Emmanuel Macron est prêt à s’éloigner d’Israël pour ne pas fâcher l’islamisme conquérant. Pour le président, en recherche d’une posture guerrière, la Russie est un adversaire plus commode : Poutine, au contraire des djihadistes, ne dispose pas de bras armés infiltrés au cœur de la nation. Au nom du « pas-de-vaguisme », le chef de l’Etat veut donner des gages à l’électorat musulman perméable à l’antisionisme. Macron a déjà renoué avec la politique arabe au détriment de l’Etat hébreu assiégé par le nazislamisme. L’inébranlable désir de vengeance d’Israël face au Hamas, qui a semé l’horreur le 7 octobre depuis Gaza, est une stratégie que l’Elysée désapprouve désormais.
Macron aura attendu 12 heures avant de condamner par tweet, « avec la plus grande fermeté », l’attaque de l’Iran sur Israël, samedi soir, à l’aide de 180 drones, 120 missiles balistiques et 30 missiles de croisière, tous interceptés par Tsahal à 99%. Si la France, qui appelle « à la retenue », a cependant prêté main forte, comme les Etats-Unis et la Jordanie, ce n’est pas en soutien à Tel Aviv mais pour « sécuriser nos forces et nos partenaires arabes », comme l’a expliqué laborieusement, hier soir sur FR2, Stéphane Séjourné, ministre des Affaires étrangères. Cette riposte de Téhéran, qui a surpris les « experts », a répondu au bombardement israélien, le 1 er avril, d’un bâtiment consulaire iranien à Damas (Syrie) dans lequel ont péri sept gardiens de la Révolution iranienne dont le général Mohamed Reza Zahedi, coordinateur du pogrom du 7 octobre.
La constatation s’impose : c’est la nouvelle France qui souffle à Macron sa politique internationale. Président de deux peuples qui, trop souvent, ne partagent pas les mêmes valeurs démocratiques et laïques, il a fait le choix de satisfaire l’électorat arabo-musulman, en mettant à distance l’allié israélien coupable d’insoumission à l’islam. Au prétexte de préserver l’unité du pays, le chef de l’Etat avait déjà refusé, en novembre, de se joindre en à la marche contre l’antisémitisme. Or cette position d’évitement dévoile un peu plus la faiblesse de la France face à l’offensive de l’islamo-palestinisme, qui s’incruste dans des universités et au cœur de la contre-société maghrébine et africaine. Alors que de nombreux Français, y compris musulmans, s’éveillent à la menace islamiste, particulièrement ciblée par Reconquête, les reculs du gouvernement sont les confirmations d’un pouvoir gagné par la capitulation. Dans le combat existentiel contre le totalitarisme islamique, dont l’Iran des mollahs est le symbole, Israël fait figure de résistance exemplaire. Il est probable que l’attaque iranienne ne restera pas sans répliques de la part de l’Etat juif, même si Macron, ce lundi, dit vouloir « tout faire pour éviter l’embrasement ». La société iranienne, celle qui dénonce la dictature chiite, n’attend qu’une épreuve de force pour la délivrer de l’oppression théocratique. Mais dans le soutien d’un peuple pour sa liberté, la France n’est plus à la hauteur de son histoire. Macron a éteint les Lumières.