la Constitution », déclare-t-elle. Quelle que soit la décision finale du vote ou de la réalité de la saturation des centres d’accueil d’urgence, Hidalgo reste égale à elle-même.
Comme si ce bilan ne suffisait pas à son actif, la malheureuse candidate aux dernières présidentielles a reconnu, fin novembre, dans l’émission Quotidien, que les transports ne seraient pas prêts pour les Jeux olympiques, pointant du doigt le gouvernement et la région Île-de-France, tout en reconnaissant sa responsabilité. Elle a été recadrée vertement par Clément Beaune, le ministre des Transports, qui lui reprochait d’essayer de faire du buzz alors qu’elle n’aurait participé à aucun comité stratégique sur les transports en vue des JO.
Cerise amère sur le gâteau, les Français ne la portent pas vraiment dans leur cœur, à commencer par les Parisiens. Sur X, le compte #saccageparis ne cesse d'alerter sur l’état de délabrement de la capitale. Un sondage Ipsos rapporte une opinion défavorable d'Anne Hidalgo à hauteur de 68 %, contre 24 % d’opinions favorables. Et dans une courte vidéo du Figaro vue 1 million de fois, Fabrice Luchini mitraille avec poésie l’anarchie de la capitale.
Attention, ce désaveu des futurs électeurs est à prendre avec des pincettes, à deux ans des élections. Entre-temps, les cartes peuvent encore être rebattues. Le jeu des alliances au second tour peut avoir raison des oppositions.