Sans gloser à perte de vue sur l’éventuel bien-fondé de l’entreprise coloniale française et faire siens les propos du très républicain et laïque Jules Ferry (« Il y a pour les races supérieures un droit, parce qu'il y a un devoir pour elles. Elles ont le devoir de civiliser les races inférieures »), il est parfaitement licite de se demander si le fait d’avoir remplacé un chef coutumier kanak par un préfet radical-socialiste et franc-maçon était forcément signe de « progrès humain ». Mais ce qui est fait est fait et, indubitablement, la présence française en Nouvelle-Calédonie a certainement dû présenter quelques « effets positifs ».
Quand le communiste Chassaigne dérape…
En revanche, l’actuelle immigration de masse déferlant sur ce qui demeure de pré carré français est une tout autre histoire. Car là, « d’effets positifs » on ne voit guère. Au moins, dans la France du lointain, la métropole envoyait des ingénieurs et des bâtisseurs, des prêtres et des médecins ; ce qui n’est pas tout à fait le cas de ces immigrés nous submergeant depuis des décennies.
Ces détails sémantiques paraissent avoir échappé à André Chassaigne, communiste à l’ancienne et pas tout à fait le pire du troupeau des députés de gauche. Car oui, son appel peut tout aussi bien s’appliquer aujourd’hui à ces Français, de plus en plus nombreux, majorité silencieuse s’il en est, qui commencent à se sentir « minoritaires » en leur propre pays. Et eux n’ont même pas l’espoir de retourner un jour en leur nation d’origine, renouant ainsi avec leurs us et coutumes. Ce sont des prisonniers de l’intérieur, pris en tenaille, à la fois par le haut et le bas.
Et les Français de souche, dans tout ça ?
En haut de la pyramide sociale, ils sont tenus pour des « beaufs ». En bas de cette dernière, pour des empêcheurs de dealer en rond. Dans ces deux cas de figure, on les considère comme des « racistes ». Soit une tenaille mortifère : d’un côté, l’écriture inclusive des beaux quartiers ; de l’autre, le parler « wesh » d’autres quartiers dont ils ont été peu à peu chassés.
Lorsque l’on voit les sondages des prochaines élections européennes, avec un Léon Deffontaines, candidat communiste, promis à des résultats oscillant entre 2 % et 3 % des intentions de vote, le brave André Chassaigne serait sûrement mieux inspiré de réfléchir avant de parler de ces Français qui, depuis belle lurette, ne l’écoutent plus.
Car il est loin, ce temps où Georges Marchais pestait contre l’immigration, légale comme clandestine. Pauvre André Chassaigne, devenu une sorte d’Hibernatus décongelé en pleine Assemblée nationale...
Nicolas Gauthier